Nouvelles conditions pour les candidats aux comités de village

mercredi 1er octobre 2014 par Rédaction , Monique Dorizon

Les autorités gouvernementales chinoises d’une région tibétaine frontalière de l’Inde ont émis des directives strictes pour exclure des comités de village du Parti communiste chinois et du gouvernement les Tibétains ayant des "connexions à l’étranger" ou exprimé un quelconque dévouement et loyauté envers le Dalaï Lama.

Selon un rapport d’International Campaign for Tibet (ICT), les nouvelles conditions pour les candidats aux comités de village, pour le Parti et pour le gouvernement, dans la préfecture de Ngari [1], précisent que ces candidats, doivent être non seulement "politiquement dignes de confiance", et capables de "gagner le soutien des masses", mais qu’ils seront exclus s’ils ont assisté à des enseignements du Dalaï Lama, ont des "contacts à l’étranger" ou même "communiquent à l’étranger".

Ces nouvelles dispositions pouvant également s’appliquer à d’autres régions du Tibet, ne figurent pas dans la "Loi organique des comités villageois de la République populaire de Chine", mise en place en 1987 et officialisée en 1998.

"Les chercheurs ont débattu pour savoir si les élections au niveau du village à travers la République populaire de Chine constituent un « cheval de Troie » pour une véritable démocratie, ou tout simplement un projet pour parvenir à la légitimité du régime. Les conditions énoncées à Ngari soulignent la situation politique différente au Tibet par rapport à d’autres régions de la République populaire de Chine, et mettent en évidence la nature omniprésente et agressive de la campagne anti-Dalaï Lama", déclare ICT dans son rapport.

ICT indique que Pékin a adopté une stratégie afin d’activement assurer la présence du Parti dans les zones rurales comme réponse à "l’instabilité" depuis les manifestations à travers le Tibet, en 2008. "Cela a conduit à une approche plus généralisée et systématique « d’éducation patriotique » et une dramatique augmentation des équipes de travail et des cadres du Parti dans les zones rurales de la "Région autonome du Tibet" ainsi que des initiatives bien dotées dans le domaine culturel et social à Lhassa et dans d’autres zones urbaines".

Bien que ces mesures soient appliquées dans toutes les zones tibétaines, la mise en œuvre est particulièrement affirmée dans la "Région Autonome du Tibet", a déclaré ICT.

ICT cite une femme tibétaine d’une quarantaine d’années racontant la visite d’une équipe de travail chinoise là où elle vit, dans la "Région Autonome du Tibet". Cette femme a déclaré que les jeunes cadres chinois et tibétains sont restés chez elle pendant deux semaines. "Ils ont posé beaucoup de questions, au sujet de notre milieu familial à partir de 1959, si nous avions de la famille et des amis en Inde ou à l’extérieur du Tibet, et si nous avions des membres de la famille ou des parents ayant participé au 14 mars (2008)" [2].

"Ils ont écouté nos conversations et ont pris des notes. Ils sont allés dans toutes les pièces de notre maison et ont regardé tout autour ; ils semblaient être à la recherche de tous les éléments suspects tels que des livres et des photos de Sa Sainteté. Dans notre village, nous n’avons pas de numéro sur les maisons, mais l’équipe de travail en a donné un à chacune, et la jeune fille chinoise a fait un plan du village, et pris beaucoup de photos à l’intérieur et à l’extérieur des maisons, ainsi que de nos déplacements quotidiens".

"Quelle est l’importance du Dalaï [3] pour vous et votre famille et voulez-vous qu’il prie quand vous mourrez ?"
L’un d’eux a dit qu’il ne prendrait pas de notes ou ne le signalerait pas aux autorités, mais qu’il voulait vraiment savoir à quel point Sa Sainteté est dans notre vie. Je lui ai dit que "je crois Sa Sainteté et qu’il est vraiment un Bouddha, et que si vous priez pour lui, vous serez heureux et gentil. J’ai admis que j’aime et que je prie pour Sa Sainteté et que je ne pourrai jamais ôter ma foi de mon cœur".

Source : I.C.T., 25 septembre 2014.

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[1] Ngari (ou Gar, སྒར་ en tibétain, Ālǐ Dìqū ou 噶尔 en chinois), est la Préfecture la plus à l’ouest de la "Région Autonome du Tibet". C’est dans cette région que se situent la montagne sacrée Mont Kailash (nom hindi de la montagne appelée Khang Rinpoché - "le précieux joyau des neiges" - par les Tibétains) et le lac Manasarovar. Cette région, frontalière de l’Inde, était le lieu de passage historique entre le Tibet et le Laddakh, de culture tibétaine, en Inde. De cette région naissent deux des plus grands fleuves d’Asie : l’Indus et le Sutlej.
Localiser Ngari sur cette carte.

[2] Voir les articles :
- "Escalade de la violence au Tibet", du 14/03/2008 ;
- "Répression en cours à Lhassa", du 14/03/2008 ;
- "Informations en provenance de Lhassa", du 15/03/2008.

[3] Les autorités chinoises appellent systématiquement le Dalaï Lama "Dalaï", en omettant son titre de Lama, par dérision.


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