Témoignage direct du Tibet

samedi 14 mars 2009 par Rédaction

Le texte ci-dessous nous est parvenu de Chine, présenté à l’origine comme provenant d’un Chinois qui a visité le Tibet récemment. Il a envoyé ce témoignage dans le but d’être lu lors d’une manifestation en faveur du Tibet (à Rennes, le 14 mars).
Il ne nous était pas possible de vérifier directement ce témoignage, bien qu’il nous ait semblé crédible.
Après vérifications multiples, par diverses sources, il s’avère que le voyageur témoin de ces événements n’est pas chinois mais vit en Chine, d’où la correction dans cette introduction après la parution initiale de cet article (le 17/03).
Pour des raisons de sécurité évidentes, le nom de l’auteur a été remplacé - sur sa demande - par un pseudo... à la consonnance volontairement tibétaine ("Beau Kharpo" = "le singe blanc")
.


Je voudrais commencer par ce que j’ai vu à Lhassa il y a moins de trois mois, et en période non festive.
- Quatre ou cinq soldats armés à chaque entrée de rue, de jour comme de nuit.
- Des policiers dans les boîtes de nuit qui se tiennent aux quatre coins de la piste à chaque fois que les gens viennent y danser.
- Entre Chengdu et Lhassa, un soldat au garde à vous près de la voie ferrée tous les 4 ou 5 kilomètres et cela, quel que soit le temps qu’il fasse.
- Des hommes dans certains couvents, en train de jouer au mahjong et de parcourir les lieux de prières des femmes, officiellement là pour expliquer les lois chinoises aux nonnes manquant d’éducation.
- Des troupes de 10 à 20 soldats armés qui défilent tous les quarts d’heure dans les rues principales.
- Des caméras, partout, que l’on dit installées pour la sécurité des gens.
- Par dessus tout, ce qui frappe et blesse, c’est la peur dans laquelle vivent les gens. Ils ne parlent - même entre eux - que par allusions, et craignent que même un ami ne les dénonce s’ils osent exprimer le malaise dans lequel ils vivent ; le gouvernement paye cher ceux qui collaborent. Le terme n’est pas choisi par hasard.
La situation actuelle du Tibet rappelle à s’y méprendre les heures sombres de la France ; à cela près que c’est une actualité qui dure depuis 50 ans.
J’ai quitté le Tibet depuis, mais mes amis y demeurent.
A l’approche de ce que le gouvernement chinois appelle "la libération pacifique du Tibet", les va-et-vient des Tibétains dans les grandes villes, et dans la campagne même, sont plus que jamais sous contrôle.
Pour demeurer dans Lhassa, les travailleurs tibétains sont obligés de "pointer". Ils doivent se rendre au commissariat pour demander un permis de séjour sous peine d’expulsion de la ville, voire d’emprisonnement.
Pour être certain qu’il n’y aura pas de remous durant le cinquantième anniversaire de ce qui doit devenir pour le gouvernement chinois la plus grande fête des Tibétains, puisqu’il s’agit de leur "libération", les manifestants de l’année dernière ont été remis en prison bien qu’ils aient été relâchés peu de temps avant les Jeux olympiques.
Mais il y a plus grave encore. D’après les sources chinoises, la province autonome du Tibet était, en l’an 2000, peuplée à 95% de Tibétains. Il parait évidement pour tous ceux qui s’y sont rendus, et après plusieurs vagues de colons chinois invités par le gouvernement à s’y installer, que ces chiffres sont désormais d’un autre temps.
Le gouvernement chinois veut aujourd’hui faire du Tibet une province comme les autres où les Tibétains deviendront une minorité sur leur propre terre dont les enfants seront voués à l’acculturation, voire à l’abandon de leur langue et de leur culture.
Les organisations internationales doivent exiger un réel recensement sous le contrôle de l’ONU pour voir ce qui reste de la population de l’an 2000. En comptant bien entendu tous les soldats qui donnent aux Tibétains le sentiment de vivre dans une prison de leur naissance à leur mort.
- Vous qui avez la possibilité de parler, pensez à leur silence permanent !
- Vous qui avez la liberté d’agir, aidez-les à retrouver leur dignité !
- Ne soyez pas égoïstes en vous disant qu’ils sont bien loin, que d’autres gens souffrent également, qu’on ne peut rien faire...
- Tant qu’on a la liberté, on peut encore agir, lutter, venir en aide à ceux à qui l’on a retiré jusqu’au droit de relever la tête.
- Ne rentrez pas chez vous après ces quelques jours de manifestations en vous disant que vous avez fait votre possible !
Eux continueront de vivre ou plutôt de survivre entre les caméras et les fusils.
- On les a privés de leur voix, faites-la entendre fort !
Et à tout instant dans le monde entier, pour que plus personne ne puisse déclarer qu’il ne savait pas.

(béou) Beau Karpo, 14 mars 2009

Note de l’auteur : J’ai mis de côté les rumeurs... même s’il y a 99% de chance que ce soit vrai finalement je me suis contenté des faits certains.

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