La tension monte à Tawu à la suite de l’immolation d’un moine

Après les incidents du 15 août [1] et l’immolation du moine Tsewang Norbu, à Tawu [2], tandis que les moines du monastère de Nyitso [3] ramenaient le corps au monastère, de nombreuses troupes ont été déployées dans et autour du monastère pour en restreindre l’entrée. Pourtant 10 000 Tibétains s’étaient déjà précipités à la porte du monastère. Alors qu’ils tentaient d’accéder aux entrées en poussant les policiers du Bureau de la sécurité publique (PSB) et des membres de la Police armée (PAP), près d’un millier ont pu entrer à l’intérieur. Les autres entouraient le monastère et priaient.
C’est à ce moment qu’un habitant appelé Gyaltsen a été sévèrement battu et arrêté. Des gens se sont assemblés et ont réclamé la libération de Gyaltsen. Il a été libéré le matin du 16 août 2011.
Entrées et sorties du monastère sont extrêmement limitées. Tous ceux qui sont à l’intérieur du monastère sont rarement autorisés à le quitter et personne ne peut entrer.
Le 16 août au matin, Liu Dao Ping [4], le Secrétaire du Parti de la Préfecture autonome tibétaine de Kardzé est arrivé à Tawu. Ce jour (16/08), toutes les écoles, les restaurants et les cafés de la région ont été fermés. Liu Dao Ping a ordonné d’arrêter tout rite et rituel religieux pour le défunt. De plus, il a ordonné l’élimination immédiate du corps.

Il y a environ 270 moines au monastère de Nyitso. Les habitants des régions voisines craignent une possible et sévère répression sur le monastère de la part des autorités chinoises. Beaucoup sont venus au monastère afin de montrer leur solidarité et leur appui aux moines. Toutes les routes vers Tawu ont été bloquées surtout par le Bureau de la Sécurité Publique et la Police Politique Armée, le pont de Nawa est étroitement surveillé et les voyageurs sont renvoyés chez eux. La route principale à l’est avec le pont de Tsuro conduisant à Tawu, est aussi bloquée.

Ville de Tawu

(Le pont au 1er plan est celui de l’ouest. Le monastère est visible en haut à gauche : bâtiment rouge)

Avec le Bureau de la Sécurité Publique et la Police Politique Armée patrouillant dans toutes les rues et à chaque croisement, les restrictions sont toujours plus fortes dans le Comté de Tawu. La situation à Tawu est actuellement très tendue. La préoccupation majeure est que ceux qui sont détenus à l’intérieur du monastère aient à faire face à une pénurie d’eau puisque l’eau potable est obtenue à l’extérieur du monastère.

Source : Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, 16 août 2011