Un nouveau gouverneur pour la "Région Autonome du Tibet"

Pékin a nommé un Tibétain de la ligne dure en tant que nouveau gouverneur de la "Région Autonome du Tibet" ; un changement que beaucoup considèrent comme augurant des plans de la Chine pour maintenir sa férule sur la région.

Le nom de Lobsang Gyaltsen [1], âgé de 55 ans, a été annoncé, le 29 janvier 2013, à l’issue de la 10e réunion annuelle de l’Assemblée de la "Région Autonome du Tibet".

Il remplace Pema (Padma) Choeling, à ce poste depuis le 15/01/2010, qui a été choisi comme Président du comité permanent du système législatif régional.
Quatorze autres personnes ont été élues vice-présidents du gouvernement régional, indique l’agence de presse officielle Xinhua.

Selon sa biographie officielle, Lobsang Gyaltsen est né à Chagyab [2], au Tibet, en juillet 1957 et a étudié à l’Université des nationalités du Tibet pendant cinq ans et travaillé à l’université pendant 10 ans, où il a enseigné la théorie marxiste.
Entre mai 1996 et janvier 2003, il a occupé la fonction de maire de Lhassa et de secrétaire adjoint du Comité municipal du Parti Communiste Chinois (PCC) de Lhassa.
De janvier 2003 à janvier 2013, il a occupé différents postes, dont celui de vice-président de l’administration régionale et secrétaire adjoint du Comité du PCC pour la région.

Il rend des comptes au haut fonctionnaire han du Tibet, Chen Quanguo, chef du Parti communiste depuis le 25/08/2011 - poste jamais détenu par un Tibétain depuis la création de la "Région Autonome du Tibet" en 1965.

Dans son premier discours en tant que nouveau gouverneur, Lobsang Gyaltsen a suivi la ligne dure du parti, en disant que, selon lui l’administration régionale voulait "résolument lutter" contre le chef spirituel tibétain en exil, le Dalaï Lama.

Selon Xinhua, il a "incité au maintien d’une vigilance en temps de paix tout comme à une prise de position politique ferme et à une action cohérente pour combattre résolument la « clique du 14ème Dalaï Lama » et inébranlablement sauvegarder l’unification de la patrie et l’unité nationale".
"Tout le développement et le progrès du Tibet depuis sa libération pacifique est le résultat de l’adhésion à la direction du Parti communiste chinois, au système socialiste, au système d’autonomie ethnique régionale et à la voie du développement avec des caractéristiques chinoises et des particularités tibétaines", a dit Lobsang Gyaltsen.

Il a également parlé de "réforme et d’ouverture" du Tibet, une assertion qui a été rejetée par Woeser, éminente écrivaine tibétaine basée à Pékin.
S’adressant à l’agence Reuters, elle a appelé Lobsang Gyaltsen un "pur et dur" comme tous les autres fonctionnaires. "Il n’y aura pas de véritable changement au Tibet", a-t-elle dit.

Source : Phayul, 30 janvier 2013.