Poursuite de la répression dans le Comté de Driru et près de Lhassa
lundi 15 décembre 2014 par Rédaction , Monique Dorizon
Les autorités chinoises du Comté de Driru [1], ont tué Gyachen, un chef de village tibétain considéré par les habitants comme très respecté et à l’origine de plusieurs œuvres sociales dans le domaine de l’éducation des jeunes, la promotion de la religion et de la culture, de l’unité et de l’harmonie. Cela a eu lieu le 9 décembre 2014.
Des sources locales disent que les Chinois auraient tué Gyachen parce qu’ils voulaient sa radiation de son poste et auraient donné l’ordre de lui retirer sa fonction. Les Chinois auraient voulu que celle-ci soit reprise par un Chinois.
Les autorités ont mis en garde les Tibétains : si ceux-ci transmettaient des informations sur la mort de Gyachen au monde extérieur, les autorités prendraient alors des mesures punitives contre les Tibétains. Les Tibétains ont été forcés de signer et de mettre leurs empreintes digitales sur un accord, acceptant ainsi de rester muets sur le meurtre.
Un secrétaire régional chinois du Parti a publié un règlement comprenant 59 points renfermant un sévère avertissement contre les Tibétains qui complotent contre le gouvernement chinois. Les Tibétains de Driru ont exhorté la communauté internationale pour qu’elle envoie des équipes enquêtrices pour les sauver de la répression imminente.
Bachen Gyalwa (ou Ngawang Monlam), ancien moine du monastère de Gyashoe Pelkar, a été arrêté avec plusieurs autres Tibétains, dont Peka, Neymey, Droril et Tashi.
Les personnes arrêtées ont été emmenées au Centre de détention du Comté de Driru. Jusqu’ici aucune information les concernant n’a filtré.
D’autre part, 107 religieuses ont été chassées de leur couvent de Phenbo [2], en août de cette année [3]. En désespoir, les nonnes ont distribué des tracts demandant de l’aide. "Nous avons été forcées de quitter les endroits où nous prions et étudions. Nous n’avons nulle part où aller. S’il vous plaît sauvez-nous !", avaient-elles écrit.
Le 12 août, les autorités chinoises ont détruit au bulldozer les logements du monastère de Shar Bhumpa à Phenbo. Plusieurs religieuses se seraient effondrées en voyant disparaitre leurs résidences. Quelques religieuses sont aussi portées disparues.
Source : Phayul, 12 décembre 2014
Articles complémentaires :
"Tsepo et Tenzin s’immolent par le feu à Driru le 25 octobre 2012", du 29/10/2012 ;
"4 morts et des dizaines de blessés dans le comté de Driru, Région autonome du Tibet", du 21/10/2013 ;
"Situation dramatique à Driru, "Région Autonome du Tibet"", du 25/08/2014 ;
"En vue de nouvelles arrestations, agrandissement d’un centre de détention dans le Comté de Driru, "Région Autonome du Tibet"", du 23/09/2014 ;
"Réquisition forcée des habitants du Comté de Driru pour un Festival", du 29/09/2014.
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[1] Driru, འབྲི་རུ་ en tibétain, ou Biru, 比如县 en chinois, est à une centaine de kms à l’est de Nagchu (en chinois Nagqu, 那曲地区). Driru, dont le nom signifie "femelle du yack", est un district dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet" (4 500 m d’alt. environ), près de la rivière Salouen (Nu Jiang, 怒江, en chinois).
Localiser Driru sur cette carte.
[2] Phenbo, dans la vallée de Phenbo, est situé au nord de Lhassa, en contournant la montagne par l’est. Localiser la vallée de Phenbo, sur cette carte.
[3] Voir également l’article "Poursuite des arrestations. Des libérations inquiétantes", du 02/07/2008, où certaines nonnes de ce monastère avaient déjà été expulsées.
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