Après le tremblement de terre dans la région de Zhangmu

Bien que l’ensemble de la population de la ville frontalière de Dram [1] et des zones avoisinantes du Comté de Nyalam [2], ait été relocalisé à Shigatsé [3], à 300 km de là, après le séisme récent au Népal, des habitants de Rongshar, Comté de Tingri [4], ont refusé de quitter leur village.

"Le gouvernement a informé les villageois que s’ils refusaient d’aller à Shigatsé, ils se verraient refuser toute aide humanitaire". Les villageois, cependant, n’ont pas suivi l’ordre et ont refusé de se déplacer, quel que soit l’endroit, a déclaré Wangbhumo, natif de Rongshar, qui travaille maintenant en tant que professeur à Dharamsala, en Inde.

Les villageois vivraient dans des tentes installées sur leurs champs d’orge. Les autorités chinoises ont notifié aux autres villages de la région que les nouvelles maisons seront construites sur leurs champs d’orge, et non sur les anciens sites des villages. Pour la majorité des villageois des montagnes, les champs à peine délimités sont leur principale source de nourriture.

Selon Wangbhumo, au moins quatre personnes de Rongshar ont été tuées par le tremblement de terre du 25 avril 2015.

Dimanche 7 juin 2015, une file de camions de l’armée chinoise a déplacé tous les biens des familles de la zone de Dram, qui ont été transférées à Shigatsé, après le tremblement de terre.
Les médias officiels locaux ont simultanément lancé une campagne de propagande pour vanter les secouristes. Mardi, le vice-secrétaire de la "Région Autonome du Tibet", Wu Yingji, a demandé un développement d’un tel travail de propagande. Dans une directive en six points sur les actions à mener à la suite du tremblement de terre, il a appelé à "accroître de façon continue" la campagne de propagande pour vanter les "héros et les personnes exemplaires".
"Le tremblement de terre meurtrier a eu une conséquence positive pour le Parti communiste", a déclaré un responsable du Comté de Nyalam. "Le 25 avril, le tremblement de terre a causé de grands dommages au Népal et ici aussi", a déclaré Shilog, chef du Comité des travaux frontaliers du Comté de Nyalam, parlant à la chaine de télévision d’État Tibet TV. "Peut-être que c’était une bonne chose. Quand nous sommes allés à Katmandou pour sauver des gens, ils pleuraient de nous voir et ont exprimé leur gratitude au Parti communiste", a-t-il ajouté en référence aux efforts de son équipe à Katmandou pour ramener "les citoyens chinois du côté tibétain de la frontière".

Source : Voice of America, 13 juin 2015.

Voir également les articles :
 "Au moins 17 personnes décédées au Tibet à la suite du tremblement de terre", du 27/04/2015
 "Mise à jour sur la situation au Tibet après le tremblement de terre", du 28/04/2015.