La presse étrangère n’a toujours pas accès aux zones tibétaines

mardi 3 juin 2008 par Rédaction , Monique Dorizon

Reporters sans Frontières reconnaît qu’actuellement, dans les zones chinoises affectées par le tremblement de terre du 12 mai 2008, la presse étrangère bénéficie de la part des autorités d’une politique de transparence.
Cependant, en ce qui concerne le Tibet, ces mêmes autorités refusent l’accès aux journalistes étrangers, même dûment accrédités.
"Les efforts accomplis par le gouvernement en faveur de la liberté des médias étrangers dans le Sichuan sont remarquables et sans précédent. Ils doivent être étendus aux régions tibétaines où la presse internationale est empêchée de se rendre librement depuis le 14 mars, date des émeutes à Lhassa. Le gouvernement cherche visiblement à empêcher les médias étrangers de confirmer les rares informations qui filtrent sur des arrestations de Tibétains et les campagnes de rééducation menées par les autorités depuis mars dernier", a affirmé Reporters sans frontières.

L’organisation a recueilli des témoignages récents de journalistes étrangers, dûment accrédités, qui ont été refoulés quand ils ont tenté d’entrer dans des zones tibétaines. "Depuis Chengdu, j’ai emprunté l’une des routes qui va vers le plateau tibétain. A un check point, les policiers m’ont demandé de faire demi-tour", a ainsi expliqué un reporter européen qui n’a pas souhaité être nommé.

RSF dénonce aussi le sort des Chinois qui prennent position en faveur des Tibétains, tels l’éditorialiste Chang Ping [1], ou les avocats Teng Biao [2] et Jiang Tianyong, [3] qui se sont vu refuser le renouvellement de leur licence professionnelle le 1er juin 2008, pour avoir signé en avril une lettre ouverte dans laquelle ils demandaient que les Tibétains arrêtés puissent bénéficier de l’assistance juridique prévue dans la loi chinoise.

Source : RSF 30 mai 2008

[1] Chang Ping (ou Zhang Ping) est un bloggueur chinois qui fut précédemment Chef éditeur adjoint du magazine Southern Metropolis Weekly (Nanfang Dushi Bao). Il publia le 3 avril sur le site OpenDemocracy un article intitulé "Tibet : comment trouver la vérité" ("Tibet : looking for the truth"), traitant de la fiabilité des informations en Chine et à l’étranger. Il insistait sur le fait que les internautes chinois qui critiquaient certains médias étrangers (CNN, ...) pour avoir déformé certains faits au Tibet ne se posaient pas de questions en revanche sur la seule source d’information officielle dont ils disposaient en Chine.
Le 6 mai, on apprenait que Chang Ping avait été renvoyé de son poste. Une pétition pour demander sa réhabilitation a été lancée par des journalistes du Nanfang Dushi Bao.

[2] Teng Biao fut l’auteur avec Hu Jia d’une lettre du 10 septembre 2007 appelant la communauté internationale à examiner plus avant jusqu’à quel point la chine avait répondu à sa promesse d’améliorer les Droits de l’Homme en Chine avant les Jeux olympiques. Teng biao avait été arrêté le 6 mars 2008 par des personnes en civil affirmant appartenir au Bureau de la Sécurité publique de Pékin, avant d’être relâché quelques jours plus tard.

[3] Lors du procès de Hu Jia, Li Xiongbin, avocat pourtant habilité à assister à l’audience, a été interpellé à son arrivée au tribunal, et emmené au poste de police de Babaoshan. Jiang Tianyong et quatre de ses amis avocats ont tenté de le faire libérer. Ils ont été détenus et menottés.


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