Phuntsok Wangdu

14 ans de prison sur simple suspicion

jeudi 2 novembre 2000 par Webmestre

De nombreux Tibétains sont arrêtés au Tibet, sans qu’il existe de charges formelles. Très souvent, ils sont maintenus dans des centres de détention pendant de longues périodes, sans bénéficier de représentation juridique ni de procédure légale. Ce sont souvent les personnes ayant voyagé en Inde qui sont sujettes aux arrestations.
L’histoire suivante en est un exemple troublant.

Phuntsok Wangdu a 30 ans, il est originaire du comté de Taktse à Lhassa. C’est un ancien moine du monastère de Ganden. Enfant, il est élevé par sa grand-mère, puis à l’âge de huit ans, il part étudier à l’école de Mangstuk pendant deux ans, enfin il retourne chez ses parents pour les aider. Lorsque Phuntsok atteint l’âge de 14 ans, il entre au monastère de Ganden. En 1990, des membres de l’équipe chinoise visitent son monastère pour mener leur campagne de "rééducation patriotique" et 18 moines, Phuntsok inclus, sont expulsés du monastère. Ils avaient critiqué les membres de l’équipe de travail. De plus, ils refusent d’être "rééduqués". Ce même jour, les moines sont conduits dans le comté de Taktse et sont ensuite renvoyés dans leurs villages respectifs. Les chefs de chaque village reçoivent pour instruction spécifique de leur interdire de voyager librement. Aux environs du mois d’octobre de cette même année, Phuntsok fuit en Inde. Il rejoint Dharamsala.

En 1993, au cœur de l’hiver, Phuntsok revient au Tibet pour rendre visite à sa grand-mère qui lui est très chère, alors âgée de 90 ans. Le 17 juin 1993, les officiels du Bureau de sécurité publique arrêtent Phuntsok et le placent en détention à la prison de Sangyip. Aucune raison n’est fournie pour son arrestation. En prison, il est sévèrement battu et il y est maintenu pendant six mois, sans qu’aucun document légal relatif à son arrestation ne soit produit. Au cours de cette période, aucune procédure légale n’est entreprise. Six mois plus tard, Phuntsok est relâché, mais sous conditions y compris la limitation de ses mouvements.
Pendant environ trois ans, Phuntsok reste à Lhassa. Puis, à la veille du nouvel an tibétain de 1997, il est arrêté à son domicile avec son frère et son cousin de 19 ans. Les trois hommes sont placés dans le centre de détention de Gutsa où ils sont sévèrement torturés. Au mois de mai 1997, il est isolé et amené à un poste de police, à l’est de Lhassa où il est longuement interrogé, pendant un mois et quinze jours. Il est alors contraint de confesser des crimes qu’il n’a pas commis.
En juillet 1997, Phuntsok est transféré au centre de détention de Gutsa. Là-bas, il est soumis à de nouveaux interrogatoires. Soupçonné d’être à l’origine d’activités politiques, Phuntsok est finalement accusé "d’espionnage". Il est alors condamné à 14 ans d’emprisonnement en juin 1998, par le Tribunal intermédiaire du peuple à Lhassa. Son frère et son cousin sont accusés "d’assistance à une organisation séparatiste" et condamnés à trois ans d’emprisonnement par le même tribunal. Les deux hommes sont transférés à la prison de Drapchi. Phuntsok est toujours détenu à Gutsa, puisqu’il a fait appel de sa condamnation. Pour motiver son appel, il indique qu’il n’a commis aucun crime. Confirmation n’a pas encore été apportée pour indiquer si l’appel est ou non pris en compte. Des rapports récents non officiels de visiteurs à la prison indiquent que Phuntsok agit de manière étrange, ce qui signifierait qu’il connaît une instabilité émotionnelle croissante.

Sources : CSPT

A l’initiative du CSPT, Phuntsok Wangdu a été "adopté" par les municipalités de Tonnerre (89), Claix (38) et Malaucène (84).


<:accueil_site:> | <:info_contact:> | <:plan_site:> | [(|?{'',' '}) | <:icone_statistiques_visites:>
<:info_visites:>

<:icone_suivi_activite:> fr  <:icone_suivi_activite:>   <:icone_suivi_activite:>    ?    |    <:ecrire:titre_sites_syndiques:> OPML   ?

<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC

https://www.traditionrolex.com/4