La Chine infiltrerait des ordinateurs, dont ceux du Dalaï Lama, dans 103 pays

lundi 30 mars 2009 par Rédaction

Une vague d’espionnage informatique, trouvant son origine en Chine, aurait permis d’infiltrer le contenu des ordinateurs d’autorités gouvernementales et de particuliers dans 103 pays, dont les ordinateurs du Dalaï Lama, affirme un rapport, publié le 29 mars 2009.
Selon ce rapport de chercheurs canadiens, cet espionnage informatique à grande échelle serait contrôlé par des ordinateurs basés quasi exclusivement en Chine, mais rien ne permet toutefois de conclure que Pékin est directement impliqué.
"Jusqu’à 30% des hôtes infectés sont considérés comme des cibles de grande valeur, parmi lesquelles des ministères des Affaires étrangères, des ambassades, des organisations internationales, des nouveaux médias et des ONG (Organisations non gouvernementales)", indique le rapport.
Les chercheurs croient que le système, qu’ils ont baptisé "Ghostnet" (réseau fantôme), ciblait particulièrement les gouvernements asiatiques : les ordinateurs des ambassades d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie, du Pakistan, de Thaïlande et de Taiwan étaient en effet infectés.
Les représentations du Dalaï Lama en Inde, à Bruxelles, Londres et New York ainsi que les ambassades d’Allemagne, du Portugal, de Roumanie étaient visés, de même que les ministères des Affaires étrangères d’Iran, du Bengladesh, du Bhoutan et de Lettonie.
En tout, quelques 1 295 ordinateurs auraient ainsi été infiltrés dans 103 pays différents, durant ces deux dernières années.
"Le rapport fournit des preuves montrant que de nombreux systèmes informatiques ont été compromis d’une manière qui désigne indirectement la Chine comme le coupable, mais le rapport est prudent pour ne pas tirer des conclusions sur la motivation exacte et l’identité du ou des attaquants", poursuit le résumé qui accompagne le rapport.
Les chercheurs insistent que ce serait "faux et trompeur" d’attribuer toutes ces opérations d’espionnage au gouvernement chinois.
"Les chiffres peuvent donner une explication différente", poursuit le rapport. "La Chine a la population internet la plus large au monde. Le nombre de jeunes Chinois en ligne peut plus qu’expliquer l’augmentation de logiciels nuisibles" originaires de Chine.
L’enquête, menée par des spécialistes du centre Munk pour les études internationales de l’Université de Toronto (Canada), a démarré en juin 2008 lorsque les services du Dalaï Lama ont demandé la vérification d’un logiciel douteux dans leurs ordinateurs.
"Les systèmes informatiques tibétains que nous avons examinés faisaient l’objet de multiples infiltrations qui permettaient aux agresseurs un accès sans précédent à des informations potentiellement sensibles", indiquent les scientifiques.
Les pirates informatiques étaient capable de se faire envoyer des informations confidentielles grâce à des logiciels clandestins qu’ils avaient installés sur les ordinateurs visés, notent les auteurs de l’enquête.

Selon les chercheurs, ce rapport sert à "réveiller" les esprits. "Au minimum, ce large pourcentage de cibles de grande valeur compromises par ce réseau démontre combien il est facile avec une approche technique non sophistiquée de rapidement prendre le contrôle pour créer un réseau d’espionnage très sophistiqué".

Roger Faligot, spécialiste du renseignement et des services secrets chinois, [1], réagissait au rapport de chercheurs canadiens publié le 29 mars cité ci-dessus.
Pour M. Faligot, qui a pris connaissance de l’ensemble du rapport, "tous les éléments techniques de ce rapport montrent que cette attaque informatique ne peut avoir pour origine qu’une puissance étatique". Il voit "mal d’ailleurs des hackers chinois agir à l’insu des autorités".
Ce rapport met notamment en exergue le rôle du 3ème département de l’Armée populaire de libération, qui, selon M. Faligot, compte des "dizaines de milliers d’ingénieurs et de techniciens chargés de la guerre dans le cyber-espace".
M. Faligot relève que le rapport canadien situe "une grande partie du dispositif" de cette vague d’attaques informatiques dans l’île méridionale chinoise de Haïnan, une zone dans laquelle un navire espion américain a été harcelé par la marine chinoise il y a deux semaines.

Réaction de l’ambassade de Chine à Londres
"Je ne serais pas surprise que ce rapport ne soit qu’un élément de plus de la propagande" des Tibétains contre Pékin, a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’ambassade de Chine à Londres, Liu Weimin. [2]
Le 31 mars, la Chine qualifiait de "mensonges" destinés à ternir son image ces accusations d’espionnage informatique. "Certaines personnes à l’extérieur de la Chine sont spécialisées dans la fabrication de mensonges sur de supposés espions informatiques chinois", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang.
Source : AFP 30, 31 mars 2009

[1] Roger Faligot est l’auteur du livre "Les services secrets chinois de Mao aux JO", Editions du Nouveau Monde, février 2008, collection HIS DU RENS (Histoire du renseignement)
671 pages (selon le site de l’auteur, 605 p. selon Amazon, 400 p. selon la FNAC, ... !), 24 €
ISBN13 : 978-2847363025

[2] NdR : autant dire directement que l’université de Toronto est au service du Gouvernement tibétain en exil... ce dernier contrôlant également toutes les autres ambassades dont les ordinateurs ont été ciblés et qui sont mentionnés dans ce rapport


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