Des monastères récompensés financièrement par les autorités chinoises pour leur "bon comportement"

mercredi 3 juin 2015 par Monique Dorizon , Rédaction

Les autorités de la Province du Sichuan ont octroyé de fortes sommes d’argent à des monastères tibétains qui ont su éviter les manifestations de contestation contre le gouvernement de Pékin, et en même temps ont imposé des cours de "rééducation patriotique" aux monastères qui ont participé à de telles protestations.

À partir du mois de mai, des fonctionnaires sont allés voir plusieurs monastères de la région de Dzachuka, Comté de Sershul [1].

"Cela semble être un nouveau plan chinois pour récompenser les monastères n’ayant aucunement manifesté ou connu d’autres types d’incidents d’opposition au gouvernement", constate une source, parlant sous condition d’anonymat.
"Les monastères non impliqués dans aucune sorte de protestation ont reçu de 30 000 yuans (4 435 euros environ) à 50 000 yuans (7 390 euros environ) en fonction de leurs dossiers", poursuit cette source, ajoutant que "les monastères qui avaient pris part à des manifestations ont été contraints d’assister à des sessions de « rééducation patriotique » d’une durée de trois à quatre jours".

Parmi la trentaine de monastères de la région de Dzachuka, beaucoup, y compris ceux de Wonpo, Mangge, Tekar et Chaktsa, ont été impliqués dans des manifestations locales, "et beaucoup de leurs moines sont toujours en prison", a déclaré la source.
"Je ne veux pas nommer les monastères qui ont reçu de l’argent du gouvernement, car il y a eu de fortes objections de la communauté tibétaine à leur acceptation des fonds", a-t-il dit.

Les Tibétains de la Préfecture de Kardzé sont connus pour leur sens aigu de l’identité et du nationalisme tibétains et le nombre élevé de protestations isolées ou en groupes en opposition à Pékin.

Dernièrement, le 26 novembre 2014, Sonam Yarphel, moine de 22 ans appartenant au monastère de Mangge, a organisé une manifestation solitaire dans le centre du Comté de Sershul, criant des slogans appelant à la liberté du Tibet et au retour du chef spirituel en exil, le Dalaï Lama.
Après avoir protesté pendant plusieurs minutes, il a été maîtrisé par la police et placé en détention. Aucune information le concernant n’est disponible depuis.

Source : Radio Free Asia, 30 mai 2015.

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[1] Le comté de Sershul (སེར་ཤུལ་ en tibétain, Sêrxü ou Shiqu, 石渠县 en chinois) est situé à la limite des régions tibétaines du Kham et de l’Amdo, dans la partie orientale du Tibet historique, à une centaine de km à l’est de Jyekundo (Yushu en chinois).
Aujourd’hui à l’extrême nord-ouest de la province du Sichuan, Sershul (Shiqu) est localisable sur cette carte.


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