La Chine prévoit de mettre fin à la vie nomade

jeudi 7 juin 2012 par Rédaction , Monique Dorizon

L’association SMHRIC [1], basée aux États-Unis, a révélé le plan du gouvernement chinois pour forcer trois groupes ethniques minoritaires à abandonner les dernières traces de leur mode de vie nomade dans les trois prochaines années.

"Le gouvernement chinois continue de poursuivre avec agressivité et d’étendre son projet national visant à faire partir les bergers nomades de leurs terres traditionnelles et les réinstaller dans des zones agricoles et urbaines", a déclaré le Centre d’Information pour les droits humains de la Mongolie méridionale (SMHRIC) dans un communiqué envoyé par courrier électronique, ce mardi 5 juin 2012.
Citant un communiqué publié sur le site officiel du Gouvernement central de la Chine, l’organisation a dit qu’il marque "une étape importante et apparemment définitive en vue d’éliminer la population restante de bergers nomades et les milliers d’années de mode de vie nomade en Chine".

Le SMHRIC, qui milite pour les droits des Mongols dans la Mongolie intérieure chinoise, a déclaré que les politiques de réinstallation auraient une incidence sur les éleveurs nomades dans le Turkestan oriental (Xinjiang), la Mongolie intérieure, et le Tibet.
Le communiqué confirme la volonté de Pékin de "mettre fin définitivement au mode de vie nomade de ces régions".
"Le Comité central du Parti et le Conseil d’État ont en particulier insisté sur le développement socio-économique des zones pastorales, apportant une amélioration remarquable aux conditions de vie des éleveurs et du mode de production, provoquant la réinstallation de la majorité des éleveurs dans des lieux sédentaires", selon l’annonce gouvernementale.

Il est dit aussi que le 12e plan quinquennal chinois vise à réinstaller la population nomade restante, comptant 1,157 millions de personnes, d’ici à 2015.

Le SMHRIC a déclaré que ces politiques sont contraires aux obligations de la Chine en vertu de la Déclaration des Nations-unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA).
Selon la Déclaration, les peuples autochtones ne peuvent être contraints de quitter leurs terres ou territoires. [2]

Quatre-vingt dix pour cent des 400 millions d’hectares de prairie en Chine montrent maintenant un certain degré de dégradation de l’environnement, selon les chiffres officiels, et le gouvernement a mis en avant le surpâturage causé par les nomades comme un facteur clé de celle-ci.

L’an dernier, Pékin a déployé un grand nombre d’allégements fiscaux et de financement pour les entreprises des zones rurales qui mettent en œuvre des programmes respectueux de l’environnement et des innovations technologiques dans ce domaine.
Mais le SMHRIC et d’autres militants à l’étranger [3] ont déclaré que les autorités chinoises et les entreprises continuent d’exploiter la prairie, en dépit des slogans tels que "la protection des prairies" et "la croissance économique".

Source : Radio Free Asia 5 juin 2012.

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[1] L’association "Southern Mongolian Human Rights Information Center" a pour mission de promouvoir et protéger les droits des Mongols vivant dans la province chinoise de Mongolie Intérieure.

[2] Cette déclaration indique à l’Article 10 (page 9, numérotée 6) :
"Les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause — des peuples autochtones concernés et un accord sur une indemnisation juste et équitable et, lorsque cela est possible, la faculté de retour."

[3] Voir ci-dessous les autres articles sur ce sujet sous "Mots-clés : Programme de relogement des nomades"


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