Ajournement de la visite du "Panchen Lama chinois" à Labrang

samedi 30 juillet 2011 par Rédaction , Monique Dorizon

Le gouvernement chinois a tenté de faire parader ce mois-ci "son Panchen Lama" dans une région-clé à majorité tibétaine mais cela a été reporté à cause des controverses locales.
Des mesures de sécurité extraordinaires ont été prises ces dernières semaines pour Gyancain [1] Norbu, âgé de 21 ans, pour sa visite au monastère de Labrang, dans la Province du Gansu. [2]

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Monastère de Labrang, mars 2007
© Tibet-info.net CL07-257

Un Tibétain vivant dans la région de Labrang dit que des laïcs tibétains et les moines du monastère étaient mécontents quand ils ont entendu parler de la visite prévue.
Le monastère de Labrang, institution clé du bouddhisme tibétain, a été le théâtre de manifestations très médiatisées contre la domination chinoise lors des manifestations de l’ensemble de la région en 2008. [3]
"Il était supposé venir quelque temps entre le 20 et le 30 juillet, mais maintenant les gens disent qu’il est possible qu’il vienne quelque temps en août ou en septembre", rapporte une source locale à Radio Free Asia.
"Pour l’instant, en raison du mécontentement généralisé parmi les Tibétains - tant les fidèles que les moines de Labrang - les préparatifs semblent avoir été suspendus", dit cette source.
Le personnel tibétain des bureaux du gouvernement ont affiché une réticence à soutenir la visite, même après que les autorités chinoises aient averti qu’ils pouvaient être renvoyés ou que leur salaire serait réduit pour avoir refusé de lui souhaiter la bienvenue.
"Les autorités chinoises ordonnèrent au personnel tibétain des bureaux du Comté de Sangchu [4] d’être prêts à lui souhaiter la bienvenue joyeusement et à lui offrir écharpes et prosternations", rapporte cette même source.
"Bon nombre ne voulaient pas faire cela, et les autorités menaçaient de bloquer leurs salaires ou encore de les renvoyer s’ils refusaient de participer". [5]

"Les autorités chinoises ont dit aux Tibétains de la région qu’ils doivent sortir pour accueillir le Panchen Lama, quand il arrive", a raconté une femme tibétaine vivant près de Labrang.
"Quelques années auparavant, le gouvernement chinois a amené le Panchen Lama à Labrang, mais la population locale a refusé d’y assister. Cette année aussi, beaucoup de Tibétains disent qu’ils ne veulent pas sortir pour exprimer leur respect", dit-elle.

"Plus de 1 000 membres des forces de police et de sécurité chinoises, y compris des policiers en civil, étaient stationnés autour du monastère pour préparer la visite", précise-t-elle.

Gyancain Norbu a fait ses débuts en politique en mai de l’année dernière lors de la session annuelle de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC) à Pékin, apparaissant en tant que membre du Comité national de l’organe consultatif politique le plus élevé. Il est aussi le Vice-président de l’Association bouddhiste de la Chine dirigée par l’État.

L’administration centrale tibétaine en exil et les Tibétains en exil insistent sur le fait que Gyancain Norbu n’est pas le 11e Panchen Lama légitime, puisqu’il a été nommé par le gouvernement chinois et n’est pas reconnu par le Dalaï Lama comme la réincarnation du 10e Panchen Lama.

Source : Radio Free Asia, 29 juillet 2011.

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[1] Gyancain est l’écriture retranscrite du chinois, en tibétain : Gyaltsen

[2] Le monastère de Labrang Tashi Khyil était l’un des grands monastères de l’ancienne province tibétaine de l’Amdo, dans le district de Kanlho (en chinois Gannan, 甘南藏族自治州). La ville de Labrang est nommée aujourd’hui en chinois Xiahe (拉卜楞寺), district appartenant à la "Préfecture autonome tibétaine" de Gannan. Voir Labrang sur cette carte

[3] Voir l’article "Labrang : des moines tibétains manifestent devant des journalistes étrangers", du 9/04/2008.

[4] L’article d’origine mentionne Sangchu comme étant la traduction de Xiahe, mais Xiahe (ch.) = Labrang (tib.). ??

[5] Les autorités chinoises ont eu des difficultés à persuader les Tibétains d’accepter Gyancain Norbu comme la figure officielle du bouddhisme tibétain en Chine.
Dans une action de représailles, Pékin l’a nommé Panchen Lama en 1995, après que le Dalaï Lama en exil ait identifié Guendun Choekyi Nyima, âgé de 6 ans, comme réincarnation du moine placé au deuxième rang dans la hiérarchie du bouddhisme tibétain. (Voir le dossier Panchen Lama).
Le garçon sélectionné par le Dalaï Lama a disparu avec sa famille peu après et n’a pas été vu depuis. La plupart des Tibétains croient que les autorités chinoises le maintiennent en détention.


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