Commentaire

L’amour, la haine et la complaisance

Regard sur les nouvelles du jour

mercredi 5 décembre 2007 par Jean-Paul Ribes

Deux nouvelles, qui apparemment n’ont rien de commun, mais qui, rapprochées par le hasard d’un service de presse, peuvent nous faire réfléchir.
- "Plus de six tonnes de pétards, fusées et feux d’artifice" non conformes aux normes européennes, "de production chinoise et importés clandestinement en Italie, ont été saisies", a annoncé la police de Rome le 5 décembre. Le stock, dont la valeur commerciale a été évaluée à quelque 3 millions d’euros, était destiné à être vendu pour la nuit du Nouvel An où traditionnellement les Italiens usent abondamment de pétards, fusées et autres feux de bengale. Lors du dernier réveillon, 526 personnes avaient été blessées, dont 29 gravement aux mains et au visage, par des feux d’artifice.
- Le même jour, les journaux annoncent l’arrivée à Milan du Dalaï Lama en provenance d’Inde pour une visite de plusieurs jours dans le nord de l’Italie et à Rome. L’un des points forts de cette visite, c’est l’enseignement que doit dispenser le maître tibétain dans la capitale lombarde. Plus de 8 000 personnes viendront écouter son message de paix et de sagesse.

Aucune rencontre officielle avec des responsables du gouvernement Prodi, pas plus qu’avec le Pape Benoît XVI, n’est prévue lors de cette visite, mais la Chine a malgré tout exprimé son mécontentement auprès du ministère italien des Affaires étrangères.

La Chine, qui exporte sans états d’âme ses jouets de mort poursuit de sa haine, de ses calomnies et de ses "mécontentements" un homme qui enseigne la paix et que le monde entier respecte.

La Chine a tort, et ils sont des millions à le savoir au sein même de ce grand pays.
Nous et nos dirigeants, à qui nous avons librement confié notre parole, n’avons même pas le courage de le dire à haute voix. Sauf une étonnante chancelière venue d’Allemagne de l’Est et qui sait de quoi elle parle. Exemplaire, elle nous montre ce que la démocratie peut reconquérir, après la chute d’un mur qui fût une des hontes de l’Europe. "La politique des droits de l’Homme et la représentation de nos intérêts économiques partout dans le monde sont toujours pour nous deux côtés d’une seule et même médaille" déclare-t-elle à Hanovre, il y a quelques jours.
En regard de cela, nous devons nous contenter, nous Français, des occasions ratées de voyages successifs des Présidents français, de leurs silences, de leurs inutiles flagorneries que dénonçaient Guy Sorman lors de la conférence de presse du Collectif Chine JO 2008.
Inutiles et dangereux car ils valident l’idée que le commerce international se fait sur le renoncement à ses fondamentaux, le portant ainsi à devenir le pire des systèmes de corruption. Coupable dérive dont la France prend la tête, en s’ennorgueillissant de contrats miraculeux - ce qui reste à démontrer - teintés de honte, au revers de la médaille.
Jean Paul Ribes.


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