Les Nations Unies interrogent la Chine sur la torture

mardi 14 octobre 2008 par Monique Dorizon

La Chine aura à répondre aux questions au cours de deux auditions à Genève au début du mois de novembre. [1]
Le Comité des Nations Unies contre la torture condamne la Chine pour la "continuelle omniprésence" de la torture dans le "système judiciaire pénal".
Il a demandé une liste de toutes les personnes détenues en rapport avec les émeutes au Tibet, en mars, y compris leur localisation actuelle et leur condamnation. I
Il demande aussi une explication du refus fait aux détenus d’avoir accès à un médecin au cours de leur emprisonnement, à la fois avant et après le procès.
"Au moins trente personnes ont été déclarées coupables et condamnées moins de 6 semaines après les événements ; pouvez-vous clarifier sur quelles bases les peines ont été fondées ?" demande le Comité.
Il demande tous les détails sur le nombre de personnes tuées durant les émeutes, qui se sont répandues du Tibet vers les régions voisines de Gansu, Sichuan et Qinghai. Des témoignages de cette période disent que plus de 100 personnes sont mortes lors d’affrontements avec les forces de sécurité.
La liste des questions, qui date d’août 2008, est sortie juste après que Wen Jiabao, Premier Ministre, ait fait la première allocution de la Chine à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. [2]
Elle coïncide aussi avec un "Livre blanc" chinois sur la "protection et le développement de la culture tibétaine".
Selon l’Agence de presse officielle Xinhua, le livre blanc a été conçu pour "donner à la communauté internationale une meilleure compréhension de la réalité de la protection et du développement de la culture tibétaine" et pour réfuter les accusations de "prétendu génocide culturel" dans la région.
Le papier attaque le Dalaï Lama et ses "cohortes" à l’Ouest pour avoir conspiré à "forcer le groupe ethnique tibétain et sa culture à stagner et demeurer dans un état similaire à celui du Moyen Age".
La Chine a établi cinq rapports pour le Comité des Nations Unies contre la torture. Dans le dernier rapport, daté de juin 2007, il est dit que "l’interdiction de la torture a été une position constante du gouvernement chinois" et sont listées des réglementations mises en place pour protéger les droits de l’homme.
Son rapport affirme que le nombre d’accusations portées pour utilisation de la torture afin d’extorquer des aveux était passé de 143 en 1999 à 53 en 2004. Cependant le rapport ne donne aucun détail sur les cas et ne commente pas certains incidents particuliers soulevés par les Nations Unies.

Dans son dernier questionnaire, le Comité a aussi demandé pourquoi la Chine a ignoré ses recommandations pour abolir le système de "rééducation par le travail" qui voit des dissidents condamnés au travail forcé. "Le système [...] vise à modifier la personnalité du détenu (et) d’après certaines informations cause de fortes souffrances physiques et mentales et douleurs" dit-il.
Il attaque aussi l’utilisation des "chiens d’arrêt" (jefang renyuan) un grand nombre de voyous officieux qui regroupent les dissidents et les amènent aux autorités.
L’ONU a également indiqué qu’elle avait entendu que le "Parti d’Etat avait réalisé des installations de détention spécialement pour emprisonner les pétitionnaires venant à Pékin" et demande un total éclaircissement, ainsi que la situation d’un nombre de dissidents connus et de leurs représentants juridiques. Il a allégué que de nombreux dissidents avaient "disparu manu militari".

Source : Telegraph.co.uk 25 septembre 2008


NdR Cette session des Nations Unies coïncide avec l’appel aux Nations Unies en faveur de Tibétains disparus lancé le 29 septembre 2008 par le TCHRD (Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie)

[1] La Quarante-et-unième session du Comité contre la torture des Nations Unies se tiendra du 3 au 21 novembre à Genève (Page 24 de ce document), le sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants tiendra sa 6ème session du 17 au 21 novembre 2008.

[2] Allocution du 24 septembre 2008 : "La Chine promet de poursuivre sa politique de réforme et d’ouverture".


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