Réactions 25-28 mars : le ton monte
mardi 25 mars 2008 par Rédaction
Politiques
Nicolas Sarkozy : confronté aux critiques des défenseurs des Droits de l’Homme sur son manque de pugnacité vis-à-vis de Pékin dans la crise au Tibet, le président français Nicolas Sarkozy a haussé le ton le 25 mars en n’excluant pas un boycott de la cérémonie d’ouverture des JO.
Utilisant pour la première fois un langage menaçant, M. Sarkozy a déclaré lors d’un déplacement à Tarbes que "toutes les options sont ouvertes, mais j’en appelle au sens de la responsabilité des dirigeants chinois", au sujet d’un boycott de la cérémonie d’ouverture pour protester contre la répression au Tibet.
En appelant "au sens de la responsabilité des dirigeants chinois", il a ajouté : "Je veux que le dialogue commence et je graduerai ma réponse en fonction de la réponse qui sera donnée par les autorités chinoises".
"Ce que je veux, c’est qu’on obtienne aujourd’hui des résultats", a-t-il souligné : "Cette stratégie que je propose, elle est ferme sur les Droits de l’Homme et elle peut aboutir à des résultats".
"Toutes les options sont sur la table", a-t-il enfin répété : "Aux Chinois de voir ce qu’ils entendent faire des propositions que j’ai faites au nom de la France".
- 26 mars : Concernant la réception officielle du Dalaï Lama, le chef de l’Etat "prendra sa décision le moment venu et en fonction de l’évolution de la situation", a indiqué le 26 mars le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
"La France est encore une fois dans une volonté de jouer un rôle fort de reprise du dialogue entre la Chine et le Tibet, et la France considère qu’elle a une carte importante à jouer", a souligné M. Chatel, rappelant que la France prendrait la présidence de l’Union européenne en juillet.
Le président français a jugé le 26 mars à Londres que la solution au
problème du Tibet ne pouvait venir "que d’un dialogue dans le cadre de la souveraineté chinoise, entre le Dalaï Lama et le gouvernement de Pékin". "Ensemble, nous devons nous battre pour le respect des Droits de l’Homme, le respect des entités culturelles et religieuses. C’est le message que le Royaume-Uni et la France doivent porter auprès des autorités chinoises à propos du Tibet"
Rama Yade : la secrétaire d’Etat française aux Droits de l’Homme, Rama Yade, a estimé le 25 mars que la Chine devait "faire des efforts" sur le dossier du Tibet, faute de quoi il faudrait "envisager sérieusement" le boycott de la cérémonie d’ouverture des JO par les autorités françaises.
La secrétaire d’Etat s’exprimait à l’issue de son audition le 25 à
l’Assemblée nationale par des députés du Groupe d’études sur le Tibet.
"Il n’est pas d’usage qu’un membre du gouvernement vienne devant le groupe d’études, mais je suis venue parce que je trouve que le sujet du Tibet est suffisamment important pour écouter les parlementaires", a-t-elle dit.
Durant cette réunion de près de deux heures, "je leur ai expliqué la
position française : quelles contraintes il faut prendre en considération,
comment au niveau européen on peut agir et voir par rapport à la question du boycott ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas".
"Ces Jeux olympiques sont un événement sportif qui prend une connotation politique forte aujourd’hui", a dit Rama Yade, qui a salué à la sortie de la réunion le représentant du Dalaï Lama en France, Jampal Chosang, et son assistant Wangpo Bashi.
"Nous avons en Rama Yade une personne très attentive, beaucoup plus réceptive que son ministre de tutelle" Bernard Kouchner, s’est félicité le député de droite Lionnel Luca, président du groupe Tibet
Bernard Kouchner : la "répression" chinoise au Tibet "n’est pas supportable", a déclaré le 25 mars le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. "Ce qu’il faut, c’est que la violence cesse, bien sûr de part et d’autre, mais, surtout, que la répression cesse", a dit le ministre des Affaires étrangères.
Voir également les réponses de Bernard Kouchner aux questions d’actualité à l’Assemblée nationale et aux Quotidiens Libération et Le Parisien
Dominique de Villepin : l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé le 25 mars qu’il fallait "brandir" la menace d’un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Pékin, pour faire pression sur les autorités chinoises sur la question du Tibet.
"La menace aujourd’hui doit être brandie, un message clair doit être adressé à Pékin", a affirmé M. de Villepin. Il a en revanche jugé qu’il n’était "pas question de prendre en otage les Jeux olympiques" en boycottant l’intégralité des JO. Selon l’ancien chef du gouvernement, le président Nicolas Sarkozy "doit dire la vérité" et expliquer aux autorités chinoises : "la cérémonie d’ouverture va être rendue très difficile pour vous comme pour nous".
"Regardons ce qui s’est passé hier à Olympie, personne ne peut maîtriser ce genre de manifestations".
"De toute évidence, cette cérémonie se présente mal. Il est donc important que Pékin mesure le risque qui existe" et fasse "un certain nombre de gestes en direction du Tibet".
M. de Villepin a aussi jugé que si le Dalaï Lama venait en France, il faudrait qu’il soit reçu par le président de la République "parce qu’il ne peut pas en être autrement en France".
Alain Juppé : les "responsables occidentaux" demandent à la Chine de "tuer avec retenue" au Tibet, accuse l’ancien Premier ministre Alain Juppé. "Le premier mouvement, devant la répression sanglante des manifestations au Tibet par les autorités chinoises, c’est tout naturellement la révolte et la condamnation".
"Peut-on imaginer cas plus flagrant de violation des libertés fondamentales d’un peuple opprimé depuis des décennies ?".
"Et qu’entendons-nous dans la bouche des responsables occidentaux, politiques ou diplomates, de Washington ou New York à Bruxelles en passant par à peu près toutes les capitales européennes ? Un appel à ’’la retenue’’", poursuit-il. "En somme, nous demandons au pouvoir de Pékin de ’’tuer avec retenue’’ !".
"Sans doute est-il facile de prononcer les paroles justes quand on n’a pas la charge des intérêts d’un peuple. Mais la Chine est si riche !", ajoute M. Juppé.
"Aurais-je cédé, moi aussi, au ’’bon sens’’ ? Je n’en sais rien. Il faut donc faire preuve d’humilité. Mais les Tibétains meurent", conclut-il.
Parti socialiste : le PS a souhaité le 25 mars que Nicolas Sarkozy et François Fillon soient "un peu plus allants" dans l’action diplomatique à l’égard de la Chine, sur le Tibet et les droits de l’Homme, préconisant des "pressions" sur Pékin.
"Le gouvernement est plutôt absent. Il devrait par tous les moyens diplomatiques faire savoir que la répression doit cesser et qu’il faut une discussion sur le Tibet et les Droits de l’Homme, avec des actes concrets", a déclaré au nom du PS le secrétaire national Bruno Le Roux, au cours d’un point de presse.
Noël Mamère (Verts) a accusé le 25 mars le président Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de se "soumettre aux dictateurs chinois" sur le dossier du Tibet.
"Nous avons affaire à des hommes qui, à la tête de l’Etat, renient leurs engagements, renoncent à leurs convictions", a-t-il déploré dans les couloirs de l’Assemblée en accusant le chef de l’Etat de tourner le dos à ses promesses alors qu’il avait assuré vouloir "se battre au nom de la France contre tous les tortionnaires et contre toutes les atteintes aux Droits de l’Homme".
"Il faut faire pression sur le gouvernement de Pékin, qui n’aime pas perdre la face et qui est en train de la perdre. Il ne faut surtout pas assister à la séance inaugurale (des Jeux olympiques), il faut pratiquer la politique de la chaise vide", a plaidé l’élu de Gironde.
"C’est une question de morale et d’éthique. Aujourd’hui la France est très en dessous de la barre. MM. Sarkozy et Kouchner sont en train de se soumettre aux dictateurs chinois", a-t-il accusé.
Questions à l’Assemblée : Les groupes UMP, Nouveau Centre (NC) et PS à l’Assemblée nationale ont annoncé le 25 mars qu’ils interrogeraient tour à tour le gouvernement sur la situation au Tibet lors de la séance des questions au gouvernement, dans l’après-midi.
Selon l’ordre du jour, c’est le député NC Michel Hunault qui posera la première question sur le Tibet, où des manifestations sont réprimées dans la violence par les autorités chinoises depuis plus d’une semaine.
Le groupe UMP, par la voix du président du groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée Lionnel Luca, et le groupe PS, par celle de Jean-Pierre Kucheida, poseront aussi des questions sur cette crise et son impact éventuel sur les Jeux Olympiques de Pékin.
Une réunion "en urgence" du groupe d’études sur le Tibet est prévue à l’issue de la séance des questions (16H30), en présence de la secrétaire d’Etat Rama Yade (Droits de l’Homme).
Voir les réponses de B. Kouchner à ces questions
Le Groupe Tibet à l’Assemblée est passé de 62 à 130 membres entre le 10 mars et le 3 avril !
Lionnel Luca (UMP) (Président du Groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée nationale) : Lionnel Lucaa accusé le 25 mars Bernard Kouchner de tenir des propos de "collabo" sur le dossier du Tibet, reprochant au ministre des Affaires étrangères de "véhiculer la propagande chinoise".
"Le peuple chinois est notre ami mais le gouvernement chinois ne saurait être notre ami parce que c’est un gouvernement qui est une dictature et je n’ose imaginer ce qu’aurait dit Bernard Kouchner il y a soixante ans pendant l’occupation", a déclaré M. Luca sur Europe 1 à l’intention de M. Kouchner.
"Quand on ne dénonce pas l’oppression et la répression, qu’est-ce qu’on est d’autre ?"
- Bernard Accoyer (UMP), président de l’Assemblée nationale, s’est prononcé le 25 mars contre un boycott des Jeux olympiques de Pékin ou seulement de leur cérémonie d’ouverture, souhaitant que "la sérénité et la paix" reviennent au Tibet à travers "un dialogue politique".
"Il y a un problème d’identité culturelle, de liberté religieuse et culturelle" au Tibet "et il y a aussi en Chine un problème d’unité nationale et donc il faut, à travers un dialogue, qui est un dialogue politique, un dialogue de concertation, que la sérénité et la paix soient retrouvées".
- José Manuel Durao Barroso, président de la Commission européenne, s’est dit défavorable le 25 mars à un boycott des Jeux olympiques de Pékin et a appelé les 27 à adopter une "position commune" sur la question du Tibet.
"Il est important que l’Europe ait une position commune, qui montre nos préoccupations et la nécessité que soient respectés les Droits de l’homme en Chine et au Tibet", a-t-il insisté.
- Daniel Cohn-Bendit (Verts) a estimé le 26 mars qu’il fallait "foutre le bordel à Pékin" pendant les Jeux olympiques et il a appelé tous les pays de l’UE à boycotter la cérémonie d’ouverture.
- "D’abord, il faut poser le problème du boycott. Il faut attaquer les comités olympiques parce qu’il faut quand même que la Charte olympique soit respectée et que l’on ne donne pas les JO à des pays totalitaires comme c’est le cas, parce qu’on se retrouvera toujours avec le même problème".
- "Deuxièmement", a-t-il dit, "il faut que tous les pays de l’Union européenne boycottent l’ouverture des Jeux olympiques".
- "Et troisièmement, pour le dire dans le langage de mai 68, il faut ’’foutre le bordel à Pékin’’ !", a lancé l’ancien leader étudiant.
"Il paraît que la place Tienanmen sera interdite pendant les Jeux olympiques. Occupons la place Tienanmen, on verra si les chars d’assaut de l’armée chinoise vont intervenir".
"Depuis dix ans, les dirigeants européens participent aux Jeux olympiques de l’indifférence : courir le plus vite après les contrats, sauter au plus vite au-dessus des Droits de l’Homme et survoler le plus rapidement possible l’oppression au Tibet".
- Jean-Claude Mignon, député UMP, a appelé le 28 mars le Conseil de l’Europe à recevoir le Dalaï Lama, afin que le chef spirituel des Tibétains puisse "s’exprimer officiellement" devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) en avril à Strasbourg.
"Les événements dramatiques de ces dernières semaines montrent une nouvelle fois l’oppression qui pèse sur le peuple tibétain. Ils rappellent aussi le courage et la ténacité de ceux qui n’ont pas renoncé à la liberté".
- Jean-Marc Ayrault a indiqué le 28 mars lors de la cérémonie de pavoisement du drapeau tibétain sur la mairie qu’il rencontrerait le Dalaï Lama lors de sa venue à Nantes l’été prochain.
Divers
Daniel Bilalian, patron des sports de France Télévisions, a indiqué le 25 mars que la couverture télévisée des jeux Olympiques à Pékin pourrait être remise en cause si les JO étaient "censurés ou expurgés d’une manière ou d’une autre", faisant référence à la censure de la TV chinoise sur la cérémonie d’allumage de la flamme olympique au moment où les caméras filmaient des militants de Reporters sans Frontières protestant contre le non respect par la Chine des Droits de l’Homme.
Position sur le boycott
Politiques
- Christine Albanel : la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel s’est déclarée le 25 mars opposée à un éventuel boycott des Jeux olympiques de Pékin préférant "mettre la Chine face à ses responsabilités".
_"Ne boycottons pas" les Jeux olympiques. "Il faut ouvrir le dialogue, mettre la Chine face à ses responsabilités, ne pas lui faire perdre la face", a-t-elle ajouté tout en reconnaissant que "la voie est difficile".
Il faut, selon la ministre, "faire des Jeux parce qu’il ne faut pas pénaliser les athlètes, c’est le grand moment de leur vie". Mais les Jeux, a-t-elle dit, sont aussi le "moment où se posent la question du Tibet et les grandes questions politiques".
- Jacques Myard (député UMP, souverainiste), estime le 25 mars dans un communiqué que le boycottage des Jeux olympiques de Pékin, "quel qu’il soit, y compris de la cérémonie d’ouverture, n’apportera aucune amélioration au sort douloureux du Tibet".
- Gaëtan Gorce (député PS) s’est prononcé le 25 mars sur son blog contre un boycottage des JO de Pékin qui ne pourrait être compris par la Chine que comme un "camouflet".
- Bernard Laporte : le secrétaire d’Etat aux Sports a déclaré le 25 mars qu’il n’était "pas contre" un boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, même s’il estime que cela "ne changera rien".
- Jean-François Lamour, député et conseiller de Paris (UMP) qui fut double champion olympique en sabre, a estimé le 24 mars qu’il ne fallait pas imposer aux sportifs de boycotter les JO.
- Denis Baupin, Adjoint Vert au maire de Paris, a demandé le 21 mars la fin "du bal des faux-culs" concernant un éventuel boycott des Jeux olympiques de Pékin, exigeant une vraie "volonté politique" à l’encontre de la Chine.
"Entre la complaisance de la diplomatie française et le boycott pur et simple, une gamme étendue de moyens sont utilisables, visant à faire pression sur la Chine en menaçant de la priver de ce qu’elle cherche avant tout en organisant les JO : la respectabilité internationale"
- Bertrand Delanoë, réélu le 21 mars, a exprimé dans son discours devant le Conseil de la capitale sa "solidarité" au "grand peuple tibétain", "face au silence glacial d’un monde indifférent".
"Face au silence glacial d’un monde indifférent, il mène une lutte inégale contre l’oppression, pour son droit inaliénable à la dignité et à l’existence. Nous sommes à ses côtés", a-t-il dit devant l’assemblée.
- Jean-Pierre Raffarin a estimé le 26 mars sur RTL qu’un boycott lors des Jeux olympiques de Pékin serait un "échec de la diplomatie", et a proposé l’envoi d’un émissaire en Chine pour "porter le message de la France". "Le boycott, la chaise vide, c’est toujours un échec de la diplomatie". Pour aller "vers un apaisement", "nous demandons trois choses" à la Chine, a-t-il précisé : "le cessez-le-feu dans toutes les émeutes", "la reprise du dialogue avec les amis (sic) du Dalaï Lama" et "la liberté de circulation des journalistes pendant tous les Jeux olympiques".
Voir également les positions de Dominique de Villepin et Christine Albanel ci-dessus
ONG
- La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) est favorable "à un boycott par les hommes politiques des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin pour défendre les Droits de l’Homme au Tibet",
- Amnesty international est "contre tous les boycotts, y compris celui des cérémonies d’ouverture par les politiques", a indiqué le 25 mars la coordinatrice pour la Chine au sein d’Amnesty France, Claude Scolan.
"Amnesty réclame aussi une enquête de l’ONU sur ce qui se passe au Tibet", a t-elle ajouté. Amnesty fait partie du Collectif Chine JO 2008, regroupant une dizaine d’associations notamment Reporters sans frontières et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui avait appelé, lors de son lancement en juin 2007 à Paris, à une "trêve olympique" de toutes les exécutions capitales dans le monde à l’occasion des Jeux olympiques de 2008 à Pékin.
Dans ce collectif, "nous avons un socle commun de demandes sur les prisonniers politiques, la torture, la peine de mort, mais aussi des différences d’appréciations", a t-elle expliqué, se démarquant ainsi de la LDH et du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) qui souhaitent un boycott des cérémonies d’ouverture des Jeux par les invités politiques.
Sportifs et Fédérations
- Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), s’est déclaré le 25 mars opposé à toute forme de boycott des Jeux olympiques de Pékin, même celui de la cérémonie d’ouverture que prônent quelques sportifs à qui il ne veut imposer par ailleurs aucune censure.
- Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO) a d’ailleurs souligné le 24 mars qu’il ne voyait pas se dessiner "d’élan" international pour un boycott.
- Leslie Djhone : le Français champion du monde 2003 du relais 4x400 m, s’est dit prêt le 25 mars à "boycotter la cérémonie d’ouverture" des Jeux olympiques par "solidarité", même s’il regrette que "tout le monde se réveille à quatre mois des Jeux" concernant la question des droits de l’Homme en Chine.
- Alain Bernard, le Français double champion d’Europe et double recordman du monde sur 50 et 100 m nage libre, a déclaré le 25 mars que le fait de boycotter une compétition sportive "peut détruire une carrière".
Le 24 mars au soir, M. Bernard avait affirmé sur TF1 qu’un boycott de la cérémonie d’ouverture serait "un signe fort des hommes politiques".
Pierre Mazeaud, premier Français à avoir gravi l’Everest en 1978, s’est prononcé contre un boycott même partiel des Jeux olympiques de Pékin en raison de la situation du Tibet, mais pour l’abrogation de la règle olympique interdisant aux athlètes toute prise de position politique.
- 26 mars : 15 athlètes lancent un appel au président chinois
Etranger
- Union européenne : le président du Parlement européen, l’Allemand Hans Gert Pöttering a estimé le 23 mars "justifié" de prendre des "mesures de boycott".
- Allemagne : le Comité olympique allemand (DOSB) a exclu le 24 mars de boycotter les Jeux olympiques 2008 en raison des violences au Tibet, tout en regrettant que la situation des Droits de l’Homme en Chine reste insatisfaisante. Berlin a par ailleurs gelé ses pourparlers avec la Chine en matière de développement.
- Autriche : la participation du secrétaire d’Etat aux Sports Reinhold Lopatka à la cérémonie d’ouverture des JO "est prévue, mais pourrait être reconsidérée en fonction de l’évolution de la situation ou d’une prise de position commune de l’UE", a indiqué son porte-parole.
La ministre autrichienne des Affaires étrangères a déclaré le 28 mars avant la réunion avec ses homologues qu’un boycott de la cérémonie pourrait constituer "un éventuel signal fort". Mais elle a aussi estimé "important de ne pas limiter la question du respect des Droits de l’homme en Chine et au Tibet exclusivement à la question d’une présence politique aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques".
- Belgique : Le vice-Premier ministre et ministre des Finances belge Didier Reynders n’a pas exclu l’éventualité d’un boycott des Jeux olympiques de Pékin si la situation continuait de se dégrader au Tibet
- Espagne (28 mars) : le Ministre des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos s’est également prononcé contre tout boycottage "dans l’absolu". "Les Jeux olympiques sont le meilleur moyen pour créer une plateforme contre les crises, pour mettre en place un dialogue politique ou sur d’autres problèmes. Donc pas de boycottage".
- Grèce : Le gouvernement grec a estimé que la question d’un boycott ne se posait pas pour le moment. En tant que berceau de l’olympisme et dernier organisateur des Jeux d’été, le pays a largement coopéré avec la Chine.
- Italie : les deux principaux leaders politiques Silvio Berlusconi et Walter Veltroni ont apporté leur soutien aux moines tibétains mais n’ont jamais évoqué les JO. Seule la candidate d’extrême-droite Daniela Santanché a soutenu un boycott.
- Norvège : La Norvège pourrait boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin pour protester contre les violations des Droits de l’Homme en Chine et la violente répression au Tibet, a affirmé le 3 avril le ministre norvégien en charge des affaires sportives, Trond Giske.
"Je me demande si on doit y être au niveau politique. C’est un signal clair si on n’y va pas et la menace faite par plusieurs pays de ne pas y aller peut faire bouger les autorités chinoises".
- Pologne : après une période de silence, à part le président du Sénat Bogdan Borusewicz qui s’est dit en faveur d’un éventuel boycott de la cérémonie d’ouverture qui a un "caractère politique et non pas sportif", le Premier ministre polonais Donald Tusk a jugé le 28 mars la "présence d’hommes politiques" à l’ouverture "inopportune".
- Portugal : Le gouvernement du Portugal sera représenté à la cérémonie d’ouverture par le ministre d’Etat Pedro Silva Pereira et par le secrétaire d’Etat aux Sports Laurentino Dias.
- Rép. Tchèque : Le président tchèque Vaclav Klaus , le ministre de l’Education et des Sports, Ondrej Liska, et le maire de Prague, Pavel Bem, n’iront pas aux JO de Pékin en raison des événements au Tibet, malgré la candidature de la capitale tchèque pour l’organisation des Jeux olympiques d’été 2016. (La mairie de Prague avait à plusieurs reprises dans le passé hissé le drapeau tibétain, dans le cadre de l’opération européenne "un drapeau pour le Tibet").
- Royaume-uni : le Premier ministre britannique Gordon Brown prévoit de participer aux cérémonies, mais a déclaré qu’il rencontrerait le Dalaï Lama lors de sa visite au R-Uni.
- Le Prince Charles, héritier de la couronne, a déjà indiqué qu’il n’irait pas à la cérémonie d’ouverture.
- Suède (28 mars) : le Ministre des Affaires étrangères Carl Bildt a indiqué : "Je n’ai jamais pensé que les boycotts étaient un instrument particulièrement efficace en politique étrangère", a-t-il expliqué. "Nous devons avoir des instruments plus efficaces que de participer ou non à des cérémonies sportives".
"Je crois qu’il n’y a pas d’autre moyen que le dialogue", a-t-il poursuivi. "Nous appelons à un dialogue entre le Dalaï Lama et les autorités à Pékin, et nous devons nous aussi être prêts au dialogue".
... et hors d’Europe :
- Etats-unis d’Amérique : la Maison Blanche a réaffirmé le 25 mars que le président George W. Bush avait toujours l’intention d’assister aux JO
26 mars : Le président américain George W. Bush est
intervenu pour la première fois directement dans la crise tibétaine
en appelant son homologue chinois Hu Jintao pour lui faire part de ses
inquiétudes et l’engager à ouvrir le dialogue avec le Dalaï Lama.
- Afrique du Sud : Le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu a appelé le 25 mars le gouvernement chinois à parler avec le chef spirituel des Tibétains, le Dalaï Lama, plutôt que de l’accuser d’être responsable des émeutes dans la capitale du Tibet Lhassa.
- Australie : le ministre australien des Affaires étrangères Stephen Smith a rejeté toute idée de boycott.
- Japon : le ministre des Affaires étrangères Masahiko Komura a demandé à la Chine de ne rien faire qui mette en danger les JO tandis que le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara précisait n’avoir pas encore décidé s’il assisterait au lancement des Jeux.
- Thailande : L’écologiste Narisa Chakrabongse, porteuse thaïlandaise de la flamme olympique, a annoncé le 24 mars son retrait pour protester contre la répression chinoise au Tibet.
"Je veux envoyer un message fort à la Chine", organisatrice des Jeux Olympiques d’été, pour dire que "ses actions ne peuvent être acceptées par la communauté internationale" et qu’elle "devrait revoir d’urgence sa politique vis-à-vis du Tibet", a affirmé Narisa Chakrabongse, présidente de la Green World Foundation, dans une déclaration.
Mme Narisa faisait partie des 80 Thaïlandais sélectionnés pour se relayer et porter la flamme olympique, attendue le 18 avril à Bangkok.
Article régulièrement complété.
Dernières mise-à-jour :
- 3 avril 13h57 (Groupe d’Etudes Tibet : 130 membres)
- 3 avril 11h00 (Norvège)
- 30 mars 16h20 (divers, liens)
- 28 mars 16h11 (nombreuses mises à jour)
- 26 mars 18h15 (D. Cohn-Bendit et Rép. Tchèque)
- 26 mars 16h43 (Belgique et JP Raffarin)
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