Un journaliste à Lhassa
lundi 24 novembre 2014 par Rédaction , Monique Dorizon
Lors d’une rare visite encadrée, Phillip Bromwell, journaliste pour la chaîne nationale d’informations publique irlandaise RTÉ, a été autorisé à faire un reportage sur Lhassa.
Pendant la visite, RTÉ a été autorisée à procéder à une série d’entretiens et certains d’entre eux se sont vus brusquement interrompus par une escorte parlant chinois.
Après une longue pause, interrogé sur la raison pour laquelle les Tibétains protestent, un moine du temple du Jokhang a répondu : "Ceci est une question difficile pour moi".
Dans un entretien avec un intervenant de la Faculté de médecine tibétaine, où les élèves apprennent en tibétain, celui-ci décrit le soutien du gouvernement chinois reçu par le Tibet et affirme que la région est "bien développée" et en pleine croissance.
- Caméra - moulin à prières
- Source : reportage de P. Bromwell, RTÉ
Faisant écho aux commentaires de l’intervenant de la Faculté, un propriétaire d’une entreprise d’artisanat traditionnel tibétain souligne le soutien que le gouvernement chinois a apporté au Tibet, disant au journaliste que les affaires "n’ont jamais été meilleures".
Pour résumer la situation actuelle au Tibet, M. Bromwell a déclaré que la Chine rejette les allégations disant que la politique de Pékin est de restreindre la liberté religieuse et la culture, mais a souligné la haute sécurité qui est clairement visible dans la ville, y compris les caméras de sécurité déguisées en moulins à prières.
La vidéo [1] montre les touristes attirés par le Palais du Potala, mais son manque d’identité est évident maintenant que les images du Dalaï Lama ne sont pas autorisées ; à la place le drapeau chinois flotte sur le palais.
M. Bromwell parle d’une visite "soigneusement chorégraphiée" et en reconnaissant qu’une image fidèle de la vie tibétaine est toujours "hors de portée", il admet que ce type de voyage ne révélera jamais "qu’un côté des choses" [2].
Avec le nombre d’auto-immolations pour protester contre la domination chinoise [3], la nécessité est grande d’un journalisme juste et objectif au Tibet. Mais en réponse aux reportages des médias étrangers à la suite des émeutes de 2008 à Lhassa, Pékin a imposé un black-out aux médias de proximité. Seuls quelques journalistes étrangers sélectionnés sont autorisés à faire des reportages dans la région.
Lors d’une conférence à l’Université de Yale en décembre 2013, Carole McGranahan, Professeur de l’Université du Colorado et spécialiste du Tibet, a comparé le Tibet à l’état très secret de la Corée du Nord [4].
Source : The Tibet Post International, 24 octobre 2014.
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[1] Voir cette vidéo (en anglais) sur Youtube.
[2] Voir cette autre vidéo (en anglais) sur Youtube.
[3] Voir l’article et la carte récapitulative des immolations.
[4] Voir l’article "Davantage de journalistes étrangers en Corée du Nord qu’au Tibet", du 24/08/2014 et cette vidéo
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