Augmentation de 30% de la population han au Tibet avant 2020

samedi 7 février 2015 par Rédaction , Monique Dorizon

Le gouvernement chinois a annoncé un plan visant à augmenter la population urbaine de la région de 30 % d’ici 2020. Ce plan implique le déplacement d’environ 280 000 Chinois hans au Tibet.
Le transfert de colons chinois hans au Tibet est la plus grande menace pour la survie de l’identité religieuse, culturelle et nationale du peuple tibétain. Les Tibétains considèrent que la ligne dure des politiques répressives de la Chine a fait d’eux une minorité dans leur propre pays, les privant d’emplois, subissant une discrimination à l’encontre de leurs culture et religion, et niant leurs droits politiques et économiques.

La population urbaine du Tibet a augmenté de façon spectaculaire depuis les années 1980, lorsque la Chine a lancé un "projet stratégique national de développement de l’Ouest" [1] , après la Révolution culturelle.

Avant le lancement de cette campagne, moins de 300 000 personnes vivaient dans 31 villes du Tibet. Selon les estimations chinoises pour 2013, plus de 740 000 personnes vivent aujourd’hui dans 140 villes. Le nouvel assaut portera ce nombre à plus d’un million de Chinois.
La majorité des nouveaux résidents du Tibet sont des Chinois hans. La population chinoise a augmenté dans toutes les régions tibétaines depuis que la Chine a envahi le Tibet en 1959.
Dans la capitale administrative de la "Région Autonome du Tibet", Lhassa, les Chinois sont plus nombreux que les Tibétains dans une proportion de 3 à 1, alors qu’en 1990 il n’y avait que 81 200 Chinois dans toute la "Région Autonome du Tibet".
En plus de la population résidente chinoise comprise dans les chiffres du gouvernement, il y a aussi de 300 000 à 500 000 Chinois installés au Tibet (150 000 à 250 000 dans la "Région Autonome du Tibet") en tant que cadres, personnel administratif, et membres de la police ordinaire ou militaire.

Lors d’une réunion, le Président du Gouvernement régional tibétain, Lobsang Gyaltsen [2], a déclaré que le Tibet demeurait à la traîne de nombreuses régions chinoises, et en particulier dans le domaine de l’urbanisation.
Lobsang Gyaltsen a dit aussi que le Tibet a voulu améliorer les services publics dans les zones urbaines afin d’inciter davantage de personnes à venir au Tibet, et stimuler les économies locales.

"Au total, 7 970 000 personnes, dont 5 560 000 Tibétains et 2 410 000 appartenant à d’autres groupes ethniques vivent maintenant dans les zones tibétaines, comprenant 10 "Préfectures autonomes" pour les Tibétains et celles où des Tibétains sont mélangés avec d’autres groupes ethniques, et deux "districts autonomes" [3], situés dans les Provinces du Qinghai, Sichuan, Yunnan, Gansu et la Région Autonome du Tibet", est-il mentionné dans un article publié en 2010 par le Centre d’information pour la Chine et le Tibet, citant des statistiques officielles.

L’article ajoutait que le "Mémorandum sur l’autonomie véritable pour le peuple tibétain" [4], que les représentants tibétains ont soumis à la Chine, brigue un total de plus de "2,5 millions de kilomètres carrés" où vivent "31 millions de personnes dont 25 millions de Hans et autres groupes ethniques dans les zones couvrant « presque tout le Qinghai, la moitié du Sichuan et celle du Gansu, un quart du Yunnan et la partie sud du Xinjiang »".

L’ Administration centrale tibétaine à Dharamsala a exhorté à plusieurs reprises les autorités chinoises du Tibet à s’attaquer aux véritables griefs du peuple tibétain pour soulager leurs souffrances et à mettre fin à sa répression politique, à la persécution religieuse, l’assimilation culturelle, la marginalisation économique et à la destruction de l’environnement au Tibet, qui restent les causes principales des formes radicales de protestation, y compris les auto-immolations.

Source : The Tibet Post , 24 janvier 2015.

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[1] Voir l’article " La grande ruée vers l’Ouest ", de Mathieu Vernerey sur le site Alternative tibétaine.

[2] Losang Jamcan dans son orthographe sinisée

[3] Les 10 "Préfectures Autonomes" ("TAP") sont :
- 1. Préfecture Autonome Tibétaine de Yushu
- 2. Préfecture Autonome Tibétaine et Mongole de Tsonub
- 3. Préfecture Autonome Tibétaine de Golog
- 4. Préfecture Autonome Tibétaine de Tsolho
- 5. Préfecture Autonome Tibétaine de Tsojang
- 6. Préfecture Autonome Tibétaine de Malho
- 7. Préfecture Autonome Tibétaine de Kanlho
- 8. Préfecture Autonome Tibétaine et Qiang de Ngaba
- 9. Préfecture Autonome Tibétaine de Kartsé
- 10. Préfecture Autonome Tibétaine de Dechen
Les deux distrcits autonomes sont :
- 1. Comté Autonome Tibétain de Pari
- 2. Comté Autonome Tibétain de Mili
auxquels il faut ajouter :
- La Préfecture de Haidong
- La ville et District de Xining
- une zone sous administration de Golmud
et bien sûr la "Région Autonome du Tibet"

[4] Voir les articles :
- "Synthèse du Mémorandum sur l’autonomie effective du peuple tibétain", du 17/11/2008 ;
- "Mémorandum sur une autonomie réelle pour le peuple tibétain", du 17/08/2009 ;
- "Note explicative du Mémorandum sur l’autonomie véritable pour le peuple tibétain", du 19/02/2010.


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