Malgré la peur, la femme de Hu Jia poursuit son combat

vendredi 10 octobre 2008 par Rédaction

Le Prix Nobel de la Paix 2008 a été attribué à Martti Ahtisaari (qui le mérite sans conteste) et non à Hu Jia comme beaucoup l’espéraient.
Hu Jia étant en prison, parole est donnée à son épouse Zeng Jinyan...


Quelques heures avant de connaître le lauréat 2008, Zeng Jinyan, la femme de Hu Jia, a indiqué vouloir continuer à s’exprimer en faveur des Droits de l’Homme, même si elle a peur des représailles envers son mari emprisonné, qui était pourtant cité comme l’un des favoris pour le prix Nobel de la paix 2008.
- "Je n’abandonnerai pas", a déclaré à l’AFP Zeng, rencontrée à l’extérieur de son immeuble situé dans une résidence de l’est de Pékin, "Bobo Cité liberté", quelques heures avant l’attribution du Nobel de la paix à Oslo. [1]
- "Mais quelquefois j’ai des doutes. Je ne peux pas prendre de décision car je ne suis pas totalement sûre des risques que je dois affronter, qui sait ce qui se passera ?", dit-elle.
Zeng vit sous surveillance dans son appartement avec son bébé et a très peu l’occasion, depuis la condamnation de Hu Jia, d’être en contact avec les journalistes étrangers.
Le nom de la jeune femme, qui a fêté ses 25 ans le 9 octobre 2008 et vit avec sa fille de 11 mois, a également été avancé par certains experts pour le prix Nobel de la Paix. Elle a l’habitude de communiquer avec le monde via son blog, baptisé "Le jardin de la clarté" où elle y évoque notamment le sort de son mari, condamné en avril 2008 à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion pour ses propos publiés sur Internet et ses entretiens accordés à la presse étrangère.
Le 10 octobre, la jeune femme est apparue très nerveuse durant les dix minutes d’entretien, se sachant toujours extrêmement surveillée.
- "Beaucoup de gens ont peur, mais je dois essayer de me débarrasser de la peur. Mais il faut quand même faire attention, car sinon le résultat est encore plus terrifiant", a-t-elle dit.
- "Surtout maintenant que nous avons un enfant, nous devons y penser, nous devons nous préoccuper de la prochaine génération, car je ne veux pas que mon bébé ait la même vie que moi", ajoute-t-elle.

Pendant les Jeux olympiques de Pékin en août, Zeng et sa fille ont été emmenées hors de la capitale durant 16 jours, à Dalian, dans le nord-est de la Chine.
Les autorités ont déjà prévenu Zeng Jinyan de ne pas faire d’écart sous peine de voir Hu Jia en subir les conséquences. En juin 2007, alors qu’elle devait suivre une formation dans le domaine des Droits de l’Homme en Suisse, le gouvernement chinois lui avait confisqué son passeport et interdit de quitter le pays.

En permanence sur ses gardes lors de l’entretien, Zeng a fait part de ses inquiétudes au sujet de l’évocation de son mari comme possible Prix Nobel, une éventualité que Pékin a dénoncée par avance.
- "Mais il y a des droits que me donne la Constitution, rencontrer des journalistes en fait partie", a-t-elle lancé.
- "Parler des Droits de l’Homme est un droit fondamental de chaque individu, ce n’est pas quelque chose dont on parle quand les autorités vous en donnent le droit et dont on ne parle pas lorsqu’elles ne sont pas d’accord", a poursuivi Zeng.
Elle a lancé un regard vers la droite, puis la crainte s’est installée sur son visage : "Ils viennent, ils viennent, je dois partir", a-t-elle dit avant de disparaître.
Son blog, lui, n’a pas été actualisé depuis le 16 septembre.

Source : AFP 10 octobre 2008

[1] Voir la vidéo en anglais de Zeng Jinyan avec son bébé, enfermée chez elle. (2ème moitié de la vidéo).


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