La Lettre du Tibet n° 90 - juin 2007
jeudi 21 juin 2007 par Rédaction
Edito : Le point avant l’été.
La longue période électorale que vient de traverser notre pays s’achève et nous nous retrouvons après un trop long silence qui, rassurez-vous, n’est nullement synonyme d’inaction.
Activité régionale du CSPT, activité internationale aussi, avec notre présence à la Vème conférence des Groupes de Soutien qui s’est
tenue à Bruxelles. Plus de trois cent participants, représentant 36 pays et beaucoup de sujets abordés en présence du premier ministre
Samdhong Rinpoche et de M. Lodi Gyari qui, mandaté par SS le Dalaï Lama a mené les différentes missions qui se sont rendues en
Chine et au Tibet pour y rencontrer les autorités chinoises.
Constatant le médiocre résultat de ces rencontres, l’envoyé du Dalaï Lama a néanmoins insisté sur la nécessité de rechercher à tout prix leur poursuite, car si les choses changent peu et plutôt mal sur le terrain,
la société chinoise n’est pas aussi statique qu’il apparaît et de nombreuses tensions internes annoncent, à plus ou moins long terme,
d’indispensables transformations.
C’est aussi ce que devait souligner Marie Holzman, invitée par les organisateurs à venir faire le point sur la situation en Chine. Une
situation qui doit être l’objet de toute notre vigilance, aussi bien dans ses raidissements que nous devons combattre, notamment dans
le domaine des Droits de l’Homme, de la croissance des inégalités économiques, de l’absence criante des libertés d’expression et
d’association, que, lorsque nous en avons l’occasion, pour encourager et défendre ceux qui osent s’exprimer, comme ces historiens qui
écrivent dans une revue officielle "nous devons reconnaître que, dans l’Histoire, le Tibet ne nous a pas appartenu".
Combattre aussi cet ostracisme à l’égard du Dalaï Lama, auquel se plient parfois avec une extrême lâcheté certains gouvernements
européens, comme ce fût précisément le cas de la Belgique, qui en entravant la venue du chef tibétain à Bruxelles ridiculisa du même
coup le statut de capitale de l’Europe de cette ville.
Pour en revenir à la conférence, l’une des tâches importantes qu’elle dégagea fût donc d’influer autant que faire se peut sur l’évolution de la Chine, et cela avec un mélange de force et de retenue qui n’est pas toujours des plus faciles à équilibrer !
"Nous devons devenir plus habiles" devait insister M. Lodi Gyari. C’est dans ce sens que le CSPT se félicite du travail entrepris depuis près de dix huit mois avec toutes les plus importantes organisations de défense des Droits de l’Homme présentes dans notre pays pour mener ensemble une campagne d’information et de mobilisation à l’occasion des Jeux Olympiques de 2008.
Le premier résultat est cette brochure exposant les "Huit revendications" pour Pékin, qui doit maintenant être un outil pour tous ceux qui se battent pour voir la Chine évoluer. Un outil qui sera complété à la rentrée prochaine par la publication aux éditions "Bleu
de Chine" d’un ouvrage d’information plus complet, intitulé "le revers des médailles", auquel le CSPT a également participé.
Notre tâche est désormais de faire appuyer les "huit revendications" par un maximum d’athlètes, de fédérations et associations sportives, et
bien sûr par nos députés fraîchement élus. Faire participer le futur groupe Tibet de l’Assemblée Nationale, qui n’en doutons pas sera
vite reconstitué et aura l’oreille du Président de la République aussi bien que du Ministre des Affaires étrangères, à la définition et à
l’affirmation d’une politique claire et ferme à l’égard de la Chine, voici une tâche d’une extrême urgence. D’autant que le Président de la République n’a pas caché son intention de se rendre en Chine d’ici la fin de l’année 2007.
Nous vous invitons donc à faire des mois qui viennent un temps de sensibilisation des élus par vos courriers, e-mails et rendez-vous. Très vite aussi l’unité qui s’est formée entre les membres du collectif JO Pékin 2008 doit se traduire par des initiatives régionales communes, partout ou existent des groupes de la Ligue des Droits de l’Homme, d’Amnesty, de l’ACAT, d’Agir pour les Droits de l’Homme, etc.
Les amis du Tibet, malgré la taille modeste de nos associations, peuvent encourager sur le terrain ce regroupement comme ils l’ont
fait au niveau national.
Enfin nos campagnes permanentes de solidarité, Tibet Lib, les parrainages municipaux, la Caisse d’Aide aux Prisonniers Tibétains, trouveront là l’occasion d’être connues et reconnues.
Jean Paul Ribes
Au sommaire :
Collectif JO 2008 : les huit revendications
Tibet Lib’ : action pour Tashi Gyatso
Nouvelles du Tibet
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