Décès de Janphel Yeshi à Delhi le 28 mars 2012

mercredi 28 mars 2012 par Rédaction

Janphel Yeshi, qui s’était immolé le 26 mars 2012 à New Delhi [1], lors d’une manifestation contre la venue en Inde du président chinois Hu Jintao, a succombé à ses brûlures le 28 mars, a-t-on appris de source médicale.
Janphel Yeshi, 27 ans, s’était transformé en torche humaine lors d’un rassemblement en plein centre de la capitale fédérale. Le corps assailli par les flammes, les cheveux en feu, il s’était mis à courir en criant dans la rue, provoquant le choc et la stupeur parmi les manifestants.
"Son corps a cessé de fonctionner, tout a cessé de fonctionner. Il était brûlé à 98 %", a déclaré à l’AFP le chef du service des grands brûlés à l’hôpital Ram Manohar Lohia, L.K. Makhija.
"On ne peut survivre en étant brûlé à 98 %. Le corps a été envoyé à l’autopsie", a-t-il ajouté, confirmant l’annonce de sa mort faite un peu plus tôt à l’AFP par un militant tibétain et proche de M. Yeshi.
Les médecins luttaient depuis deux jours pour maintenir en vie cet homme qui avait été hospitalisé dans un état jugé d’emblée très critique.

Des Tibétains ayant pris part à la manifestation ont décrit M. Yeshi, qui a fui son pays en 2005, comme un homme sans emploi stable ayant préparé avec soin son action. Il avait dissimulé une bouteille d’essence avec laquelle il s’est ensuite aspergé. Avant l’annonce de sa mort, Tenzing Choegyal, membre du Tibetan Youth Congress (TYC) [2], a rapporté que son ami n’avait jamais oublié "la torture" que lui avaient fait endurer, selon lui, les autorités chinoises au Tibet.
"Janphel Yeshi était un prisonnier politique au Tibet. Il avait été arrêté deux fois par la police chinoise alors qu’il essayait de fuir. Il disait qu’il avait été torturé avant de pouvoir s’enfuir en Inde", a confié à l’AFP cet homme de 31 ans.
Janphel Yeshi, qui a tôt perdu son père, est arrivé en Inde via le Népal mais sa mère vit toujours au Tibet, selon des membres de son entourage.

Près de 30 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés ou ont tenté de le faire depuis début mars 2011 dans les zones tibétaines chinoises. De nombreux Tibétains se plaignent de la répression de leur religion et de leur culture et de ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine. [3]

Depuis la manifestation du 26 mars, des Tibétains à New Delhi se sont plaints d’être la cible de la police pour empêcher de nouveaux rassemblements lors de la présence du président chinois Hu Jintao [4]. La police a démenti avoir arrêté des Tibétains sans raison mais elle a ajouté qu’aucune manifestation antichinoise ne serait autorisée. L’AFP mentionne par contre qu’une centaine de Tibétains ont été arrêtés, dont de nombreuses femmes. Les étudiants ont reçu l’ordre de na pas quitter leur résidence, alors que les zones résidentielles tibétaines étaient remplies de forces de police pour les empêcher de rejoindre des manifestations, non autorisées pendant la durée de la visite de Hu Jintao.

Source : AFP, 28 mars 2012.

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[1] Voir l’article "Janphel Yeshi s’immole par le feu le 26 mars 2012 à New Delhi", du 26/03/2012.

[2] T.Y.C. : Le Congrès de la Jeunesse Tibétaine est une association tibétaine basée à Dharamsala, en Inde.

[3] Voir l’article "Immolations : récapitulatif, actions et réactions", du 30/10/2011, réactualisé.

[4] Hu Jintao est attendu le 28 mars 2012 à New Delhi pour assister le 29 mars à un sommet des pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud).


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