Conférence sino-tibétaine à Genève (6-8 août 2009) : "trouver des terrains d’entente"

lundi 10 août 2009 par Rédaction

Une Conférence sino-tibétaine intitulée "Trouver des terrains d’entente" [1] s’est tenue à Genève du 6 au 8 août 2009. Elle a réuni des Chinois et des Tibétains, notamment des experts, professeurs, écrivains et des défenseurs des Droits de l’Homme.

L’objectif de la Conférence était d’abord d’informer le peuple chinois et la communauté internationale du fait que :
- la culture et l’identité même du peuple tibétain se trouvent gravement en danger ;
- le régime chinois ne respecte absolument pas les droits humains fondamentaux des Tibétains.

La Conférence visait aussi à identifier des orientations concrètes pour soutenir le peuple tibétain encore davantage dans sa lutte pour ses libertés et pour sauver de l’extinction son identité et sa culture uniques, comme l’avait exprimé de manière poignante Sa Sainteté le Dalaï Lama dans son discours d’ouverture [2] :

Dans ce contexte, la Conférence a mis en évidence les orientations communes suivantes :

I. Valeurs fondamentales
La Conférence s’est appropriée les valeurs fondamentales de la "Déclaration Universelle des Droits de l’Homme", dont la liberté, la démocratie, l’État de droit, le respect des Droits humains, l’égalité et la coexistence de toutes les cultures.

II. Origines et nature du problème du Tibet
Le problème du Tibet ne tire par son origine d’un conflit quelconque entre les peuples chinois et tibétains. La cause vient du pouvoir totalitaire que la République Populaire de Chine exerce au Tibet, en y perpétrant un génocide culturel.
- Pékin revendique que le Tibet fait partie de la Chine depuis toujours. Or, les faits historiques prouvent le contraire.
- La culture, la religion, la langue et le mode de vie du peuple tibétain sont en voie de disparition.
- Les droits humains fondamentaux du peuple tibétain sont bafoués : notamment le droit à l’auto-détermination nationale, le droit de participer aux choix politiques et la liberté religieuse.
- Les médias du pouvoir chinois déforment la réalité du problème du Tibet et attisent les conflits entre les deux peuples.

III. Voies pour une résolution du problème du Tibet
- Respect des droits humains fondamentaux du peuple tibétain, dont la participation aux choix politiques et la liberté religieuse.
- La solution du problème du Tibet est fortement liée à la démocratisation de la Chine.
- Le peuple chinois devrait réfléchir sérieusement aux dérives du nationalisme han [3] et se mettre à respecter vraiment la culture et le mode de vie des Tibétains.
- Le gouvernement chinois doit se conformer aux règles d’un État de droit.
- Respect du droit indéniable de Sa Sainteté le Dalaï Lama de pouvoir retourner dans sa patrie.

IV. Recommandations à l’attention du Gouvernement tibétain en exil
- Développer dans le monde entier des Cercles d’amitié sino-tibétains (associations, forums, organisation citoyennes, etc.) afin d’accroître les échanges culturels et les liens affectifs entre ces deux peuples.
- Créer un Institut de recherches pour les experts chinois et tibétains travaillant sur l’histoire et la culture du Tibet et dont le credo sera la vérité des faits.
- Mettre en œuvre des moyens pour contrer le blocus de l’information à propos de Sa Sainteté le Dalaï Lama et pour briser le contrôle médiatique du régime chinois sur la question tibétaine, afin notamment de permettre aux citoyens de Chine et de la communauté internationale d’accéder à une information autre que celle élaborée par Pékin.
- Faire en sorte que Sa Sainteté le Dalaï Lama puisse communiquer plus facilement ses valeurs à la communauté chinoise et renforcer ainsi le renouveau en cours des valeurs spirituelles au sein de la population chinoise.

Notre vœu à tous au sein de la Conférence sino-tibétaine est que le peuple tibétain recouvre sa liberté et que l’on empêche la culture tibétaine de disparaître.
Nous partageons cette foi fondamentale : la liberté est la valeur la plus essentielle de toutes ; la culture tibétaine est un précieux trésor de l’humanité au même titre que toutes les autres cultures.
Tant qu’il n’y aura pas de liberté au Tibet, il n’y en aura pas non plus en Chine.

L’extinction de la culture tibétaine ne serait pas seulement une tragédie pour le peuple tibétain mais aussi une honte pour le peuple chinois et une perte irremplaçable pour toute l’humanité.

Les participants à la Conférence sino-tibétaine
Genève, le 8 août 2009.

PS : une documentation complète sur la Conférence est disponible sur le site : www.tibet-china-conference.org

Contacts pour la presse :
- en anglais : Mr. Chompel Balok
Tél. +41 78 638 79 90
Email : press@tibet-china-conference.org
- en mandarin et tibétain :
Mr. Kunga Tashi
Tél. +41 76 762 12 37
Email : chinese@tibet-china-conference.org


Notes du traducteur :
Quelques informations complémentaires relatives à cette Conférence :

- Article de Phayul paru le 09/08/09 :

- Photos de la Conférence

- Déclaration de Sa Sainteté le Dalaï Lama à la conférence sino-tibétaine, 6 août 2009
- Déclaration du Prof. Samdhong Rinpotché lors de la session d’inauguration de la conférence internationale sino-tibétaine, 6 août 2009

[1] Document initial en mandarin, puis traduit en anglais, puis de l’anglais au français. En cas de divergence, le document en mandarin fait référence.

[2] Voir également le discours d’ouverture de la Conférence par le Dalaï Lama (06/08/09)

[3] L’ethnie han, majoritaire en Chine, est en fait un patchwork d’ethnies et de cultures diverses : cf. l’article de Courrier International "Cent façons ou presque d’être Chinois" (accessible aux abonnés seulement).


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