Kalden, un Tibétain en danger de mort

Témoignage - oct. 1999

samedi 16 octobre 1999 par Webmestre

Kalden, un moine du monastère de Thedzong, est né il y a environ 33 ans à Tsolho en Amdo.

Comme beaucoup de moines vivant au Tibet, il éprouve une infinie dévotion pour son chef spirituel le Dalaï Lama. Souhaitant lui exprimer sa ferveur, il lui adressa par porteur (date inconnue, peut-être en 1998 ?) un don de 18 000 yuans. Le bureau privé du Dalaï Lama lui accusa réception de son don en lui faisant parvenir un reçu officiel.
Fort malheureusement pour Kalden, un vieux moine de Thedzong appelé Thakar et qui de toute évidence est à la solde des autorités chinoises, intercepta le courrier de Dharamsala et le remit aux policiers chinois.
Kalden a été arrêté par la police chinoise à son monastère en décembre 1998 et tenu au secret pendant 3 mois. Il a été détenu à la prison de Silling pendant 6 mois, puis libéré provisoirement pour raisons médicales (ce qui signifie que ses conditions physiques étaient des pires) contre une caution de 30 000 yuans payée par sa famille. Kalden doit retourner en prison et passer en justice pour avoir envoyé un don au Dalaï Lama, dès qu’il aura retrouvé un semblant de santé. Un témoin et ami de Kalden l’a rencontré le 9 juillet 1999 et nous rapporte une description alarmante de son état de santé :

"Kalden était un homme robuste et même ’enveloppé’ avant son arrestation. Lorsque je l’ai vu récemment, son visage était tout noir, il était extrêmement maigre et il marchait avec grand-peine en s’aidant d’une béquille. Il m’a montré son torse et sa jambe, ils étaient tout rouges. Il avait plusieurs côtes cassées ainsi que sa hanche ; il n’a reçu aucun soin médical en prison. Ce sont des séquelles et des preuves des tortures qu’il a subies en prison. Il est hospitalisé en ce moment à l’hôpital gouvernemental de Tsolho. Kalden m’a raconté qu’il a été sauvagement battu pendant les interrogatoires. Il a dû reconnaître qu’il avait envoyé un don à Sa Sainteté. Les policiers étaient très vicieux et horribles avec lui. Ils lui posaient des questions puis se retiraient et laissaient la place à des militaires chinois qui le battaient. Puis les policiers revenaient et s’excusaient des forfaits des militaires, pour l’interroger à nouveau. Puis, ils le laissaient de nouveau entre les mains des tortionnaires et ainsi de suite. Cette mise en scène démoniaque n’a cessé de se répéter tous les jours pendant des mois...
Pendant des jours et des jours, Kalden a reçu à manger mais absolument rien à boire. Quand il a été libéré provisoirement, les autorités chinoises lui ont fait jurer qu’il ne dirait rien de ses tortures et ils lui ont proposé de devenir l’un de leurs espions, comme ce vieux moine Thakar.
D’ailleurs ce Thakar qui est une honte pour nous les Tibétains, a conseillé aux Chinois d’expulser tous les "rinpoché" du monastère de Thedzong qui en comporte plusieurs. Ces Tibétains qui se conduisent en traîtres doivent être dénoncés, ils sont la preuve du mal-être croissant de notre société..."

Le moine Kalden est maintenant en liberté provisoire pour se faire soigner des tortures infligées en prison, puis il sera jugé. Il a été bien entendu expulsé de son monastère et il lui est également défendu de se joindre à des "regroupements", c’est-à-dire d’être vu en compagnie de plusieurs personnes... Ces événements datent de juillet 1999.

Témoignage recueilli le 16 octobre 1999 par le correspondant CSPT / Tibet Info à Dharamsala.

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