Après 17 ans d’incarcération, Jigme Gyatso est libéré

Jigme Gyatso, militant tibétain connu [1], a été libéré après avoir purgé 17 ans de prison et de travaux forcés pour avoir défendu l’indépendance du Tibet et appelé à la longue vie du Dalaï Lama.

Jigme Gyatso, 52 ans, ancien moine, est apparu "très faible" quand, lundi 1er avril 2013, il est revenu à son domicile dans le comté de Sangchu [2] après avoir été libéré de la prison de Chushul [3] située près de Lhassa le samedi 30 mars, a indiqué une source tibétaine à Radio Free Asia.

Jigme Gyatso, dirigeant de "l’Association des Mouvements pour la liberté du Tibet", a été condamné en 1996 à 15 ans de prison, accusé d’être un "chef du réseau contre-révolutionnaire" et de mettre en danger la sécurité nationale. [4]

En 2004, les autorités chinoises ont allongé sa peine de 3 ans pour "incitation au séparatisme" quand il a crié en prison des slogans pour la longue vie du Dalaï Lama.

De nombreux groupes internationaux de défense des Droits de l’Homme avaient protesté contre son emprisonnement ou avaient fait campagne pour lui, y compris Amnesty International, qui le considérait comme un prisonnier d’opinion, accusant les autorités chinoises de l’avoir battu et torturé en prison. Il a également été hospitalisé pendant une période indéterminée au cours de son emprisonnement.
Un an après sa condamnation, il avait été tellement battu qu’il pouvait à peine marcher.
"Après avoir été libéré de prison, Jigme Gyatso a été obligé d’aller dans sa ville natale et il y est parvenu le 1er avril 2013 escorté par la police", rapporte une source tibétaine.
"Ceux qui l’ont vu ont déclaré qu’il était très faible. Il boitait et a déclaré avoir des problèmes cardiaques et d’hypertension artérielle. Sa vision était également faible", rapporte Jamyang Tsultrim, ami de Jigme Gyatso vivant en exil en Inde, citant des contacts locaux.

En mai 1998, Jigme Gyatso faisait partie d’un groupe de prisonniers de la prison de Drapchi à Lhassa, qui ont commencé à crier des slogans en faveur du Dalaï Lama, provoquant une réaction violente du personnel pénitentiaire entraînant la mort de neuf détenus.
La manifestation avait coïncidé avec la visite d’une délégation de l’Union européenne dans cette prison.
Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Manfred Nowak a rencontré Jigme Gyatso lors de sa mission en Chine en novembre 2005 et a appelé les autorités chinoises à le libérer.
Par la suite, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a déclaré que sa détention était arbitraire et violait ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.

L’Organisation Mondiale Contre la Torture, large coalition d’organisations non gouvernementales luttant contre les détentions arbitraires, la torture, les exécutions extrajudiciaires et d’autres formes de violence, a rapporté en 2009 que Jigme Gyatso était devenu "très fragile", souffrant de dysfonction rénale, et pouvait "seulement marcher le dos courbé".

En 2011, Amnesty a indiqué qu’il était "gravement malade à la suite d’actes de torture et de mauvais traitements en garde à vue".

Source : Radio Free Asia, 1er avril 2013.

Jigme Gyatso a été soutenu par Tibet Lib en décembre 2005 et janvier 2007
Il a été parrainé par les municipalités de Neufchâteau – 88 / Claix – 38 / Toucy – 89 / Crest - 26