L’extraction minière pollue les rivières et fait disparaître des fermes

lundi 21 janvier 2013 par Rédaction , Monique Dorizon

Une mine chinoise pollue les fermes et les prairies du Tibet, faisant partir les éleveurs.
Les opérations minières chinoises sont préjudiciables à l’environnement dans un Comté à l’extérieur de Lhassa, détruisant les champs des agriculteurs et forçant des éleveurs à s’éloigner des zones traditionnelles de pâturage.

Citant des sources locales, un tibétain en exil décrit comme "grave" l’impact sur les forêts locales, les prairies et l’eau potable.
"Les déchets des mines ont été déversés dans la rivière locale, et les activités minières ont pollué l’air", a dit cette source au service tibétain de Radio Free Asia, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
"La pollution a entravé la croissance de l’herbe dans la région, et de nombreux animaux sont morts de faim". "De nombreux champs situés à une distance de sept à huit kilomètres de la mine se sont asséchés, et les cultures ne peuvent pas pousser. En conséquence, les Tibétains vivant dans la région ont été forcés de partir à la recherche de meilleurs pâturages", a-t-il dit.

Les activités de cette mine, située près du village de Dun, Municipalité de Khartse, Comté de Lhundrub [1], ont commencé en 2005.
Il est dit que les mineurs chinois extraient "l’or blanc" sur le site, et les Tibétains locaux ont observé au moins 10 camions transportant des matériaux, sortant chaque jour d’un bâtiment au toit bleu construit en 2006.

"Bien des années se sont écoulées depuis".

Les Tibétains locaux ont fait appel à la fois au niveau local et aux autorités supérieures pour répondre à leurs préoccupations, avec, en 2006, une lettre mentionnant la prairie comme "source importante de revenus pour les 3 000 résidents tibétains et nécessaire pour plus de 20 000 têtes de bétail".
"(En outre), différentes espèces d’animaux sauvages et d’oiseaux qui étaient abondants dans la région ont été chassés par l’utilisation fréquente d’explosifs et d’autres types de moyens de démolition", dit cette lettre. "Mais les fonctionnaires ont refusé de parler avec eux".
"Au lieu de cela, les autorités les ont accusés de se livrer à des activités « politiquement motivées » et les ont menacés de suites non spécifiées s’ils continuaient de se plaindre".

"Sur les 10 000 mineurs supposés travailler à la mine, trois seulement sont connus pour être des Tibétains", a dit cette même source, ajoutant : "Les travailleurs chinois ont tous été amenés de Chine".
"Le travail commence chaque année en mars et se poursuit pendant toute l’année, sauf pendant quelques mois au cours de l’hiver", a-t-il dit.

Les activités minières dans les régions tibétaines ont conduit à de fréquentes confrontations avec les Tibétains qui accusent les entreprises chinoises de perturber les sites d’importance spirituelle et de polluer l’environnement en extrayant les richesses locales.

En août 2012, des nomades tibétains ont réussi à éloigner des chercheurs d’or chinois d’une montagne sacrée de la province du Qinghai, en promettant de donner leur vie si nécessaire pour protéger le site, demeure d’un dieu local, selon des sources tibétaines.
Dans le même mois, les forces de sécurité chinoises ont abattu un Tibétain et détenu six autres alors qu’elles dispersaient une foule de 1 000 Tibétains protestant contre la reprise des opérations minières dans le Comté de Markham.

Les médias officiels chinois ont déclaré en 2011 que l’investissement dans l’exploration des ressources minérales dans la "Région Autonome du Tibet" serait accéléré pendant une période de cinq ans. [2]

Le Tibet possède de grandes réserves prouvées et potentielles de gisements vitaux selon l’agence officielle de presse Xinhua.
Les premières études montrent que la "Région Autonome du Tibet" a les plus grandes réserves de cuivre et de chrome de la Chine, alors que la plupart de son fer, or, argent, potassium, pétrole et réserves de gaz naturel restent inexploré, indique le rapport.

Source Radio Free Asia, 18 janvier 2013.

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[1] Lhundrup (Lhünzhub ou 林周县 en chinois) est un Comté dépendant de la ville-préfecture de Lhassa. Lhundrup est au centre d’une longue vallée, juste au nord de Lhassa, où de nombreuses mines ont été ouvertes ces dernières années.
Localiser Lhundrup (Lhunzhub) sur cette carte, au nord de Lhassa.

[2] Voir les articles :
- "Fort développement de l’exploitation minière au Tibet", du 15/02/2011 ;
- "Dénonciations de la pollution minière au Tibet", du 10/08/2011 ;
- "La Chine va intensifier ses efforts miniers sur le plateau tibétain dans les prochaines années", du 21/08/2011
ainsi que les articles mentionnés en notes de bas de pages de ces 3 articles.


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