Résolution pour le Tibet présentée par Nancy Pelosi au Congrès des Etats-unis

samedi 5 avril 2008 par Rédaction

L’oratrice Nancy Pelosi, et les membres d’une délégation bipartie du Congrès des Etats-unis d’Amérique introduisent au soir du 3 Avril, la Résolution 1077 de la Chambre des Représentants, à la suite de leur rencontre avec Sa Sainteté le Dalaï Lama à Dharamsala le 21 Mars dernier. La résolution demande à la Chine
- l’arrêt des actes de répression,
- la libération des manifestants,
- l’accès inconditionnel des journalistes et observateurs indépendants au Tibet,
- et l’engagement dans un dialogue constructif avec le Dalaï Lama.
La résolution mentionne également le Traité de Politique au Tibet, qui revendique une présence officielle du gouvernement des Etats-Unis à Lhassa. Ci-après suivent l’introduction et la retranscription complète du discours de l’Oratrice du Congrès.

Nancy Pelosi est la Présidente de la Chambre des Représentants des Etats-Unis.

Résolution de la Chambre des Représentants 1077

Requête au Gouvernement de la République Populaire de Chine, pour cesser ses actes de répression au Tibet et engager un dialogue constructif avec Sa Sainteté le Dalaï Lama, afin de trouver une solution négociée qui respecte la particularité de la langue, la culture, l’identité religieuse, ainsi que le droit fondamental des Tibétains à la liberté, entre autres résolutions.
- Attendu que le 10 Mars 2008 a marqué le 49ème anniversaire du soulèvement historique du peuple tibétain contre le pouvoir chinois, qui contraignit Sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama à la fuite vers l’exil en Inde ;
- Attendu que les moines et nonnes bouddhistes tibétains, dans et autour de Lhassa, ont à cette date anniversaire, été empêchés dans leurs manifestations pacifiques, puis cernées par des autorités chinoises en force et en nombre démesuré ;
- Attendu que les protestations de Tibétains se sont étendues à la "Région Autonome du Tibet" et à d’autres régions tibétaines de la Chine ;
- Attendu que les doléances du peuple tibétain cumulées depuis près de six décennies de répression culturelle, religieuse, économique et linguistique, n’ont conduit qu’au sentiment d’hostilité qui est la cause des manifestations tibétaines ;
- Attendu que l’animosité du Gouvernement chinois envers le peuple tibétain a fortement grandi depuis 2005, il résulte des politiques chinoises, autres lois et règlements, qui ont réduit toute opportunité économique pour les Tibétains et sévèrement atteint leurs moyens de protéger leur langue, leur culture et leur identité religieuse ;
- Attendu que la réponse du Gouvernement chinois aux manifestations tibétaines a été disproportionnée et extrême, avec pour résultat des centaines de tués et des milliers de Tibétains emprisonnés ;
- Attendu que des rapports font état de quelques Tibétains impliqués dans des émeutes qui auraient conduit à la destruction de propriétés privées et gouvernementales, et à la perte de civils ;
- Attendu l’autorité de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour soutenir la démocratie, la liberté et la paix du peuple tibétain par un accord négocié basé sur l’autonomie du Tibet au sein de la Chine ;
- Attendu que six tours de pourparlers entre les représentants du Dalaï Lama et les officiels chinois n’ont apporté aucun progrès significatif ;
- Attendu que le Gouvernement chinois a refusé les appels du Président des Etats-unis, du Congrès américain et des chefs d’Etats étrangers, pour accorder l’implication personnelle du Dalaï Lama, dans des pourparlers sur l’avenir du Tibet ;
- Attendu que le Gouvernement chinois a décrié le Dalaï Lama, le qualifiant de "séparatiste" et de "loup en robe monastique", aliénant ainsi un peu plus des Tibétains qui considèrent le Dalaï Lama comme leur chef spirituel ;
- Attendu que le Dalaï Lama a été reconnu pour sa contribution à la paix dans le monde, quand il reçut le prix Nobel de la paix en 1989 ;
- Attendu que le Congrès des Etats-unis, en reconnaissance du rôle du Dalaï Lama comme autorité morale, chef spirituel de dimension mondiale et de son engagement pour la non-violence lui remit la médaille d’or du Congrès le 17 Octobre 2007 ;
- Attendu que le Gouvernement chinois a manqué d’honorer son engagement d’un plus grand respect des Droits de l’Homme en Chine, promesse conditionnelle qui a valu à Beijing d’être choisi pour site des Jeux Olympiques d’été de 2008 ;
- Attendu que le Gouvernement chinois a empêché l’accès de journalistes internationaux dans les régions tibétaines de la Chine et a déformé les rapports des faits liés aux manifestations tibétaines, enfreignant ainsi l’engagement pris "qu’il ne sera intenté aucune interdiction de reportage ou de déplacement des journalistes jusqu’à l’échéance des Jeux Olympiques et pendant leur tenue" ;
- Attendu que depuis plusieurs années, le Gouvernement chinois a restreint la possibilité donnée aux journalistes internationaux et aux officiels du Gouvernement des Etats-unis de parcourir librement les régions tibétaines de Chine, réduisant ainsi l’accès à l’information sur la situation des régions tibétaines ;
- Attendu que la propagande employée par le Gouvernement chinois durant les manifestations, aux fins de diabolisation des Tibétains et à l’incitation d’un nationalisme ethnique, exacerbe les tensions interraciales, et est contre-productif à une résolution ;
- Attendu que le Département d’Etat des Etats-unis a inclus la République Populaire de Chine dans sa liste des pays décrits comme "les plus inconditionnels contrevenants aux Droits de l’Homme" dans son introduction du Rapport 2006 sur le traitement des Droits de l’Homme dans le Monde, mais ne l’a pas inclus dans son édition 2007, bien qu’aucune preuve d’améliorations significatives des Droits de l’Homme en Chine ne soit fait état pour la dite année ; et
- Attendu qu’il est dans la politique des Etats-unis "de soutenir les aspirations du peuple tibétain à la préservation de leur propre identité" et "de soutenir le développement économique, la protection de leur culture, la santé, l’éducation et la durabilité environnementale, pour les Tibétains du Tibet", en accord avec le Traité de Politique au Tibet 2002 (22 U.S.C. note 6901) :
Par conséquent il est résolu par la présente que la Chambre des Représentants des Etats-Unis

  1. demande au Gouvernement de la République de Chine l’arrêt des actes de répression contre les manifestants non-violents tibétains, la cessation des perpétuelles répressions culturelles, religieuses, économiques et linguistiques à l’intérieur du Tibet ;
  2. demande au Gouvernement de la République de Chine d’engager un dialogue axé sur le résultat, sans pré-requis et directement avec le Dalaï Lama, afin de dissiper les légitimes rancœurs du peuple tibétain, et d’offrir une résolution à long-terme dans le respect des Droits de l’Homme et de la dignité de chaque Tibétain ;
  3. demande au Gouvernement de la République de Chine de permettre aux observateurs indépendants internationaux ainsi qu’aux journalistes, l’accès libre et sans entraves dans la "Région Autonome du Tibet" et toutes les régions tibétaines de la Chine, afin de vérifier et rapporter les faits liés aux manifestations tibétaines, et de veiller que les blessés reçoivent les soins médicaux adéquats ;
  4. demande au Gouvernement de la République de Chine la libération immédiate de tous les Tibétains emprisonnés pour avoir pacifiquement manifesté contre la politique du Gouvernement chinois au Tibet ;
  5. demande au Département d’Etat des Etats-Unis une déclaration publique dans laquelle il reconsidère sa décision de n’avoir pas inclus la République Populaire de Chine dans la liste des pays décrits comme "les plus inconditionnels contrevenants aux Droits de l’Homme", dans son introduction du Rapport 2007 sur le traitement des Droits de l’Homme dans le Monde ;
  6. demande au Département d’Etat des Etats-unis, de mettre totalement en œuvre le Traité de Politique au Tibet 2002 (22 U.S.C. note 6901), notamment la déclaration dans laquelle le Secrétaire d’Etat "souhaite établir un bureau à Lhassa, afin de suivre les développements politiques, économiques et culturels au Tibet", et également proposer un recours consulaire et les services d’assistance à ses citoyens, et en outre, que l’accord permettant à la Chine d’ouvrir de nouveaux corps diplomatiques sur le territoire des Etats-unis soit conditionnel à l’ouverture d’un bureau du Gouvernement des Etats-unis à Lhassa.

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