"Les Tibétains n’ont pas peur de mourir"

Témoignage d’un Tibétain en provenance de Lhassa

jeudi 20 mars 2008 par Rédaction

Ceux qui ont utilisé la violence le 14 mars à Lhassa pour protester contre la présence chinoise n’ont "rien à perdre", ne craignent pas les représailles, "n’ont pas peur de mourir", affirme un jeune Tibétain.
Pour beaucoup, marginalisés économiquement et dans l’impossibilité de pratiquer leur religion librement, "la vie vaut à peine d’être vécue", dit Abo, 28 ans.
S’exprimant cette semaine à son arrivée à Chengdu en provenance de Lhassa, Abo (un surnom) a raconté à l’AFP les violences qui ont suivi la manifestation pacifique des moines à l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement anti-chinois de la capitale tibétaine. Des images d’incendie, de destruction, de haine, diffusées à la télévision chinoise.
Mais Abo affirme aussi avoir vu les forces de l’ordre prendre possession de la ville : "des soldats et des troupes paramilitaires patrouillant, des chars positionnés partout".
Le jeune homme craint que le nombre de morts soit élevé dans les quartiers tibétains de la ville, pris en tenailles. "Dans certains endroits personne ne pouvait entrer ni sortir. Maintenant que les gens sont enfermés, on peut imaginer ce qui va se passer, ils vont probablement être tués".
Un ami lui a rapporté la mort de son oncle, un moine en robe "touché par cinq ou six balles" alors qu’il tentait de protéger des manifestants derrière lui.
"Neuf ou dix autre personnes ont été tuées en même temps, dont des femmes et des jeunes filles", lui a raconté son ami.
Le gouvernement chinois assure qu’aucun coup de feu n’a été tiré. Le bilan officiel est de 13 morts, des "innocents tués par les émeutiers", selon Pékin, mais une centaine de morts ont déjà été recensés, presque tous Tibétains, et certains rapports laissent entendre qu’il y en aurait probablement plusieurs centaines..
Pour Abo, ce torrent de violence illustre la frustration d’une partie de la population dans une région sous contrôle chinois depuis 1951.
"Si la vie était bonne, les Tibétains ne manifesteraient pas. Mais ils n’ont rien à perdre, leur vie vaut à peine d’être vécue (...) ils n’ont pas peur de mourir", dit Abo.
"Le gouvernement chinois dit qu’il est bon avec les Tibétains, qu’il investit de l’argent. Mais les responsables politiques s’en mettent plein les poches. L’argent ne va pas au petit peuple", poursuit-il.
"Les Hans et les Huis (Chinois musulmans) ont tous les privilèges, les Tibétains n’ont rien. Ils n’ont pas l’éducation, pas l’argent. Il faut de l’argent pour démarrer un business".
Si les difficultés économiques et sociales semblent avoir mis le feu au poudre le 14 mars, la dimension religieuse n’est pas absente de cette révolte populaire : "Il n’est pas possible de pratiquer librement. Vous savez, il n’est même pas possible de prononcer le nom ’’Dalaï Lama’’".


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