La démolition du Centre de Larung Gar se poursuit

jeudi 20 octobre 2016 par Monique Dorizon , Rédaction

Les fonctionnaires chinois, qui cherchent à réduire la population de l’Institut bouddhiste Larung Gar au Sichuan, auraient commencé à offrir des incitations monétaires à certains moines et nonnes afin qu’ils partent.
Dans le même temps, de nombreux moines et nonnes originaires du Comté de Serthar [1] où se trouve l’Institut, et qui, auparavant, avaient pensé être à l’abri de l’expulsion, doivent, eux-aussi, partir.

"Des ouvriers chinois qui vont de porte en porte distribuent des tracts écrits en chinois et en tibétain, encourageant les moines à quitter le complexe et offrant 20 000 yuans (2 700 euros environ) pour un départ volontaire. 30 000 yuans (4 045 euros environ) sont offerts s’ils abandonnent leurs maisons qui vont être détruites", rapportent des sources.
Il est difficile d’être immédiatement en mesure de confirmer les témoignages des offres monétaires, et beaucoup des habitants de Larung Gar ont déjà été contraints de partir et de retourner dans leurs foyers familiaux sans compensation.

Plusieurs milliers de Tibétains et de Chinois hans étudient dans le complexe tentaculaire de Larung Gar, fondé en 1980 par Khenpo Jigme Phuntsok. C’est l’un des centres les plus grands et les plus importants du monde pour l’étude du bouddhisme tibétain.
"L’ordre actuel de réduire le nombre des habitants de Larung Gar de moitié environ à un niveau maximum de 5 000 pour le 30 septembre de l’année prochaine provient des « autorités supérieures » ; le président Xi Jinping ayant un intérêt personnel en la matière", ont précédemment affirmé des sources [2].

Des milliers d’occupants sont déjà partis, beaucoup de ceux qui sont originaires de régions extérieures au Comté de Serthar et qui ont été ciblés en premier pour l’expulsion.
"De nombreux moines et nonnes venus de la « Région Autonome du Tibet », du Qinghai, du Gansu et du Yunnan ont déjà reçu l’ordre de partir", rapporte une autre source locale parlant sous condition d’anonymat.
"Maintenant, on dit que certains des moines et des nonnes de Serthar et de Kardzé sont également forcés de partir", a déclaré la source.
"Environ 243 moines et nonnes de Serthar ont reçu l’ordre de quitter Larung Gar et de retourner chez eux à cause des destructions", a-t-elle dit.

Des centaines de logements se trouvant le long des rues et chemins balisés pour un élargissement ont déjà été démolis, l’objectif étant de détruire 1 000 habitations avant la fin de l’année, selon des sources.

Source : Radio Free Asia, 11 octobre 2016.

Voir également les articles concernant Larung Gar :
- "Expulsion de milliers de religieux d’un centre bouddhiste", du 24/06/2001 ;
- "Monastère détruit - moines chassés", du 24/08/2001 ;
- "Khenpo Jigmé Phuntsok expulsé", du 03/10/2001 ;
- "Larung Gar : Campagne ICT - ONU", du 23/10/2001 ;
- "Nouvelles destructions de monastères", du 22/11/2001 ;
- "Rapport Tibet 2001 du TCHRD", du 14/01/2002 ;
- "Plus de 100 logements détruits par le feu dans une école bouddhiste renommée du Tibet", du 13/01/2014 ;
- "Acharnement des autorités sur le centre bouddhiste tibétain de Larung Gar au Sichuan", du 21/06/2016 ;
- "La démolition a commencé au centre bouddhiste de Larung Gar, Sichuan", du 21/07/2016 ;
- "Poursuite de la démolition du centre bouddhiste de Larung Gar, expulsion de ses occupants et vente forcée de terres à proximité dans un objectif touristique", du 24/08/2016.

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[1] Sèrtar (ou Serthar), (གསེར་ཐར་ en tibétain, Séda ou 色达县 en chinois) est un district de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Kardzé", dans la région tibétaine du Kham, actuelle province chinoise du Sichuan.
Localiser Sèrtar sur cette carte.

[2] Voir l’article "Poursuite de la démolition du centre bouddhiste de Larung Gar, expulsion de ses occupants et vente forcée de terres à proximité dans un objectif touristique", du 24/08/2016.


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