Avant la fête nationale, la Chine lance la campagne "Frapper fort" au Tibet

jeudi 10 septembre 2009 par Monique Dorizon

Selon le compte rendu officiel posté sur Xizang Ribao (Quotidien du Tibet) en date du 8 septembre 2009, les autorités chinoises de la Région Autonome du Tibet (TAR) ont décidé de (re)lancer une nouvelle campagne "Frapper fort" avant le 60ème anniversaire de la célébration de la fête nationale (débutant le 1er octobre). [1]
Depuis les importantes manifestations de 2008 à travers les régions tibétaines, les autorités chinoises ont progressivement renforcé les restrictions répressives sur le peuple tibétain, avec la présence accrue d’énormes forces militaires qui ont fortement renforcé le contrôle. Ce processus va être accéléré avec le lancement de cette campagne "Frapper fort".

Selon le journal officiel, une vidéo-conférence a été tenue par le Parti communiste de la Région Autonome du Tibet dirigé par le Secrétaire du Parti, Zhang Qingli, avec la participation d’autres membres du Parti, des fonctionnaires gouvernementaux et des forces de sécurité de la région.
Le but principal de cette conférence fut "la répartition correcte des rôles des différents fonctionnaires de tous niveaux afin de renforcer la coopération, de travailler en étroite collaboration afin de maintenir le calme dans la région et d’assurer le bon fonctionnement de la célébration de la fête nationale".

Monsieur Zhang a fait les louanges des membres du Parti et des forces de sécurité pour avoir réussi à faire disparaître les révoltes et maintenu le calme après le 14 mars 2008 et de tenir compte du succès de l’an dernier en faisant davantage d’efforts pour contrôler et éliminer la "Clique du Dalaï" et les "forces séparatistes extérieures".
Bien que le principal objectif de la campagne "Frapper fort" soit d’assurer la stabilité dans la région avant la date de la 60e célébration de la journée nationale, le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD) basé à Dharamsala est très inquiet du fait que sous couvert de cette campagne, comme ils l’ont fait dans le passé, les organismes d’Etat chargés de l’application de la loi malmènent les droits humains fondamentaux du peuple tibétain par l’arrestation arbitraire, la détention, l’interrogatoire, le ciblage et l’expulsion forcée de la capitale d’anciens prisonniers politiques avant l’anniversaire.
Les agents de l’Etat exerceront une surveillance rapprochée des populations monastiques et imposeront des limitations aux déplacements des moines et nonnes (…)

Source : TCHRD, 9 septembre 2009

[1] Il est à noter que cette campagne avait déjà été lancée à diverses reprises au Tibet, et particulièrement depuis son annonce le 21 avril 2008 par le même journal Xizang Ribao. (Source)
La dernière campagne "Frapper fort" mise en place pour 42 jours, le 18 janvier 2009, avait vu 5 766 Tibétains suspects rassemblés et interrogés. Jusqu’à présent, aucun chiffre officiel n’a jamais été publié concernant le nombre de suspects libérés ou détenus. (Voir l’article Appel du Kashag à propos de la relance de la campagne “Frapper fort” au Tibet)
La campagne "Frapper fort" a été mise en place en Chine en 1983 comme tentative pour réduire la criminalité et combattre la corruption au sein de la Chine, mais elle s’est transformée en un outil de politique d’oppression. Au Tibet, la campagne est implantée dans le but unique d’étouffer la dissidence politique.


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