La peur des Tibétains persiste, cinq mois après les manifestations anti-chinoises

mercredi 6 août 2008 par Rédaction

Interrogés sur la situation politique cinq mois après d’importantes manifestations anti-chinoises, les Tibétains du Qinghai ont peur.
"Je ne sais pas", "Tout va bien".
"Vous êtes observée, vous savez, et là, on nous observe aussi", glisse entre ses dents un homme d’âge mûr à une journaliste de l’AFP, à Rebkong [1], ville de montagne connue pour ses trois monastères bouddhistes tibétains.
Comme dans d’autres villes à majorité tibétaine de l’ouest de la Chine, les gens croisés dans la rue évitent de parler aux étrangers. Trop dangereux. Le calme est revenu dans les zones tibétaines de la province du Qinghai mais la tension perdure.
Les violentes émeutes de Lhassa, capitale régionale du Tibet, le 14 mars avaient suscité une série de manifestations dans ces régions. A Rebkong, 140 personnes avaient été interpellées courant avril. Dans les rues, une rare patrouille militaire rappelle que ces événements ne sont pas si loin.
Sur la route reliant la ville à Xining, capitale du Qinghai, un barrage de police laisse passer la voiture de l’AFP après avoir vérifié le permis de conduire du chauffeur.
Les monastères, fermés aux touristes jusqu’à fin juin, ont rouvert leurs portes.
"Il n’y a pas beaucoup de touristes, à cause de ce qui s’est passé, mais je dois arrêter de vous parler", lance un moine, au monastère Wutun, qui demande à rester anonyme.
Un autre moine refuse de s’exprimer mais son visage crispé trahit une grande colère. Un peu plus tard, il murmure : "Je suis un ami du 314", allusion à la date de déclenchement des émeutes de Lhassa. Il évoque encore "une grande pression". D’un geste, ses deux mains qui se rapprochent, et se rapprochent encore un peu, il illustre les restrictions toujours plus dures imposées aux monastères.
"Ils ne nous laissent plus aller nulle part", ajoute-t-il, et change brusquement de sujet.
Sur le chemin menant à Taktser [2], lieu de naissance du Dalaï Lama à quelques dizaines de kilomètres de là, les barrages de la police, mis en place an avril, ont disparu. Dans le village du chef spirituel tibétain en exil, un passant s’empresse de prévenir la journaliste de l’AFP que les étrangers n’ont pas le droit d’être là.
"Il faut partir, prévient le chauffeur, sinon vous allez avoir des ennuis, et moi aussi".

Source : AFP 8 août 2008

NdR Ce reportage est à mettre en relation avec cet autre article publié ce même jour : Manoeuvres militaires au Tibet


NB Les cartes indiquées dans les articles de Tibet Info ont-elles un intérêt pour vous ?
Pourriez-vous svp répondre à notre sondage afin de nous faire connaître le type d’intérêt que vous portez à ce genre de petit "plus" ?

[1] Rebkong (Tongren, en chinois) peut être localisé sur cette carte.

[2] Taktser, (Ping’anyi en chinois), peut être localisé sur cette carte.


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