Lutte contre le "séparatisme" et déploiement de forces militaires au Tibet

lundi 9 mars 2009 par Rédaction

Le numéro un chinois Hu Jintao a appelé le 9 mars 2009 les délégués tibétains présents pour la session plénière annuelle du Parlement à Pékin à édifier une "Grande muraille" contre le séparatisme à la veille du 50ème anniversaire d’une rébellion contre la présence chinoise.
"Nous devons édifier une Grande muraille dans notre combat contre le séparatisme et sauvegarder l’unité de la Mère-Patrie", a déclaré le président chinois, cité par la télévision officielle CCTV. [1]
"Le Tibet doit mettre en oeuvre pleinement les tâches importantes du développement et de la stabilité et s’assurer que l’économie se développe rapidement et que la sécurité de l’Etat et de la société restent stables", a dit le dirigeant chinois qui avait été le numéro un du Parti communiste au Tibet entre 1988 et 1992. [2]

Par ailleurs, la Chine a renforcé le contrôle des frontières du Tibet à l’approche de deux anniversaires sensibles, symboliques de la lutte des Tibétains contre la tutelle de Pékin : le 50ème anniversaire du soulèvement tibétain le 10 mars 1959, et les émeutes qui ont secoué tout le Tibet à partir des 10 et 14 mars 2008.
Cité par la presse officielle, un haut responsable chargé des frontières Fu Hongyu, a annoncé le 9 mars que les autorités avaient déployé des troupes supplémentaires le long de la frontière, dans la région autonome du Tibet. [3]
"Pour préserver la stabilité du Tibet, nous avons déployé nos forces en conséquence et renforcé les contrôles aux postes frontaliers dans les zones sensibles ainsi que dans les passages le long de la frontière du Tibet", a déclaré Fu Hongyu, un commissaire politique chargé du contrôle des frontières au sein du ministère de la Sécurité publique.
La Chine redoute des infiltrations de Tibétains en exil en Inde ou au Népal dans sa "région autonome du Tibet".

A Lhassa même, qui avait été secouée par des émeutes le 14 mars 2008, des habitants joints par l’AFP ont également fait état d’une présence accrue de forces de l’ordre.
"Des policiers armés patrouillent 24 heures sur 24. On peut sortir mais muni de ses papiers d’identité, en cas de contrôle", a indiqué un employé d’hôtel.
Des témoins ont cependant indiqué qu’il n’y avait ni couvre-feu en vigueur, ni incidents jusqu’à présent.

Dans ce contexte tendu, Chine Nouvelle a annoncé qu’une voiture de police et un camion de pompiers avaient été les cibles d’engins explosifs artisanaux dans la nuit du 8 au 9 mars, qui n’ont toutefois pas de fait de victime, dans une région tibétaine de l’ouest de la Chine.
Peu avant, des dizaines de personnes avaient manifesté devant un bureau de police pour protester contre un contrôle routier qui avait dégénéré en dispute, dans cette préfecture autonome tibétaine de Golog [4], selon l’agence. Chine Nouvelle n’a pas précisé si les manifestants étaient des Tibétains.
Ces dernières semaines, en dépit des mesures de sécurité renforcées dans les régions tibétaines, plusieurs incidents ont éclaté, selon des groupes de défense du Tibet. Un moine bouddhiste s’est ainsi immolé, avec en main un drapeau tibétain où était collé au centre une photo (interdite) du Dalaï Lama, à Ngaba [5]. Les autorités ont reconnu le geste du moine, tout en démentant la version des groupes [6] affirmant que la police lui avait tiré dessus ensuite.

Sources : AFP, Xinhua et ICT, 9 mars 2009,

[1] Source : Xinhua 9 mars 2009

[2] C’est pendant cette période qu’il déclara la Loi Martiale, le 7 mars 1989, après trois jours d’émeutes anti-chinoises qui font plusieurs dizaines de morts.

[3] Source : Xinhua 9 mars 2009

[4] La Préfecture de Golog correspond à la région sud-est de la province chinoise du Qinghai. Localiser cette région sur cet article de Wikipédia ou sur cette carte.

[5] Ngaba, ou Aba en chinois, sur cette carte.

[6] Voir par exemple l’article en anglais de International Campaign for Tibet du 27 février 2009.


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