Lucy Fairbrother retrace sa garde à vue à Pékin

vendredi 8 août 2008 par Rédaction

Encore éprouvée par des heures d’interrogatoire aux mains de la police chinoise, Lucy Fairbrother [1], jeune militante britannique pro-Tibétaine, a relaté avec humilité son expérience après avoir été accueillie le 7 août à Londres par ses proches.
En compagnie d’un autre Britannique, Iain Thom, et de deux Américains, tous membres de l’association Students for a Free Tibet, Lucy Fairbrother était parvenue le 6 août à dérouler une banderole "Tibet libre" sur un pylône à proximité du stade national de Pékin.
A sa descente d’avion au City Airport de Londres, la jeune femme, âgée de 23 ans, a minimisé le sérieux de sa garde à vue, en plaisantant avec la nuée de journalistes : "La police chinoise, c’est rien comparé à vous. Vous êtes terrifiants".
Svelte et s’exprimant avec aisance, Lucy Fairbrother a expliqué, dans un entretien à l’AFP, avoir été chargée de faire le guet pour Iain Thom, pendant qu’il grimpait au pylône pour déployer la banderole.
"Je surveillais et peu à peu des Chinois se sont approchés et ont demandé très calmement : ’Qu’est-ce que vous faites ?’ ", raconte-t-elle.
"Peut-être une demi-heure après, un policier est arrivé, il a appelé des renforts, et dans les dix minutes il y avait cinq ou six voitures de police, un camion de pompiers et une plate-forme élévatrice", dit-elle.
Les policiers se sont d’abord montrés calmes, avant de s’agiter à la vue de l’inscription sur le calicot, se remémore-t-elle.
"J’ai fait de mon mieux pour calmer les choses. Il était évident dès le début que nous étions non violents et ils nous ont traités en conséquence".
"Ils sont devenus très nerveux quand ils ont vu la banderole, quand ils ont vu le mot ’Tibet’. L’ambiance a alors changé. Avant c’était calme et on nous traitait ’d’idiots de touristes’ et après ça a été : ’Ils font quelque chose’ ".
Lucy Fairbrother et Iain Thom ont ensuite été emmenés dans un poste de police, où ils ont été séparés et placés dans des pièces différentes.
"On m’a interrogé pendant environ cinq heures, en me changeant de pièce, avec différentes personnes pour m’interroger, pour partie avec un interprète, pour partie avec des policiers et des femmes qui parlaient anglais", rapporte Lucy.
"Après neuf ou dix heures, on nous a remis ensemble dans la même pièce, mais nous n’étions pas autorisés à nous parler", ajoute-t-elle. "On nous a bien traités, nous avions assez pour manger et boire".
Lucy Faibrother est consciente que son statut d’étrangère a contribué à ce relatif confort. "Des dissidents chinois, en particulier des Tibétains, eux, auraient été sévèrement battus et peut-être torturés", estime-t-elle.
Les questions ont cependant, selon elle, parfois été franchement inamicales. "Mon expérience a été un peu différente de celle des autres", observe-t-elle. Les questions qui lui étaient adressées "étaient beaucoup plus hostiles, je ne sais pas pourquoi. Mais ils frappaient souvent sur la table. C’était surtout de l’intimidation, des menaces, mais rien de très concret."
Les deux jeunes gens ont ensuite été accompagnés à l’aéroport et expulsés vers la Grande-Bretagne.
Si elle ne sera plus à même de participer à de nouvelles manifestations en Chine, Lucy Fairbrother est convaincue que d’autres coups d’éclat sont à attendre pendant toute la durée des Jeux olympiques.
"Il y aura, j’en suis sûre, des manifestations pendant tous les Jeux, parce qu’il y a beaucoup de gens qui sont des défenseurs ardents du Tibet et les Jeux olympiques représentent le moment parfait pour braquer le projecteur là-dessus", considère-t-elle.

Source : AFP 7 août 2008

[1] Lucy Fairbrother selon l’AFP, Lucy Marion selon SFT


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