Sans visa pour le Dalaï Lama, le Sommet des Nobel de la Paix est annulé

vendredi 3 octobre 2014 par Rédaction

La ville du Cap en Afrique du Sud, qui devait accueillir la 14ème édition du Sommet des Prix Nobel de la Paix du 13 au 15 octobre, a annoncé le 2 octobre 2014 l’annulation de la manifestation en raison du refus de Pretoria de délivrer un visa au Dalaï Lama [1].

"Les Prix Nobel et les institutions lauréates participantes sont convenus, en l’absence de visa accordé au Dalaï Lama, de renoncer à leur participation collective pour protester contre cette décision", a indiqué la mairie dans un communiqué, précisant que le sommet cherchait désormais une autre destination.
"Très en colère et grandement déçue", la maire du Cap, Patricia De Lille [2] s’est lancée dans son communiqué dans une violente diatribe contre le gouvernement. La veille, Desmond Tutu, considéré comme la conscience nationale sud-africaine, avait dénoncé l’attitude du gouvernement sud-africain et accusé les successeurs de Nelson Mandela de "cracher au visage" de leur illustre prédécesseur. "J’ai honte d’avoir à dire que cette bande de lèche-bottes est mon gouvernement", s’était-il déchaîné.

"Il ne fait aucun doute que le gouvernement sud-africain est à blâmer pour cette situation", a déclaré la maire. "Ils ont délibérément induit l’opinion en erreur à propos du refus de visa au Dalaï Lama, affirmant ne pas avoir reçu de demande alors qu’en fait, ils ont clairement indiqué à ses représentants qu’aucun visa ne serait délivré pour sa venue au sommet du Cap cette année", a-t-elle ajouté [3].

Le Sommet des Prix Nobel de la Paix devait se tenir pour la première fois en Afrique et être dédié à la mémoire de Nelson Mandela décédé le 5 décembre 2013.
Âgé de bientôt 83 ans, Desmond Tutu, a rappelé qu’en son temps, Mandela n’avait pas hésité à s’asseoir sur les recommandations des Américains quand ceux-ci exigeaient qu’il cesse toute amitié avec les dirigeants Mouammar Kadhafi et Fidel Castro.

Ce nouvel épisode "en dit long sur ce que notre gouvernement est devenu", a lui aussi critiqué l’ancien président sud-africain FW De Klerk, dernier président du régime d’apartheid et qui avait partagé le Prix Nobel de la Paix remis à Mandela en 1993.
"Après 1994, l’Afrique du Sud semblait être devenue une référence d’espoir pour un monde en mal de justice, de réconciliation, d’intégrité et de principes de gouvernance", a-t-il dit. "La suspension du sommet du Cap sera peut-être perçu par les futurs historiens comme le moment charnière où l’Afrique du Sud a finalement cessé d’incarner quelque chose de spécial en Afrique et de noble dans le monde", a-t-il ajouté.

Source : AFP, 2 octobre 2014.

Vous avez apprécié cet article ? Faites-le suivre à vos amis intéressés par ce sujet !

Abonnez-vous à la Lettre d’informations de Tibet-info, ou retrouvez Tibet-info sur Facebook , Twitter ou par fil RSS.

[1] Voir les articles :
- "L’Afrique du Sud refuse l’entrée du Dalaï Lama sur son sol", du 09/09/2014 ;
- "14 Nobel de la paix exigent un visa pour le Dalaï Lama", du 16/09/2014.

[2] La Maire du Cap est membre du groupe Alliance Démocratique (DA), le principal parti d’opposition à l’ANC au pouvoir en Afrique du Sud depuis vingt ans. La DA dirige la province du Cap depuis 2009

[3] C’est la troisième fois que le Dalaï Lama est traité en indésirable en Afrique du Sud depuis l’accession au pouvoir du président Jacob Zuma en 2009. L’Afrique du Sud, sous sa conduite, a fait le choix d’une diplomatie pro-chinoise, et plus généralement, directement au service de ses intérêts économiques, quitte à laisser de côté les questions de gouvernance et de Droits de l’Homme chères aux prédécesseurs de M. Zuma, Nelson Mandela (1994-99) et Thabo Mbeki (1999-2008).


<:accueil_site:> | <:info_contact:> | <:plan_site:> | [(|?{'',' '}) | <:icone_statistiques_visites:>
<:info_visites:>

<:icone_suivi_activite:> fr  <:icone_suivi_activite:>   <:icone_suivi_activite:>    ?    |    <:ecrire:titre_sites_syndiques:> OPML   ?

<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC