Nouvelles de Lhassa et Lithang, 15 mars

samedi 15 mars 2008 par Monique Dorizon

Nouvelles de Lhassa obtenues par communication téléphonique personnelle le 15 mars :
Les événements d’aujourd’hui 15 mars auraient été pires que ceux d’hier. Au moins 10 personnes sont mortes. Environ 200 soldats chinois ou policiers sont blessés et sont actuellement à l’hôpital de Lhassa.
Il a été demandé aux étudiants de l’Université de Lhassa de donner leur sang pour soigner ces soldats et policiers. On ne sait pas s’ils y ont été forcés.
Dans les environs de Lhassa, les magasins chinois ou tenus par des musulmans chinois ont eux aussi été incendiés ou détruits.


Témoignages de Tibétains sur la situation à Lhassa le samedi 15 mars adressés à Radio Free Asia :

"Je suis dans la région de Lhassa. Il y a eu des tirs aujourd’hui (samedi 15). Beaucoup de Tibétains morts ou à peine en vie ont été emmenés au Bureau de la sécurité de la Région autonome du Tibet et j’ai appris de source sûre qu’il y avait 67 corps. Quand ils ont été emmenés, quelques uns étaient encore vivants mais la plupart étaient décédés. Des femmes et des hommes, je ne connais pas le détail. Je ne peux pas vous donner mes sources mais 67 corps ont été vus.
Il a été annoncé officiellement par les fonctionnaires de la Région autonome du Tibet que la loi martiale avait été imposée. Là, maintenant, j’entends des tirs. On voit beaucoup de tanks. Parfois ils tirent en l’air pour apeurer les Tibétains. A certains endroits, comme dans la région de Karma Kunsel, ils sont en train de tirer. Chaque Tibétain est arrêté et son identité relevée. Tous les employés tibétains du gouvernement sont contrôlés mais les Chinois peuvent se déplacer librement. Beaucoup des Tibétains, qui ont été arrêtés, ont été emmenés vers Toelung et plusieurs autres prisons dans différents quartiers de Lhassa.
Même à Penpo, 6 moines ont été arrêtés la nuit dernière et aujourd’hui, il y a eu des manifestations et des magasins chinois ont été brûlés. Je pense qu’ils vont laisser ces restrictions pendant 7 ou 8 jours. S’ils ne veulent pas autoriser les Tibétains à se déplacer, les Tibétains n’auront pas de vivres et les Tibétains souffrent déjà de limitation de nourriture
".

Selon une autre source :
"Les autorités chinoises enferment dans différentes prisons autant de manifestants tibétains que possible. Beaucoup d’entre eux sont enfermés dans une prison derrière le Potala et 4 autres prisons dans la région. Ils sont enfermés comme des animaux. Il est difficile de donner un nombre de morts, mais si nous regroupons différentes informations nous parvenons à plus de 100 Tibétains. Samedi matin, les autorités chinoises ont imposé la loi martiale, arrêtent et détiennent tout Tibétain qui descend dans la rue et l’emprisonnent. Il n’y a aucun signe de calme ni de stabilité à Lhassa".

Une autre source :
"Aujourd’hui, il y a des troupes partout. Il n’est pas possible d’aller et de venir. Nous sommes confinés dans nos maisons. Dans les média chinois et à la télévision, ils ne parlent que de 10 morts et ces morts sont ceux qui ont commis des crimes. Selon eux, tout cela est le travail de la "clique du Dalaï Lama". Là, maintenant, Lhassa semble être calme, sans incident, comme personne n’est autorisé à sortir, mais il y a eu quelques heurts entre Chinois et Tibétains aux alentours de Lhassa, dans les zones rurales".

Source Radio Free Asia 15 mars 2008

Témoignage d’un Tibétain de la région de Lithang
"Le 15 mars, il y a eu deux manifestations dans la région de Lithang. Le matin, les nomades du village de Othok Nyakchuka (dont Trulku Tenzin Delek, prisonnier politique condamné à 20 ans de prison, est originaire) se sont soulevés et ont manifesté pendant un moment. Un des principaux chefs de la région a été détenu. Puis, le même jour, les nomades de la même région que celle de Ronggye A’drak (prisonnier d’opinion depuis août 2007) ont manifesté et crié pendant un moment. Un moine a été arrêté. L’atmosphère est tendue à Lithang. On a vu les Tibétains se regrouper dans la ville de Lithang et préparer quelque chose. Au même moment, les fonctionnaires gouvernementaux organisaient le sabotage des plans des Tibétains. Environ 1000 tracts demandant l’indépendance ont été distribués dans le Comté de Sershul dans la Préfecture de Ganzi.

Dernière mise-à-jour : 15 mars 23h48


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