En vue de nouvelles arrestations, agrandissement d’un centre de détention dans le Comté de Driru, "Région Autonome du Tibet"

mardi 23 septembre 2014 par Rédaction , Monique Dorizon

Selon une source locale, dans le comté de Driru [1], les autorités chinoises agrandissent un centre de détention de la police en prévision de nouvelles vagues de détention des habitants qui résistent aux marques forcées de fidélité à Pékin.

L’expansion de l’installation de la police paramilitaire de la ville de Tsamdo, comté de Driru, "est destinée à accueillir davantage de prisonniers".
"Les autorités disent que ce sera une grande prison pour ceux qui mènent des activités contre le gouvernement (chinois) et ses politiques", rapporte une source, parlant sous condition d’anonymat.

L’an dernier, ces habitants de ce comté du nord-est de la "Région Autonome du Tibet" ont attiré l’attention mondiale quand ils ont brûlé, jeté, refusé de déployer des drapeaux chinois et protesté dans les rues après que les autorités chinoises ont lancé une campagne de démonstration forcée de fidélité [2].

L’agrandissement du centre de détention pourrait être un avertissement pour toute nouvelle résistance à la domination chinoise.
Le poste militaire était déjà là depuis un certain temps et n’était pas très grand, mais maintenant les autorités chinoises l’agrandissent.

Le nombre de Tibétains détenus dans le camp de Tsamdo est récemment passé d’un total d’environ 400 détenus en mai et juin, à environ 200 Tibétains toujours détenus à l’heure actuelle.
"Ils sont soumis à un régime intense de cours de rééducation politique visant à « changer leurs idées », « sont obligés de chanter l’hymne national chinois tous les jours », et souffrent physiquement du fait des coups et de la torture", raconte cette même source.
"Certains de ceux qui sont actuellement détenus dans le camp le sont depuis seulement une semaine, avec d’autres détenus qui le sont depuis un mois ou six mois", a-t-il dit, ajoutant : "Les conditions vie et les installations sont dites être horribles".

Le comté de Driru, considéré comme "politiquement instable" par Pékin, est l’un des trois comtés voisins de la préfecture de Nagchu à partir de laquelle les autorités chinoises craignent que l’instabilité politique puisse se propager de manière incontrôlée à d’autres zones de la région [3].

Environ 1 000 Tibétains de la région de Driru ont été arrêtés depuis que les autorités ont lancé une campagne de répression en septembre 2013, lorsque Pékin a voulu forcer les Tibétains à hisser le pavillon chinois sur leurs maisons [4].

La campagne s’est intensifiée au début d’octobre lorsque les villageois ont refusé d’installer les drapeaux, les jetant dans une rivière et provoquant une répression meurtrière lors de laquelle la police chinoise a tiré sur la foule sans armes [2].

La plupart de ceux qui sont actuellement détenus à Tsamdo sont originaires de différents villages de Driru, mais les moines et les nonnes bouddhistes qui poursuivaient leurs études religieuses dans les provinces du Qinghai et du Sichuan, et rappelés par les autorités, y sont également détenus.
"On leur a dit qu’il était illégal d’étudier aux centres bouddhistes de Yachen à Tromtak, et Larung dans le comté de Serthar [5], au monastère de Palyul, et dans d’autres centres, et qu’ils avaient commis un crime en le faisant", rapporte cette même source.
"Alors maintenant, beaucoup d’entre eux sont également détenus au centre de détention de Tsamdo".

En même temps, la police chinoise a doublé le nombre de points de contrôle sur une route principale reliant Driru au comté voisin de Nagchu, mais aussi dans la préfecture de Nagchu, et les voyageurs tibétains, montrant des signes de mauvaise humeur lorsqu’ils sont arrêtés, sont battus et détenus.

La récente décision de porter à huit le nombre de contrôles de police entre les villes principales des deux comtés a allongé le temps de voyage et ajouté à d’autres épreuves endurées par les Tibétains.

Source : Radio Free Asia, 18 septembre 2014.

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[1] Driru, འབྲི་རུ་ en tibétain, ou Biru, 比如县 en chinois, est un district de la Préfecture de Nagchu, dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet".
Localiser Driru (Biru) sur cette carte.

[2] Voir les articles :
- "La police chinoise ouvre le feu contre des manifestants tibétains non armés à Driru", du 11/10/2013 ;
- "4 morts et des dizaines de blessés dans le comté de Driru, Région autonome du Tibet", du 21/10/2013.

[3] Voir l’article "Situation dramatique à Driru, "Région Autonome du Tibet"", du 25/08/2014.

[4] Voir l’article "Les Tibétains de deux Comtés défient l’obligation de hisser le drapeau chinois sur leurs maisons", du 23/08/2014.

[5] Sèrtar (ou Serthar), (གསེར་ཐར་ en tibétain, Séda ou 色达县 en chinois) est un district de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Kardzé", dans la région tibétaine du Kham, actuelle province chinoise du Sichuan.
Localiser Sèrtar sur cette carte.


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