Des Tibétains, de retour d’un rituel majeur du bouddhisme en Inde, pourraient être détenus pour une période de quatre mois

lundi 13 février 2012 par Rédaction , Monique Dorizon

Des centaines de pèlerins tibétains, détenus par les autorités chinoises après leur retour le mois dernier d’un rassemblement religieux en Inde, pourraient être détenus jusqu’au mois de mai, selon des sources au Tibet et à l’étranger.

Les pèlerins - y compris des cadres du Parti communiste à la retraite et du gouvernement – sont enfermés dans des hôtels près de Lhassa, et interrogés sur leurs activités et contacts en Inde et soumis à des sessions intensives de "rééducation politique".
"Au moins 700 ou 800 d’entre eux sont détenus à Lhassa", affirme un Tibétain vivant aux États-Unis, citant des sources dans la région. "Je n’ai pas le chiffre exact".
"Ils ont été mis dans les hôtels et forcés de faire de « l’ étude politique » et des aveux", rapporte une source à l’intérieur du Tibet dans un e-mail envoyé à Radio Free Asia.
"Les autorités leur ont posé toutes sortes de questions". "(Les autorités) ont pris ces gens, mais n’ont pas dit à leurs familles où ils étaient, ni combien de temps ils devront y rester".
"Certains sont très malades ou très vieux. Certains, octogénaires, ont également été pris. On leur a dit qu’ils resteront là jusqu’au mois de mai".
"Ils doivent payer pour leur chambre et les repas pendant leur détention", a-t-elle ajouté.
"Mes parents ont dit qu’ils ne seront probablement autorisés à rentrer à la maison qu’après le Nouvel an tibétain (22 février) [1], et certains disent jusqu’en mars", déclare un autre Tibétain vivant aux Etats-Unis.

Dans un geste surprenant, la Chine avait permis à environ 9 000 Tibétains de se rendre et participer à la fête de Kalachakra [2], 10 jours religieux dans la ville de Bodhgaya en Inde en janvier.
Le festival, qui a également attiré des bouddhistes de la Chine continentale, a été présidé par le Dalaï Lama.

À leur retour, cependant, les Tibétains des régions orientales du Kham et de l’Amdo ont été immédiatement arrêtés, interrogés et renvoyés chez eux par le train.
Les pèlerins revenant de la "Région Autonome du Tibet" (TAR) ont été arrêtés et mis dans des centres de détention dans leurs Comtés d’origine ou des hôtels à Lhassa, et certains ont été détenus par la police "au milieu de la nuit, sans préavis", selon une source.

Une source tibétaine au Népal a déclaré que les pèlerins qui, au retour, sont passés par le point de contrôle de Dram [3], à la frontière avec le Népal, avaient tous été "minutieusement fouillés" par les autorités chinoises avant d’être autorisés à revenir au Tibet.

"Même les médicaments tibétains avec des étiquettes venant du Centre médical tibétain de Dharamsala [4], en Inde, ont été confisqués en raison de leur signification politique présumée".
"Des Tibétains de retour de Bangalore, en Inde, en passant par Chengdu, capitale provinciale du Sichuan, ont été détenus à Chengdu", a-t-elle dit.
"Ces Tibétains étaient originaires de l’ancienne région tibétaine du Kham, aujourd’hui provinces du Yunnan et du Sichuan. Tous les gîtes visités par les Tibétains sont sous surveillance stricte des autorités chinoises".
"Nous ne sommes jamais en paix lorsque nous revenons dans notre pays".
"Tous les gens qui sont revenus des enseignements de Kalachakra sont détenus", affirme une autre source à l’étranger. "C’est de la folie".

Source : Radio Free Asia, 10 février 2012.

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[1] Voir l’article "Losar, Nouvel an tibétain en 2012 : année 2139 du Dragon d’eau".

[2] Le Dalaï Lama donnait un enseignement de Kalachakra du 4 au 6 janvier à Bodh Gaya, lieu ou Siddhartha Gautama a atteint l’illumination et par là-même l’état de Bouddha, dans le nord-est de l’Inde. Cet enseignement a été retransmis sur Internet .

[3] Dram (en chinois Zhangmu) est le point frontière avec le Népal le plus utilisé pour les échanges entre Tibet et Népal. Le village frontière côté népalais est Kodari. Kodari et Dram (Zhangmu) peuvent être localisés sur cette carte.

[4] Le Men-Tsee-Khang a Dharamsala est un centre d’études et de pratique de la médecine tibétaine qui préserve le savoir millénaire de cette médecine.


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