Réactions au badge "pour un monde meilleur"

vendredi 4 avril 2008 par Rédaction

Présentation du badge par les sportifs, et réaction de Lionnel Luca, Président du Groupe d’Etudes Tibet à l’Assemblée nationale, et de Jean-Paul Ribes, Président du CSPT.

"Pour un monde meilleur"

Le badge qu’entendent porter les sportifs français avant et pendant les Jeux olympiques de Pékin a pour but d’appeler "à un monde meilleur", via le respect des Droits de l’Homme, mais aussi d’assurer la sérénité d’athlètes souvent las d’être sollicités sur la situation au Tibet.
Le 4 avril, les membres de la commission des athlètes du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), réunis autour de leur président David Douillet, ont présenté à la presse un prototype de leur broche qui sera étrennée lors du passage de la flamme, le 7 à Paris, et, ils l’espèrent, portée en août à Pékin.
Sous le sigle du CNOSF (les anneaux olympiques accompagnés du mot France), le slogan "Pour un monde meilleur" est censé affirmer l’attachement des sportifs français aux valeurs humanistes qui sont "celles de l’olympisme", a rappelé le perchiste Romain Mesnil, à l’origine de l’initiative, et "ne se limitent pas à la situation au Tibet", a ajouté l’escrimeuse Laura Flessel.
Le député UMP Lionnel Luca, président du groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée, a raillé "l’insignifiance rare" du badge présenté. Selon lui, le slogan "pour un monde meilleur" est l’émanation d’une "novlangue caractéristique de notre époque", où l’on "n’ose plus revendiquer un monde libre qui pourrait froisser les dictatures".
David Douillet, une fois le badge présenté, s’est empressé de demander qu’on laisse désormais "les sportifs tranquilles jusqu’à Pékin". L’ancien judoka a dénoncé les tentatives "d’instrumentalisation et de récupération" dont il estime victimes les sélectionnables, depuis le début de la crise au Tibet.
La broche du consensus, qui doit satisfaire les sportifs les plus engagés comme les plus frileux, ne devrait pas effaroucher les gardiens de la charte olympique qui stipule "qu’aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique", ni les juristes du Comité international olympique qui traquent tout détournement des anneaux.
"Sur le badge, les anneaux sont accolés au mot France ce qui signifie que seul l’accord du CNOSF est nécessaire", a indiqué l’ancien champion du monde du 400 m haies Stéphane Diagana, tandis que Mesnil précisait que la référence à "un monde meilleur" figurait en toute lettre dans la charte olympique.
"Avec ce badge, on remet les valeurs de l’olympisme au coeur des JO, organisés dans un pays qui ne les respecte pas", a commenté Mesnil, l’un des athlètes les plus engagés. "On doit rendre aux anneaux leur sens originel."
Le CNOSF a d’ores et déjà donné son accord au port du badge à Paris, Pékin, et tous les lieux où les sportifs français se trouveraient sous sa responsabilité. L’autorisation du CIO est encore l’objet de pourparlers. Henri Sérandour, président du CNOSF, doit la demander officiellement à Jacques Rogge, le patron du CIO, à Pékin où se déroule actuellement la réunion des comités nationaux olympiques.

Déclaration de Jean-Paul Ribes

"Les athlètes français viennent de se faire rouler dans la farine avec ce badge lamentable et écœurant de lâcheté, reprenant un slogan utilisé par Staline !
On n’a même pas envie d’ironiser sur la montagne Douillet accouchant d’une souris !
Alors qu’on meurt au Tibet et que les tribunaux chinois jettent en prison pour "subversion" des dissidents pacifiques, nos courageux athlètes envoient aux victimes le mot d’ordre "de tous les régimes totalitaires", comme le souligne Lionnel Luca, président du groupe Tibet à l’Assemblée Nationale (143 membres).
Mussolini, Staline, Hitler, Pinochet et les Khmers Rouges prétendaient tous construire un "monde meilleur". On a vu comment ils s’y sont pris.
Est-ce là défendre la "dignité humaine" et les "valeurs éthiques universelles", comme l’affirme la charte olympique ?
Le CSPT appelle tous les amis de la liberté au Tibet et de la démocratie en Chine à manifester leur désapprobation en se rassemblant au Trocadéro lundi 7 avril dés 11 heures et à accompagner sans violence et dans le calme la flamme olympique tout au long de son parcours avec drapeaux tibétains et pancartes. Le CSPT appelle les Parisiennes et les Parisiens à pavoiser aux couleurs du Tibet".
Jean-Paul Ribes
Président du Comité de Soutien au Peuple Tibétain.

Carte du parcours de la flamme olympique


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