Poursuite des manifestations d’étudiants au Tibet

lundi 25 octobre 2010 par Monique Dorizon

De nouvelles manifestations contre la politique éducative du gouvernement chinois ont été signalées ce dimanche 24 octobre 2010 alors que des milliers d’étudiants sont descendus dans les rues du Comté de Chentsa (Préfecture autonome de Malho [1]) afin d’exiger que le gouvernement revoie sa décision de remplacer le tibétain par le chinois comme langue d’enseignement dans les écoles tibétaines.

Des informations rapportent que 20 étudiants sont détenus à la suite des manifestations du samedi 23 oct. dans le comté de Chabcha. [2]
Des enseignants et le personnel des écoles ont aussi rejoint la manifestation de ce dimanche. Celle-ci a débuté vers 7 h 30 du matin. Les élèves de Chentsa [3] avaient également protesté les 19 et 21 octobre.
Au même moment, des protestations similaires ont aussi été signalées dans d’autres secteurs. Les premières manifestations ont été signalées à Rebkong [4], le 19 octobre, quand les étudiants tibétains de 6 écoles différentes ont mené des manifestations réclamant "l’égalité des personnes, la liberté linguistique". [5]

Ces derniers jours ont vu des manifestations de milliers d’étudiants tibétains à Chabcha [2], Chentsa [3], Khrigha [6], Golok [7] et Pékin, où 400 étudiants tibétains ont manifesté contre le remplacement forcé de la langue tibétaine par le chinois comme moyen d’enseignement.

Entre-temps, un appel signé par plusieurs enseignants a été soumis au gouvernement du Qinghai le 15 octobre, exhortant le gouvernement provincial de reconsidérer sa décision de modifier la langue d’enseignement passant du tibétain au chinois.

Khabda.org [8], un blog tibétain, affirme qu’il a obtenu une partie de l’appel présenté en tibétain et chinois.
Selon le blog, cette lettre d’appel incomplète, contient les signatures de 103 enseignants mais ajoute qu’environ 300 enseignants ont signé la lettre originale.

Dans la lettre, citant la Constitution chinoise, les enseignants rappellent que l’article 4 de cette Constitution [9] donne, pour tous les groupes ethniques, la liberté d’utiliser et de développer leur propre langue écrite et parlée et de conserver ou de changer leurs propres traditions et usages.

Source : Phayul, 25 oct. 2010.

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[1] La "Préfecture autonome tibétaine" de Malho (en chinois Huangnan, 黄南藏族自治州) est située dans l’actuelle province du Qinghai, autrefois région tibétaine de l’Amdo. Voir l’article Wikipédia pour la localisation

[2] Chabcha (ou en chinois Gonghe, 共和县) est un district administratif de la province du Qinghai placé sous la juridiction de la "Préfecture autonome tibétaine" de Tsolho (en chinois : Hainan ou 海南藏族自治州), situé au sud du lac Kokonor.

[3] Chentsa (en chinois Jainca) est un district administratif placé sous la juridiction de la "Préfecture autonome tibétaine" de Malho (chinois : Huangnan, 黄南藏族自治州). Chentsa peut être localisé sur cette carte sous son nom chinois Jainca.

[4] Rebkong, (ou Tongren, 同仁县 en chinois), est un district administratif de la "Préfecture autonome tibétaine" de Malho (en chinois Huangnan, 黄南藏族自治州) situé dans l’actuelle province du Qinghai, autrefois région tibétaine de l’Amdo.
Rebkong est visible sur cette carte sous son nom chinois de Tongren.

[5] Voir l’article "Manifestation de 6 000 collégiens tibétains à Rebkong" du 20 oct. 2010

[6] Khrigha, cité dans l’article d’origine, n’a pu être localisé par nos soins.

[7] La "Préfecture autonome tibétaine" de Golog (en chinois Guolo, 果洛藏族自治州) peut être localisé sur cet article de Wikipédia.

[8] Khabda.org, mentionné sous cette orthographe dans l’article de Phayul est de fait visible sous son adresse Internet http://www.khabdha.org/.

[9] Article 4 : Toutes les ethnies de République populaire de Chine sont égales. L’Etat protège les droits et intérêts légitimes de toutes les ethnies, maintient et développe des relations inter-ethniques fondées sur l’égalité, la solidarité et l’entraide. Toute discrimination ou oppression d’une ethnie, quelle qu’elle soit, est interdite ; tout acte visant à briser l’unité nationale et à établir un séparatisme ethnique, est interdit.
Tenant compte des particularités de chaque ethnie minoritaire, l’Etat aide les régions d’ethnies minoritaires à accélérer leur développement économique et culturel.
Les régions où se rassemblent les minorités ethniques appliquent l’autonomie régionale ; elles établissent des organes administratifs autonomes et exercent leur droit à l’autonomie. Aucune des régions d’autonomie ethnique ne peut être séparée de la République populaire de Chine.
Chaque ethnie a le droit d’utiliser et développer sa propre langue et sa propre écriture, a le droit de conserver ou réformer ses us et coutumes.
Source traduction : http://patrick.doan.pagesperso-orange.fr/constitution.htm.


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