Dolkar Tso et Lobsang Tsultrim s’immolent par le feu les 6 et 7 août 2012

Deux autres auto-immolations en deux jours ont eu lieu au Tibet.
Les derniers incidents impliquent un jeune moine du monastère de Kirti [1] et une jeune mère de deux enfants dans le Comté de Tsoe [2]

Dolkar Tso, une mère de deux enfants, âgée de 26 ans, est décédée après s’être immolée par le feu près d’un stupa au monastère de Tsoe Gaden Choeling vers 14h30, le 7 août 2012. Elle a ôté ses vêtements et s’est mis le feu tout en n’arrêtant pas de crier des slogans appelant à la liberté du Tibet et au retour du Dalaï Lama de l’exil.
Mais encore à peine vivante, Dolkar Tso a demandé aux moines s’étant précipités pour essayer de la sauver, de mettre fin à ses jours afin que les Chinois ne puissent pas s’emparer d’elle vivante. Les moines l’ont emmenée à l’hôpital, mais elle ne pouvait pas être sauvée. Ils ont ensuite emmené son corps dans son village natal de Tasur dans la municipalité de Nawu, situé à environ 10 kilomètres de la ville de Tsoe.
Les gens ont afflué dans le village de Tasur et au monastère de Tsoe afin d’offrir des prières.

Dolkar Tso laisse derrière elle un fils de quatre ans et une fille de deux ans.
Deux jours avant l’immolation, elle et son mari ont été vus en train de prier à chaque sanctuaire du monastère et ils sont allés tous deux au village natal de Dolkar plutôt que dans leur propre maison située dans un autre village.

L’agence de presse officielle "Xinhua" (Chine Nouvelle) a mentionné le 8 août l’auto-immolation, mais a maintenu que "Drung Gertso" (Dolkar Tso) était atteinte d’une "maladie mentale intermittente" et était séparée à la fois de sa famille et de celle de son mari et qu’elle s’était suicidée à cause de cela. Xinhua ajoute qu’elle avait travaillé pendant cinq mois après le Festival de printemps chinois de cette année dans la "Région autonome de Mongolie intérieure".

L’auto-immolation de Dolkar Tso intervient au lendemain de celle de Lobsang Tsultrim, 21 ans, moine du monastère de Kirti. Il s’est immolé sur la route principale du Comté de Ngaba passant juste en dessous de son monastère. Le moine s’est mis le feu en signe de protestation, juste après 17h00, en criant des slogans appelant au retour du Dalaï Lama et le regroupement des Tibétains du Tibet et de l’exil. Il a tenté de marcher le long de la rue – appelée "Rue des Héros" (ou des martyrs) par les Tibétains parce que beaucoup des dernières manifestations d’auto-immolation avaient eu lieu à cet endroit - vers le bâtiment du Département des forêts avant qu’il ne tombe sur le sol.

Certains témoignages rapportent cependant que la police paramilitaire l’a fait tomber au sol et a rapidement éteint les flammes avant de le jeter dans un véhicule et de l’emmener. Avec plus de policiers que d’habitants présents lors de cette scène, il n’y avait aucune chance pour les Tibétains de récupérer le corps du moine.
Lobsang Tsultrim a succombé à ses brûlures peu de temps après être arrivé à l’hôpital. Les autorités chinoises ont brûlé le corps et rendu les cendres à la famille, qui, précédemment avait demandé à récupérer le corps.

Le TCHRD (Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie) basé à Dharamsala, dit le 8 août que le moine avait déjà été arrêté et roué de coups par la police chinoise lors de la répression des manifestations de mars-avril 2008.

Sources : Tibetan Review, Administration Centrale Tibétaine, TCHRD, 8 août 2012