Tibet Lib - Intervention pour Tagyal - Shogdung

dimanche 13 juin 2010 par Monique Dorizon

Mise-à-jour 15 oct. 2010 :
Selon le blog de l’écrivain(e) tbétaine Woeser, Tagyal serait libéré sous caution, selon une information de son avocat datant du 14 octobre 2010. Selon son avocat Li Fanping, "il est en bonne santé et auprès de sa famille".
Les raisons exactes de sa libération ne sont pas connues. Mais l’intervention internationale en sa faveur, à laquelle les participants de cette action Tibet Lib ont participé, l’a très certainement favorisée.
Ce type de libération ne signifie pas qu’il ne sera pas de nouveau arrêté. La plus longue période d’immunité possible est d’une année. Mais les conditions exactes de la libération de Tagyal ne sont pas connues.
Il semblerait qu’en vertu de la loi chinoise, la police peut l’arrêter de nouveau ou lui donner sa lettre de libération à la fin de cette période, selon les conclusions de l’enquête faite au cours de la période de liberté sous caution.
Source : blog de Woeser, 15 oct. 2010

Tagyal, 47 ans, de son nom de plume "Shogdung" (Conque du matin) est un écrivain très connu au Tibet. Cet érudit, fonctionnaire travaillant pour la Maison d’Edition des Nationalités à Xining, capitale de la Province du Qinghai, a été arrêté le 23 avril 2010 pour "incitation au séparatisme". Les raisons exactes de son arrestation ne sont pas connues.
Il a longtemps été considéré par de nombreux Tibétains comme proche du Parti communiste chinois puisqu’à ses yeux, les traditions tibétaines étaient préjudiciables aux efforts des Tibétains pour moderniser la culture.
Mais les manifestations du printemps 2008 l’ont fait changer de position. Cette dissidence, ainsi que la solidarité qui s’y sont exprimées, lui semblent être les signes d’un nouveau réveil pour le peuple tibétain et une redécouverte de sa fierté identitaire.
Récemment, Tagyal a publié un livre intitulé "La limite entre le Ciel et la Terre" [1] qui décrit le Tibet à la suite des mouvements de 2008 comme un "lieu de terreur".
Le 17 avril 2010, trois jours après le tremblement de terre ayant touché le Qinghai, Tagyal a tenté d’aller dans le Comté de Yushu, afin d’apporter son aide, mais on le lui a interdit.
Trois jours plus tard, avec 7 autres intellectuels et artistes, il a signé une lettre ouverte. Cette lettre exprimait des condoléances aux victimes du tremblement de terre mais critiquait aussi la manière avec laquelle le gouvernement chinois avait organisé l’aide dans la région. Elle incitait aussi les Tibétains à aider les victimes du séisme en donnant de la nourriture, des vêtements et des médicaments, mais les mettait en garde sur la corruption possible des réseaux officiels de dons mis en place par le gouvernement.
Le 23 avril, 5 ou 6 fonctionnaires de la police du Commissariat de Xining, ont arrêté Tagyal sur son lieu de travail, à Xining. Il a été libéré tard dans la soirée. Vers 10 heures du soir, le même jour, les fonctionnaires sont venus chez lui et ont confisqué deux ordinateurs et quelques documents. Le lendemain, la police est de nouveau venue, cette fois pour emmener Tagyal. Le surlendemain, sa famille a été prévenue qu’il était détenu en tant que suspect "d’incitation au séparatisme".
Le 28 mai 2010, Tagyal a été officiellement arrêté dans une lettre donnée par la police de Xining à sa femme et à une de ses filles. Cette lettre précise que Tagyal est accusé de "scission de la Patrie".
Il a très vraisemblablement été enfermé au Centre n° 1 de Xining, aussi appelé Centre de détention de Ershilipu.


Proposition de lettres en français ou en anglais destinées aux autorités chinoises :

Cher Monsieur,
Je vous écris afin d’exprimer ma sérieuse inquiétude au sujet de l’emprisonnement de l’écrivain tibétain Tagyal (nom de plume Shogdung – zhogs-dung). Il a été officiellement arrêté le 28 mai 2010. Il a été accusé de "scission de la Patrie". Il est maintenu au Centre de détention N° 1 à Xining, Province du Qinghai.
J’ai la conviction que l’accusation portée contre Tagyal est en violation de son droit à la liberté d’expression garantie par l’Article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques [2] dont la Chine est signataire, ainsi que de la propre Constitution de la Chine [3].
C’est pourquoi, avec respect, je vous invite à garantir que Tagyal ne soit pas torturé ou autrement maltraité pendant sa détention, qu’il puisse accéder à l’aide juridique de son choix et à faciliter sa libération immédiate et inconditionnelle.
Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette question urgente.
Je vous prie d’agréer mes meilleures salutations.
Nom / Prénom
Adresse
Dear … (Nom du destinataire)
I am writing to express my serious concern regarding the imprisonment of the Tibetan writer Tagyal (penname Shogdung – zhogs-dung)
Tagyal was formally arrested on May 28th, 2010. He was charged of “splitting the motherland”. He is held in N° 1 detention Centre in Xining, Province of Qinghai.
I believe the charge against Tagyal to be in violation of his right to freedom of expression as guaranteed by Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights to which China is a signatory, as well as China’s own constitution.
I therefore respectfully urge you to guarantee that Tagyal will not be tortured or otherwise ill-treated while he remains in custody, to allow him access to legal assistance of his choosing and facilitate his immediate and unconditional release.
Thank you for your attention to this urgent matter.
Yours faithfully,
Nom / Prénom,
Adresse

Proposition d’adresses d’envoi des courriers :
(0,85 euro pour un envoi de moins de 20 grammes à partir de la France. Attention : changement du tarif postal à partir du 1er juillet 2010)

Directeur du département de la Sécurité publique de la Province du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Public Security)
HE Zaigui Tingzhang
Qinghaisheng Gong’anting
1001 Fang, 10 Ceng
Gong’antingdalou
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)
Directeur du Département de la justice du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Justice)
Wu Faxiang Tingzhang
Qinghaisheng Sifating
11 Nanshanlu
Chengzhong district
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)

Copies des courriers à :

Monsieur le Directeur (Director of the N°1 Detention Centre)
Xiningshi Diyi Kanshousuo
73 Ningzhanglu
Ershilipu Paichusuo
Xiningshi Gonganju 810003
Chengbei Fenju
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)
Monsieur l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine
Kong Quan
Ambassade de Chine
11, avenue George V
75008 Paris
chinaemb_fr@mfa.gov.cn
Fax : 01 47 20 24 22
(ou l’Ambassadeur de Chine dans votre pays)
Monsieur Bernard Kouchner (ou le Ministre des Affaires Etrangères de votre pays)
Ministère des Affaires Etrangères
37, quai d’Orsay
75 007 Paris
courrier au Ministère des Affaires Étrangères

Au cas où des réponses à vos courriers vous parvenaient, merci de me les transmettre à cette adresse :
Monique Dorizon
13 rue Charles Maréchal
78300 Poissy France
moniquedorizon@hotmail.com


De manière complémentaire à Tibet Lib, Tibet Post permet de parrainer personnellement des prisonniers de conscience tibétains.
Pour cela consulter l’article Action Tibet Post : écrire régulièrement pour un prisonnier politique tibétain "parrainé" ou contactez directement Pascale Granger.

[1] Voir à ce sujet l’interview de F. Robin : "Une société laïque est en train d’émerger au Tibet".
Extrait :
[...] Cet ouvrage très audacieux commence par une discussion sur la notion de révolution, et décrit les luttes de nombreux peuples pour le droit à disposer d’eux-mêmes. Dans la deuxième partie, l’auteur réévalue le soulèvement des Tibétains de 2008, et affirme que l’on ne doit pas parler à son propos des "émeutes du 14 mars", comme on le fait en République populaire de Chine (RPC), mais de "révolution pacifique". Une telle affirmation est inacceptable en Chine. En effet, les médias n’ont retenu de ces événements que le fait que des civils non tibétains ont été tués par les manifestants tibétains, et que le vieux Lhasa a été la proie des flammes. [...]

[2] L’article 19 stipule :
- 1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
- 2. Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
- 3. L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires :
- a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui ;
- b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.

[3] L’article 35 de la Constitution stipule à l’article 35 : "Les citoyens de la République populaire de Chine disposent de la liberté de parole, de presse, de réunion, d’association, de défilé et de manifestation". (Source).


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