Réponse de l’Administration Centrale Tibétaine aux allégations du gouvernement chinois

jeudi 22 mai 2008 par Rédaction

Depuis le 10 mars et le début des protestations pacifiques au Tibet, le gouvernement chinois a utilisé la pleine puissance de ses médias d’Etat pour lancer une série d’allégations contre la "clique du Dalaï Lama". Ces allégations vont de "Sa Sainteté le Dalaï Lama manipulant la récente protestation tibétaine" à "Sa Sainteté le Dalaï Lama tentant de rétablir le féodalisme au Tibet".
Ceci est la première d’une série de réponses de l’Administration Centrale Tibétaine à ces accusations.
La traduction chinoise de cette réponse est disponible à www.xizang-zhiye.org.
La traduction tibétaine est disponible sur l’édition tibétaine du site web www.tibet.net/tb/.

Le jeu honteux et blâmable du gouvernement chinois

Depuis le 10 mars une série de manifestations massives a frappé tout le Tibet [1]. Pékin a émis plusieurs allégations, accusant la "clique" du Dalaï Lama de manipuler ces manifestations. Pékin a dit que ces manifestations étaient "violentes" et organisées par des "terroristes", et que ces manifestations avaient pour but de "séparer le Tibet de la mère patrie".
Le Premier ministre Wen Jiabao a déclaré aux médias internationaux le 18 mars 2008 que son gouvernement avait "de nombreuses preuves que les récentes émeutes à Lhassa étaient organisées, préméditées, manipulées et incitées par la ’clique du Dalaï Lama’ ".
Les officiels chinois prétendent que ces manifestations prouvent que l’engagement à la non-violence de Sa Sainteté le Dalaï Lama n’est qu’une imposture. La Chine déclare que Dharamsala est devenu "l’épicentre des mensonges" et que "le gouvernement en exil a débité des affirmations sans fondements depuis les émeutes à Lhassa".
La Chine prétend que l’appel lancé par Sa Sainteté le Dalaï Lama à nos frères et sœurs chinois est une tentative pour "créer plus de trouble au Tibet". Les autorités chinoises ont dit le 9 avril que "les déclarations de la ’clique du Dalaï Lama’ tentaient également de créer de l’hostilité entre les groupes ethniques au Tibet et d’internationaliser la question tibétaine".

En fait la guerre des mots est si intense du côté chinois qu’ils ont déjà publié un livre intitulé "Mensonges et vérité". Les mensonges sont tous du côté tibétain et la vérité est avec Pékin. Le livre est sorti le 4 avril à Pékin publié par Sanlian, une unité du groupe China Publishing.
Les éditeurs prétendent que la publication de "Mensonges et vérité" est la plus rapide de l’histoire de l’édition. Le livre a été commandé le 27 mars et publié le 3 avril. L’éditeur de Sanlian, Zhang Weimin, a déclaré à la chaîne chinoise CCTV que "nous devions présenter notre opinion. Nous avons travaillé pour montrer le réel état des choses à ceux ignorant la vérité et pour contrer les déclarations fausses et biaisées des médias occidentaux".
Le livre contient des articles publiés auparavant. Il reprend toutes les allégations officielles de Pékin selon lesquelles la "clique" du Dalaï Lama est derrière les troubles actuels au Tibet. "Mensonges et vérité" est une tentative pour réfuter les "distorsions" des médias occidentaux dans ses comptes-rendus des problèmes actuels au Tibet. Le livre contient une large section dans laquelle toutes les "réalisations majeures dans le développement économique, culturel et social" du Tibet sont expliquées.
En fin de compte, "Mensonges et vérité" est destiné au peuple chinois. Le coup de balai en occident et l’ampleur de la couverture du problème tibétain a secoué la foi du peuple chinois dans son gouvernement et dans sa gestion de la question du Tibet. Cela a forcé Pékin à faire une tentative, aussi faible soit-elle, pour expliquer ses actions et sa politique à son propre peuple.

Qui est derrière les troubles au Tibet ?

L’accusation du gouvernement chinois que Sa Sainteté le Dalaï Lama a organisé les récents troubles au Tibet n’est en rien nouveau. Depuis la fondation même de la République populaire de Chine en 1949, les dirigeants chinois ont développé une tradition riche et bien connue de diffamation pour expliquer les conséquences désastreuses de leurs mauvaises politiques. Dans une société démocratique les mauvaises politiques peuvent toujours être stoppées et corrigées par les élections. En Chine, en raison du monopole du pouvoir politique par le parti communiste chinois (PCC), cela n’est pas possible. Afin de maintenir un semblant de légitimité, les dirigeants du jour trouvent toujours un bouc émissaire. Ne pas être capable de trouver un bouc émissaire revient à admettre vos politiques. Selon Lord Action "l’histoire a le pouvoir de sanctionner les fautes". Cela n’est pas surprenant que le PCC pense, comme le dit Jasper Becker, que "son contrôle sur le passé est la clef de son futur" et sa survie dépend de sa capacité à dissimuler des erreurs, quelque énormes soient-elles.
Prenons le cas de la grande famine qui frappa la Chine entre 1958 et 1961. A peu près 30 millions de Chinois moururent de faim pendant cette période. A l’époque, pas un mot de cette tragédie dont l’homme fut responsable ne fut communiqué au reste du monde. Ce désastre a été causé par les "Trois drapeaux rouges" de Mao, une politique qui transformait l’organisation de la société en une institution de type militaire qui fonctionne dans l’urgence pour atteindre une croissance industrielle et agricole irréaliste de façon à ce que la Chine puisse passer directement d’une société basée sur l’agriculture à une société industrielle et complètement communiste. En face de critiques d’une sévérité sans précédent de la part des autres dirigeants, Mao accusa les conditions climatiques. Il expliqua la mort de 30 millions d’êtres humains en pointant du doigt les intempéries. Le climat en Chine était bon mais pas la politique de Mao. Jusqu’à récemment, le reste du monde n’a pas été plus sage.
En 1962, le 10ème Panchen Lama soumit une pétition en 70 000 caractères [2] aux plus hauts dirigeants chinois, y compris Mao. Dans ce document, le Panchen Lama décrivait la situation réelle prévalant partout au Tibet. Le Panchen Lama disait que si la situation n’était pas améliorée cela conduirait à l’éradication du bouddhisme tibétain et de sa culture et à l’élimination des Tibétains en tant que nationalité distincte. Au lieu de respecter son acte courageux et d’écouter les critiques bien intentionnées du Panchen Lama, Mao le condamna comme un "seigneur féodal réactionnaire" et traita sa pétition de "flèche empoisonnée tirée sur le parti". Le Panchen Lama passa 14 ans en assignation à résidence et en détention solitaire.

Pour regagner son rôle de leader, fortement endommagé par son ’Grand bond en avant’ et sa ’Campagne des 100 fleurs’, en 1966, Mao jeta l’horreur de la Révolution culturelle sur le peuple chinois. En 1976, les dirigeants chinois de haut et de moyen rang étaient décimés et le pays était en plein chaos. Qui était responsable de ce désordre ? Pas Mao mais le "Gang des Quatre", qui incluait sa femme.
Jiang Qing, la femme de Mao, a dit pendant ses procès : "J’étais le chien du Président Mao. Quand il me disait de mordre, je mordais, qui que ce soit."
Mao, comme d’habitude, en sortit indemne. Au contraire Deng Xiaoping, qui assuma le pouvoir suprême après le décès de Mao en 1976, a dit que Mao était 70% bon et 30% mauvais, malgré le fait qu’il fut lui-même une victime de premier plan de la campagne et que son fils fut estropié en raison des violences. La question est : si le gouvernement chinois est capable de cacher des crimes d’une telle ampleur à son propre peuple et au monde, combien l’est-il encore plus de couvrir ses erreurs et les souffrances que ces erreurs causent au peuple du Tibet ?

En 1987, 1988 et 1989 Lhassa a été secouée par une série de manifestations. Ces manifestations ont été brutalement réprimées et la loi martiale a été imposée à Lhassa en 1989. Une fois encore les autorités chinoises pointèrent leurs doigts accusateurs vers Sa Sainteté le Dalaï Lama. De même, la Chine a accusé "quelques réactionnaires" d’être derrière le mouvement pro démocratique de la place Tienanmen en 1989. Cet évènement a été le plus important dans l’histoire récente mouvementée de la Chine. Ce qui a commencé comme une manifestation pacifique en mémoire du leader populaire réformateur Hu Yaobang après sa mort s’est transformé en mouvement massif pro démocratique. Ce mouvement au centre de Pékin a été soutenu par un mouvement de protestations dans la plupart des villes chinoises.
Les troupes de "l’Armée de libération du peuple" ont tiré sur la foule et la ville est passée sous la loi martiale. Pendant la crise, un Zhao Ziyang en larmes, alors Premier ministre, a rencontré les responsables étudiants pour leur demander d’arrêter leur mouvement. Les étudiants n’avaient aucune mauvaise intention vis-à-vis du PCC. Ils voulaient la fin de la corruption et demandaient la démocratie, la liberté et les Droits de l’Homme. Mais la direction du Parti, divisée, décida de répondre à leurs demandes par la violence. Ce fut la fin de la carrière de Zhao Ziyang. Il fut démis du poste de Premier ministre et assigné à résidence. Mais la réelle victime de la répression brutale fut le peuple chinois qui mérite bien mieux que ce que ses dirigeants sont capables de lui donner en terme de respect, de tolérance, de dignité humaine et de droits.
La Chine n’a pas encore donné de comptes-rendus convaincants de la grande famine de 1958 à 1961, ni des horreurs de la Révolution culturelle, ni de la répression brutale des étudiants en 1989. Le peuple chinois a droit à une explication sur toute cette brutalité.
Cela est également vrai de l’application implacable de la force brutale pour mettre fin à la crise actuelle du Tibet. Accuser Sa Sainteté le Dalaï Lama ou utiliser la force comme moyen pour résoudre les troubles au Tibet n’est pas la bonne manière de gérer cette crise. Les graines de la crise actuelle ont été plantées quand la Chine a inversé sa politique relativement libérale au Tibet.

Le 3ème "Tibet Work Forum" et les racines de la crise actuelle

Du 20 au 23 juillet 1994, Pékin a abrité le 3ème forum sur le travail au Tibet, qui a recommandé la destruction totale d’une civilisation entière prospérant sur le plateau tibétain depuis des milliers d’années.
Le 3ème forum sur le Tibet était présidé par le Président d’alors Jiang Zemin et des hauts dirigeants chinois y assistaient. Les autorités ont maintenant fait de ce forum "la politique stratégique la plus importante pour régénérer le Tibet" et ont brandi ses directives comme le nouveau manifeste pour le travail du parti sur le plateau.
La signification du 3ème forum réside dans le fait qu’il inverse les politiques plus libérales mises en place pour le "développement" du Tibet par le 1er et le 2ème "Work Forums" tenus en 1980 et 1984. Les deux premiers forums furent mis en place par feu Hu Yaobang, alors Secrétaire général du PCC. Ce dirigeant libéral est à l’origine d’une série de mesures pour améliorer les conditions sociales, économiques et politiques au Tibet. Le bref épisode de libéralisation améliora notablement les conditions de vie de la majorité des Tibétains et contribua à un climat intellectuel et social plus favorable.
Tout cela fut remis en cause au 3ème forum. Les recommandations politiques du 3ème forum contenaient 4 éléments clefs : 1) la Chine augmenta la répression au Tibet ; 2) le travail de la propagande fut développé ; 3) le développement économique et 4) son corollaire l’encouragement à plus de colons et d’hommes d’affaires chinois de tirer avantage du boom économique du "Toit du monde" furent également accentués.
L’une des principales cibles de la politique de répression actuelle est le bouddhisme tibétain. Les dirigeants chinois sont de plus en plus inquiets par la prolifération de monastères et de temples créés pendant la période de libéralisation dans tout le Tibet : ils sont vus comme les bastions du nationalisme tibétain. Les autorités ont mis en place des "Comités d’administration démocratiques" pour contrôler les monastères et les couvents et a établi des "équipes d’inspection du travail" pour superviser "l’éducation" des moines et des nonnes.
Ce qui épouvante le peuple tibétain est la guerre totale de la Chine contre la culture tibétaine. Les dirigeants remettent au goût du jour les vieux aphorismes déjà servis au peuple tibétain pour justifier leur politique de destruction du bouddhisme tibétain pendant la Révolution culturelle. A l’époque il était expliqué aux Tibétains déroutés que de la même façon qu’il ne peut y avoir deux soleils dans le ciel, il ne peut y avoir à la fois bouddhisme et socialisme au Tibet. Inévitablement le bouddhisme devait s’effacer devant le socialisme. Aujourd’hui le bouddhisme est une fois encore brutalement soumis au pouvoir d’Etat chinois.
Une attaque majeure est en cours pour casser le lien de loyauté entre le clergé au Tibet et Sa Sainteté le Dalaï Lama en Inde. Des campagnes comme "Frappez fort" et "Rééducation patriotique", lancées en 1996, ont pour objectif de stopper la montée du bouddhisme tibétain que les autorités soupçonnent de détourner la loyauté du peuple tibétain envers le parti communiste vers Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Une caractéristique remarquable de la campagne "Frappez fort" est qu’elle est interprétée de façon très différente en Chine et au Tibet. Les campagnes "Frappez fort" en Chine ont été lancées pour combattre la criminalité. La version tibétaine a été utilisée comme un outil politique pour éliminer ceux que les autorités ont désignés comme "séparatistes". Au Tibet, plutôt que de combattre le crime, les autorités ont fermé les yeux sur cette maladie sociale dans l’espoir qu’elle éroderait la moralité traditionnelle des Tibétains et minerait le bouddhisme tibétain.
En fait, lors d’une réunion secrète tenue en décembre 1999 à Chengdu, capitale de la province du Sichuan, Chen Kuiyuan, le Secrétaire très conservateur du Parti de la "Région autonome du Tibet", recommanda au gouvernement central chinois de faire un effort absolu pour éradiquer le bouddhisme tibétain et sa culture de la terre de façon à ce qu’aucune mémoire d’eux ne reste dans les générations futures des Tibétains - excepté comme pièces de musée. [3]
Chen Kuiyuan déclara que la principale cause de l’instabilité est l’existence du Dalaï Lama et de son gouvernement en exil et qu’ils devaient être "déracinés". Il recommanda que le Tibet, le peuple tibétain et le bouddhisme tibétain - en d’autres mots le nom même du Tibet - devraient être détruits et que la "Région autonome du Tibet" fusionne avec des provinces comme le Sichuan.
Cet assaut général sur la culture tibétaine est éclairé par des commentaires faits par l’actuel Secrétaire du Parti au Tibet.
Zhang Qingli a dit : "le parti communiste est comme les parents du peuple tibétain et est toujours concerné par ce dont ont besoin ses enfants. Le parti est le réel Bouddha pour les Tibétains".
A propos de Sa Sainteté le Dalaï Lama, Zhang Qingli a dit : "le Dalaï Lama est un diable avec un visage humain mais avec le cœur d’une bête... Ceux qui n’aiment pas leur pays ne sont pas qualifiés pour être des humains".
A propos du combat tibétain pour de plus grande libertés, Zhang Qingli a dit : "Nous sommes actuellement dans un combat sanglant et intense avec la ’clique du Dalaï’, un combat à mort". (NdR Voir également cet article)

Ce que pensent des érudits tibétains, chinois et étrangers de la situation du Tibet

Les récentes manifestations au Tibet qui ont duré un mois ont montré que cette politique de la ligne dure, accompagnée de sa rhétorique abusive, avait échoué de façon désastreuse. Les hauts dirigeants chinois ont été informés que cette politique de la ligne dure est mauvaise par non moins que le célèbre Baba Phuntsok Wangyal, le fondateur du Parti communiste tibétain, qui joua un rôle clef en consolidant le pouvoir communiste chinois au Tibet.
Dans sa lettre du 29 octobre 2004 adressé au Président Hu Jintao, il écrit : "En ce qui concerne la résolution de la question tibétaine, comme la nature fondamentale de la question est absolument liée à des problèmes domestiques, il s’agit d’une demande pour une autonomie significative et de légers changements dans la politique de division administrative. De plus, comme préalable, chacun d’entre nous peut et doit aboutir à une compréhension commune. Sur cette base, et une fois que le gouvernement central et le Dalaï Lama ont acquis une compréhension mutuelle sur les principes de la souveraineté nationale, des ajustements appropriés à la politique de répartition administrative et de la mise en place du droit à l’autodétermination, les deux camps devraient déclarer par un rapport politique officiel que des relations amicales ont été restaurées entre eux. Dans un tel environnement amical et harmonieux, en ce qui concerne les prévisions, les plans concrets et les plannings pour unifier les régions autonomes tibétaines - y compris l’établissement d’un département consultatif de transition de façon à s’assurer que le résultat et le contenu du processus aboutissent - les deux camps devraient être stratégiques, visionnaires, généreux et adhérer à leur relation fraternelle."
Wang Lixiong [4], un écrivain basé à Pékin, renforce l’argument de Phuntsok Wangyal. Le 28 mars 2008, son article fut publié dans le Wall Street Journal. Dans cet article il écrit que l’actuel combat anti-séparatiste chinois est erroné. Il écrit "ayant investi toute leur carrière dans l’anti-séparatisme, ces gens ne peuvent admettre que cette idée soit fausse sans perdre la face et, craignent-ils, sans perdre également leur pouvoir et leur position".
Wang Lixiong écrit : "la route la plus efficace vers la paix au Tibet passe par le Dalaï Lama, dont le retour au Tibet allégerait immédiatement de nombreux problèmes. La mauvaise volonté actuelle, après tout, est surtout le résultat direct des attaques verbales du gouvernement chinois contre le Dalaï Lama qui, pour les moines tibétains, a un statut incomparable. Demander aux moines de le dénoncer est aussi réaliste que de leur demander de diffamer leurs propres parents".
Wang Lixiong fut à l’initiative de la récente déclaration en 12 points sur le Tibet par 30 intellectuels chinois. De fait, depuis que la déclaration est parue, plusieurs autres activistes chinois des Droits de l’Homme et de l’environnement, des écrivains et des érudits l’ont signée.
Le premier point stipule : "La propagande unilatérale des medias officiels chinois a pour effet d’attiser l’animosité interethnique et d’aggraver la tension. Ceci est extrêmement nuisible à long terme à la sauvegarde de l’unité nationale. Nous demandons la fin de cette propagande".
Le second point stipule : "Nous soutenons l’appel du Dalaï Lama à la paix et espérons que le conflit ethnique puisse être résolu en accord avec les principes de bonne volonté, de paix et de non-violence. Nous condamnons tout acte de violence contre des innocents, nous pressons le gouvernement chinois de stopper la répression violente et nous appelons le peuple tibétain à ne pas mener d’actions violentes".
La déclaration demande au gouvernement chinois de tenir des discussions directes avec Sa Sainteté le Dalaï Lama pour résoudre la question.
Ruan Ming, une plume du précédent Secrétaire général du PCC Hu Yaobang, a une position différente sur la situation tendue au Tibet. Ruan Ming qui vit à Taïwan a déclaré à l’Epoch Times du 26 mars que "le Dalaï Lama a toujours proposé une solution pacifique aux questions du Tibet et a gagné la reconnaissance du monde entier. Avec cela à l’esprit, le PCC a monté un coup contre le Dalaï Lama en l’accusant d’avoir soigneusement planifié et provoqué l’événement." Ruan Ming a ajouté "c’est exactement comme cela que le PCC a piégé Zhao Ziyang lors du massacre de Tienanmen en 1989 en l’accusant de diviser le parti et de soutenir les troubles".
Ruan Ming a ajouté "le Dalaï Lama a déjà déclaré qu’il démissionnerait si les troubles continuaient. Le Dalaï Lama a une influence mondiale et s’il se retire réellement, le PCC pourrait grandement accentuer sa répression et désigner les Tibétains comme terroristes comme pour le mouvement indépendantiste au Xinjiang. Cela va donner une excuse au PCC pour ignorer les appels tibétains et accentuer leur répression."
Le 27 mars 2008, plus de 70 tibétologues envoyèrent une lettre ouverte au Président Hu Jintao. Dans cette lettre, ces érudits écrivent : "En tant qu’étudiants menant des études de Tibétain, nous sommes particulièrement troublés par ce qui se passe. La civilisation que nous étudions n’est pas simplement un sujet de recherche académique : il s’agit de l’héritage et l’œuvre d’un peuple vivant et l’un des grands legs culturels mondiaux" [...] L’attribution des troubles actuels au Dalaï Lama représente une répugnance de la part du gouvernement chinois à reconnaître et à combattre les manques politiques qui sont certainement la véritable cause du mécontentement populaire".

Dharamsala, 15 mai 2008

[1] Le mot Tibet a ici le sens de la totalité du Tibet, connu sous le nom de Cholka-Sum (U-Tsang, Kham et Amdo). Il inclut les zones administratives chinoises de la "Région autonome du Tibet", la province du Qinghai, deux "Préfectures autonomes tibétaines" et un "Comté autonome tibétain" dans la province du Sichuan, une "Préfecture autonome tibétaine" et un "Comté autonome tibétain" dans la province du Gansu et une "Préfecture autonome tibétaine" dans la province du Yunnan.

[2] "A Poisoned Arrow : The Secret Report of the 10th Panchen Lama", sous la direction de Robert Barnett, publié par le Tibet Information Network en 1998. 348 pages.
ISBN : 978-0953201112

[3] Voir "Nouvelles attaques de Chen Kuiyuan" en bas de la page d’informations de Tibet Info publiée le 29 juillet 1997, déjà 2 ans avant cette réunion !

[4] Wang Lixion fait partie des intellectuels chinois qui ont signé le 22 mars 2008 un appel au gouvernement chinois pour appeler au dialogue avec le Dalaï Lama.
Spécialiste du Tibet et prônant son auto-détermination, il avait déjà eu l’occasion de prendre fréquemment position en faveur du Tibet, en dénonçant la distortion des faits dans l’Histoire officielle en Chine, ou par exemple lors de l’arrestation de Tenzin Delek Rinpoché


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