Un écrivain tibétain s’exprime sur la répression au Tibet et le séisme de Jyekundo

mardi 4 janvier 2011 par Rédaction , Monique Dorizon

"J’ai souvent perdu patience et tolérance lorsque je réagissais contre les politiques sévères de la Chine, menées envers les Tibétains, qui aggravent la situation extrêmement tendue au Tibet" a déclaré Mr Gedun Tsering (20 ans), écrivain tibétain et ancien professeur du Canton de Serdeu, Comté de Marthang, [1]dans la "Préfecture autonome tibétaine et qiang de Ngaba", Province du Sichuan, récemment réfugié en Inde.
Dans leurs ouvrages, lui et plusieurs autres écrivains tibétains ont mis en avant les faits et les formes de la violence continuelle de la Chine subie par les Tibétains, à l’intérieur du Tibet.

Récemment, Tsering a réussi à s’échapper du Tibet sain et sauf ; actuellement c’est l’un des derniers réfugiés tibétains arrivés dans la ville indienne de Dharamsala, où est installé le gouvernement tibétain en exil.
Prenant la parole pour le "Tibet Post International" (TPI), il déclare que le régime communiste l’a accusé d’incitation au séparatisme. Depuis janvier 2010, soit depuis près d’un an, il se cachait dans les collines et les montagnes de la région de Ngaba, au Tibet oriental, après que les autorités chinoises aient considéré plusieurs livres et écrits comme "incitation à des activités pour scinder la nation".
Les écrivains impliqués dans la rédaction des livres et revues incriminés ont été considérés comme ayant des motivations politiques au sujet de divers problèmes du Tibet. Mais Tsering a dit que les articles des livres et des revues sont, dans leurs opinions, d’avant-garde et empreints de réalisme.
"Les larmes" (Tib : Migchu), "La langue" (Tib : Che), "L’œil vivant" (Tib : Sonmig) et "Luttes pacifiques" (Tib : Shiwai Drakgol), tous ces ouvrages ont été accusés "d’incitation à des activités politiques".

Questionné sur les difficultés à rédiger "L’œil vivant" et "Les larmes" au Tibet, Tsering raconte : "Je pensais que, si vous protestez simplement dans les rues et les villages, vous ne savez jamais si de bons résultats en résulteront, mais si vous ne faites rien, il n’y aura aucun résultat, alors nous avons décidé de créer une tribune grâce aux médias, y compris par des journaux et des revues tibétains pour que notre voix soit entendue dans le monde. Par conséquent, ces livres s’intéressaient essentiellement aux événements de 2008-2010 au Tibet, y compris les manifestations pacifiques dans toutes les régions du Tibet, la répression de la Chine depuis mars 2008, et contredisaient la propagande des médias contrôlés par l’Etat chinois sur la question du Tibet"

Tsering a souligné que tous les sites web populaires tibétains et les blogs, où les universitaires, les moines et les étudiants tibétains publient habituellement leurs articles, étaient fermés par les autorités chinoises, la Chine les accusant d’incitation au séparatisme en raison de leurs opinions sur le Tibet.
Aujourd’hui, au Tibet, il n’existe pas d’excellents sites web d’information ou de blogs où les Tibétains peuvent accéder aux informations et mentionner leurs opinions. Trop de restrictions sur la liberté de la presse et la liberté d’expression demeurent.

"Dans le livre ’L’œil vivant’, nous avons exprimé certaines opinions sur l’importance de la protection de l’environnement au Tibet mais aussi la préservation et la promotion de la culture tibétaine" dit Tsering.
"Moi et mes collègues originaires de diverses parties du Tibet discutions et préparions la distribution des livres, en fait, c’était le 1er janvier 2010, plus de 5 000 livres et revues avaient été largement distribués dans de nombreuses régions du Tibet. Mais les autorités chinoises nous ont accusés d’incitation à scinder la patrie".
"Moi et sept autres écrivains tibétains, nous avons aussi composé un livre intitulé ’La Langue’ (Tib : Che) qui mettait essentiellement l’accent sur le récent et grave tremblement de terre à Jyekundo [2] au Tibet oriental, qui a tué beaucoup de gens, et plus tard, nous avons distribué le livre", dit-il. "Les autorités chinoises ne nous ont pas autorisés à aller dans les régions touchées par le séisme". "Nous avons entendu leurs pleurs, leurs voix ont été seulement entendues depuis là où ils étaient piégés sous les décombres. Les autorités ont également refusé l’autorisation d’accès à de nombreux journalistes tibétains" a aussi déclaré Tsering au TPI.
Parlant au TPI au sujet du livre "L’œil vivant", Tsering affirme : "D’innombrables Tibétains ont perdu leur vie en luttant pour la vérité et la justice au Tibet lors des manifestations pacifiques s’étant déroulées dans toutes les régions du Tibet, au cours de l’année 2008".
Il ajoute : "Nous avons exprimé comment, en colère et pleins de haine, nous avons subi les autorités chinoises, et n’avons pas réussi à garder notre patience et notre tolérance envers les autorités communistes qui ont mené une persécution généralisée et massacré des Tibétains dans leur propre patrie".

Source et photo : Tibet Post, 24 décembre 2010

[1] Marthang ( རྐ་ཁྲོག་་རྲོང་ en tibétain, Hongyuan ou 红原县 en chinois) est un district dépendant de la "Préfecture Autonome Tibétaine et Qiang" de Ngaba, dans la région tibétaine de l’Amdo, actuelle province chinoise du Sichuan.
Localiser Marthang (Hongyuan) sur cette carte.

[2] Voir les articles
- Séisme au Tibet, du 20/04/2010
- Tremblement de terre à Yushu - Circulaire du Bureau du Tibet, du 21/04/2010
NB Yushu est le nom chinois, communément donné par les médias. En tibétain : Kyegudo, ou Jyekundo (nom local).
- Les Tibétains résistent aux plans de reconstruction des régions touchées par le tremblement de terre, du 19/06/2010.


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