Moins d’un an après les émeutes, "le Tibet est sous contrôle", selon Pékin

vendredi 13 février 2009 par Rédaction

A près d’un mois du premier anniversaire des émeutes de Lhassa, Pékin affirme contrôler la situation, avec une présence visible des forces de l’ordre dans certaines zones tibétaines, même si le Dalaï Lama met en garde contre des débordements et une répression accrue. [1]
Le 12 février, la Chine a réagi aux mises en garde le veille du leader spirituel tibétain en exil. Celui-ci avait dit craindre des "débordements" et une répression accrue au Tibet à l’approche du 50ème anniversaire du soulèvement anti-chinois, le 10 mars 1959, autre anniversaire sensible.
"Actuellement, la situation est stable au Tibet", a répliqué Jiang Yu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"La question tibétaine est une affaire intérieure, nous avons les moyens de gérer nos propres affaires", a-t-elle ajouté.
Pour montrer que la situation est sous contrôle, les autorités organisent du 10 au 13 février un voyage encadré pour une dizaine de journalistes étrangers, le premier depuis le passage de la flamme olympique à Lhassa en juin 2008, mais l’AFP n’a pas été invitée...
Alors que des touristes ont témoigné les mois précédents d’une importante présence des forces de l’ordre à Lhassa [2], en particulier dans la vieille ville où s’étaient produites les émeutes l’an dernier [3], les journalistes étrangers n’ont rien vu de tel.
"Nous n’avons pas l’impression d’une ville sous tension avec un fort déploiement policier ou militaire", a expliqué à l’AFP l’un des membres du groupe, Arnaud de la Grange du quotidien français Le Figaro.
Cependant, dans les monastères visités, au Jokhang et à Drepung [4], ils n’ont pu rencontrer que quelques moines.
"A Drepung, où nous a dit qu’il y avait 550 moines, mais nous n’en avons vu que trois", a-t-il expliqué. [5]
Des manifestations anti-chinoises pacifiques avaient débuté le 10 mars 2008 à Lhassa, avec une forte présence de moines. Elles avaient pris une tournure plus violente le 14 mars avant de s’étendre à d’autres régions de Chine où vivent des minorités tibétaines. [6]
Certaines de ces régions, comme le Gansu ou le Sichuan [7], où des troubles avaient eu lieu l’année dernière, ont été fermées et la présence des forces de l’ordre est forte, selon les témoignages de voyageurs. [2]
"L’année dernière, cela avait été une surprise, il semble qu’il y ait des émeutes tous les dix ans. Mais cette année, il n’y aura sûrement pas de surprise", affirme Tsering Shakya, historien tibétain, chercheur à l’Université de Colombie-Britannique (Canada).
"Comme les gens sont sous stricte surveillance, il n’y aura pas de manifestations de l’ampleur de celles de l’année dernière, même si cela n’exclut pas que deux ou trois personnes tentent de protester", dit-il à l’AFP.
La reprise des négociations entre les représentants du Dalaï Lama avant les Jeux olympiques, sous la pression des pays occidentaux, n’a rien donné. [8]
Selon certains blogs tibétains de l’étranger [9], des appels ont été lancés pour boycotter le Losar [10], le Nouvel an tibétain, qui se déroulera le 25 février. Une initiative "vouée à l’échec", selon les autorités.
"Les Tibétains vivent bien maintenant, par conséquent il n’y a aucune raison pour eux de ne pas célébrer leurs vacances traditionnelles", a déclaré le 10 février 2009 Nyima Tsering, vice-président du Parlement régional tibétain.
Et le 28 mars, ces autorités régionales organiseront la première "journée de la libération d’un million de serfs", occasion de célébrer la fin du régime "féodal" du Dalaï Lama. [11]

Source : AFP 12 février 2009

[1] Voir l’article Le Dalaï Lama craint des débordements et une répression accrue.

[2] Voir l’article éloquent : Récit du périple d’un Français à travers le Tibet.

[3] Voir l’article Répression en cours à Lhassa.

[4] Correction de l’article citant : "à Jokhang et Drepang", le Jokhang étant le temple principal au centre de Lhassa, et Drepung l’un des principaux monastères au nord-ouest de Lhassa.

[5] A titre de comparaison, Drepung accueillait plus de 10 000 moines avant l’invasion chinoise.

[6] Détail dans l’article Escalade de la violence au Tibet - Historique.

[7] anciennes régions tibétaines du Kham et de l’Amdo, avant l’incorporation de ces régions dans des provinces chinoises. Voir les cartes du Tibet.

[8] Voir l’article Dialogue Chine - Dalaï Lama : pas de progrès concernant la visite des émissaires tibétains en Chine du 1er au 2 juillet 2008.

[9] ... dont Tibet info ! Voir les articles :
- Des dizaines de personnes arrêtées à Lhassa, alors que le mouvement “Pas de nouvel an” se développe.
- Fête du Losar ou non ?.

[10] Voir article explicatif Losar, le nouvel an tibétain, ses symbolismes et son déroulement.

[11] Voir l’article Indignation des Tibétains devant la déclaration chinoise de déclarer le 28 mars "journée de l’émancipation des serfs".


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