Réunion de Dharamsala : union sacrée derrière le Dalaï Lama

dimanche 23 novembre 2008 par Rédaction

Les exilés tibétains, dont une frange réclamait une radicalisation de la lutte contre la domination chinoise, se sont finalement alignés le 22 novembre sur la ligne conciliante prônée par le Dalaï Lama malgré l’échec d’années de négociations avec Pékin.
Ils ont réaffirmé de manière unanime leur confiance et leur foi dans Sa Sainteté le Dalaï Lama pour continuer son approche de la "Voie Médiane" et décidé que le peuple tibétain restera constant dans ses principes de non-violence dans toutes les activités visant à trouver une solution pacifique au problème du Tibet, sous la gouvernance de l’Administration Centrale Tibétaine.

"Nous désirons poursuivre la ’Voie Médiane ", a déclaré le président du parlement tibétain en exil, Karma Chophel, à l’issue de la session qui a rassemblé 581 délégués à Dharamsala. [1]
L’éventuelle radicalisation - indépendance du Tibet plutôt qu’une simple autonomie - n’a pas eu lieu, même si Karma Chophel a averti que les exilés n’excluaient pas de réclamer l’indépendance si la voie du dialogue ne portait pas ses fruits.
"Un certain nombre (d’exilés) ont déclaré que si la ’Voie Médiane’ ne donnait pas de résultats dans un avenir proche, alors le peuple tibétain sera contraint de modifier sa position en vue d’une totale indépendance ou d’une exigence d’auto-détermination", a-t-il affirmé.
Cette réunion générale a également appelé le Dalaï Lama à ne pas se retirer et de continuer de diriger le peuple tibétain. Les délégués ont aussi appelé le Gouvernement chinois à arrêter de critiquer ou de lancer de fausses allégations contre Sa Sainteté le Dalaï Lama, car cela heurte non seulement les sentiments des six millions de Tibétains, mais également ceux de tous les Bouddhistes, incluant ceux qui en Chine suivent cette foi.

La réunion de Dharamsala faisait office de mise au point auprès d’une frange de la jeunesse tibétaine, indépendantiste, qui menaçait de déborder l’ancienne génération.
Le Dalaï Lama, âgé de 73 ans et à la santé fragile, reste bien l’unique figure de la cause tibétaine.
"Sa ligne est pragmatique. Elle peut apporter le changement", a déclaré à l’AFP un moine de 29 ans qui assistait à la réunion.
Respecté dans le monde entier, reçu par les chefs d’Etat, l’homme à la tunique safran et au rire communicatif continue d’incarner les espoirs de six millions de Tibétains vivant au Tibet ou en exil.
"Les Tibétains sont prêts pour le changement", avait pourtant assuré un peu plus tôt Lhadon Tethong, [2] déléguée et représentante à New York de l’organisation Students for a Free Tibet (Etudiants pour un Tibet Libre).
"Qu’il s’agisse de la ’Voie Médiane’ ou de l’indépendance du Tibet, les gens veulent une action plus vigoureuse", avait-elle dit.
Chef spirituel et dirigeant politique pragmatique, le Dalaï Lama a renoncé à revendiquer l’indépendance et a choisi une diplomatie dite de la ’Voie Médiane’ consistant à réclamer une large "autonomie culturelle".
Réaliste, il sait que la Chine ne reviendra jamais sur sa souveraineté sur le Tibet qu’elle contrôle depuis 1951.
Depuis lors, ce fin diplomate s’était toujours montré conciliant avec Pékin, même en pleine révolte au printemps dernier à Lhassa.
Le Dalaï Lama avait reconnu lui-même l’échec de la revendication autonomiste fin octobre et révélé qu’il réfléchissait à une stratégie plus radicale que sa diplomatie traditionnellement conciliante avec Pékin, qui a annexé le Tibet en 1951.
Des émissaires du Dalaï Lama et des représentants chinois discutent officiellement depuis 2002 mais les derniers pourparlers, début novembre en Chine, ont capoté, Pékin affirmant qu’il ne ferait "jamais de concession" même sur une "semi-indépendance" du Tibet.
La Chine avait prévenu par avance que la réunion de Dharamsala ne mènerait "nulle part", tout en appelant son voisin indien à ne pas tolérer sur son sol des activités "indépendantistes".
Les exilés tibétains, dont bon nombre de jeunes, sont plus de 100 000 en Inde. La plupart y sont nés et n’ont jamais mis les pieds au Tibet.

Source : AFP et Administration Centrale Tibétaine 22 novembre 2008

[1] Les 581 délégués représentant le peuple tibétain sont issus de 19 pays : Allemagne, Australie, Belgique, Bhoutan, Canada, Espagne, France, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Népal, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Taiwan et USA. Ces délégués ont participé à une réunion de 6 jours du 17 au 22 novembre 2008 à Dharamsala.

[2] Lhadon Tethong est née au Canada, d’origine tibétaine. Elle fut à l’origine de l’un des premiers groupes de Students for a Free Tibet à Halifax, Nouvelle-Ecosse (Canada) en 1996. Elle a dirigé avec succès la campagne en 2000 contre un projet de colonisation d’une région tibétaine par des Hans qui devait être financé par la Banque Mondiale.


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