Réincarnation et reconnaissance

lundi 2 mai 2005 par Webmestre

Réincarnation...

L’idée de réincarnation est intégrée à la structure philosophique du bouddhisme. Ce n’est pas pour autant un enseignement du Bouddha, mais elle est considérée comme quelque chose de naturel, un fait de simple évidence par tous les Asiatiques, qu’elle que soit leur confession. L’apport du Bouddha est d’avoir montré qu’il n’y a pas de « moi » ou « d’âme » qui transmigre mais qu’il s’agit plutôt d’une « énergie cinétique » qui fait qu’une vie découle de la précédente. Un individu arrivé à un haut degré d’évolution spirituelle est supposé capable d’orienter au moment de sa mort ce flux d’énergie dans une direction précise donnant naissance à ce que l’on appelle « tulkou » en tibétain, c’est à dire « lama réincarné ».

Un « tulkou » n’est donc pas la même « personne » que le lama précédent, mais la continuation active des qualités positives de la sagesse et des bénédictions de celui-ci.

Ce phénomène a toujours existé dans le bouddhisme, mais sans qu’on lui attache une attention particulière. Ce n’est qu’ au XIème siècle au Tibet, qu’un lama du nom de Karmapa a indiqué les conditions d’apparition de son « tulkou ». Celui-ci a reçu le même nom que son prédécesseur donnant ainsi naissance à la première lignée de « réincarnation ». Le système ayant fait ses preuves tant au niveau spirituel que temporel, il s’est développé au cours des siècles, donnant naissance au XVème siècle à la lignée des Dalaï Lamas et à celle des Panchen Lamas au XVIIème. Quelques centaines d’autres lignées de lamas réincarnés existent à l’heure actuelle. Mais pour ces lignées, les Tibétains qui sont en général très pragmatiques leur laissent achever leurs études et arriver à l’âge adulte avant de se prononcer définitivement sur leurs qualités.

... et reconnaissance

Les renaissances des lamas les moins importants sont reconnus par simple déclaration de leurs pairs. Dès que la désignation d’un chef d’école, ou du supérieur d’un monastère particulièrement important est en jeu, une procédure plus complexe se met en place, incluant rêve visionnaire et consultation d’oracle pour trouver l’enfant, puis choix définitif du candidat qui doit trouver parmi de nombreux objets similaires ceux qui ont appartenu à l’incarnation précédente.

Actuellement les nouvelles naissances des plus âgés des lamas qui ont implanté le bouddhisme tibétain en occident commencent à apparaître. Ainsi le jeune tulku de Kalou Rinpoché, fondateur d’un grand nombre de centres bouddhistes tibétains en France, est déjà venu dans notre pays pour être présenté aux élèves de l’incarnation précédente.

Fait nouveau et révélateur, un lama du nom de Lama Yéshé s’est incarné dans un petit Espagnol en 1986. C’est l’un des premiers Européens à être reconnu "tulkou" d’un lama tibétain.

Bien qu’il soit sans doute difficile de prouver la réincarnation, le Dalaï Lama espère que des recherches scientifiques pourront être menées à ce sujet.


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