La Chine propose une reprise du dialogue avec le Dalaï Lama

vendredi 25 avril 2008 par Rédaction

La Chine a proposé le 25 avril de reprendre le dialogue avec un représentant du Dalaï Lama, une annonce surprise à la suite des troubles au Tibet et à moins de quatre mois des Jeux olympiques de Pékin, sous la pression des pays occidentaux.
"Au vu des demandes répétées du côté du Dalaï Lama pour une reprise des pourparlers, les départements concernés du gouvernement central auront des contacts et des consultations avec un représentant privé du Dalaï Lama dans les prochains jours", a indiqué l’agence Chine Nouvelle, citant une source officielle anonyme.
Le gouvernement central "espère qu’à travers ces discussions et contacts, le Dalaï Lama prendra des décisions crédibles afin de cesser les activités séparatistes, les complots, la violence et les activités pour perturber et saboter les Jeux olympiques, afin de créer les conditions pour de nouveaux pourparlers", a ajouté la source officielle citée par Chine Nouvelle.
Le Dalaï Lama a salué l’offre de la Chine, a annoncé à l’AFP un porte-parole du chef spirituel des Tibétains, en exil en Inde.
Il s’agit "d’un pas dans la bonne direction puisque seuls des entretiens en face à face peuvent conduire au règlement de la question tibétaine", a déclaré ce porte-parole, Tenzin Taklha.
"Depuis le début, le 10 mars, des manifestations au Tibet, Sa Sainteté a fait tous les efforts pour se rapprocher de la Chine et de son gouvernement et espère que la question du Tibet puisse se régler uniquement par le dialogue", a ainsi rappelé M. Taklha.
L’agence officielle n’a cependant pas donné le 25 avril de précisions sur la nature de cette rencontre avec un émissaire du chef spirituel du bouddhisme tibétain, ni sur les noms des participants.

Depuis les troubles du mois de mars au Tibet et dans les régions environnantes, l’Union européenne et les Etats-Unis ont appelé à un dialogue avec le Dalaï Lama, alors que ce dernier était accusé par Pékin d’avoir tout organisé pour saboter les Jeux olympiques de Pékin.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui présidera l’UE au moment des JO et avait menacé de ne pas se rendre à la cérémonie d’ouverture, a salué "l’annonce de la reprise dans les prochains jours du dialogue avec les représentants du Dalaï Lama, qu’il a appelé de ses voeux depuis les événements tragiques survenus au Tibet à la mi-mars", selon un communiqué de la présidence française.
"Il s’agit d’une étape majeure. Ce dialogue renouvelé est porteur de réels espoirs", a ajouté le texte. "La Chine et les représentants du Dalaï Lama démontrent aujourd’hui leur volonté d’avancer vers une solution permettant à tous les Tibétains de se sentir pleinement en mesure de vivre leur identité culturelle et spirituelle dans le cadre de la République Populaire de Chine", a-t-il estimé.

Berlin, Londres et Tokyo se sont également félicités de cette annonce de Pékin. L’Allemagne a précisé que son chef de la diplomatie avait appelé à trois reprises ces dernières semaines les responsables chinois pour les inviter à discuter avec le Dalai Lama. La Grande-Bretagne a aussi souligné avoir "constamment" appelé au dialogue.
En visite à Pékin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s’est déclaré "très heureux". "Nous avons toujours prôné le dialogue car nous pensons que c’est le meilleur moyen d’aboutir à des solutions durables, acceptables à la question tibétaine", a déclaré le président de l’exécutif européen.
"Je pense que nous devons admettre qu’il s’agit d’une position importante du gouvernement chinois", a poursuivi M. Barroso, soulignant qu’il était particulièrement heureux que cette annonce ait eu lieu pendant sa visite à Pékin.
M. Barroso avait auparavant réclamé à la Chine un accès libre au Tibet à la fois pour les journalistes et les touristes étrangers. "C’est le meilleur moyen pour obtenir une meilleure compréhension des réalités. Quiconque est intéressé par une meilleure compréhension des réalités devrait donner un accès libre à la presse", a-t-il poursuivi.

L’entourage du Dalaï Lama et le gouvernement en exil négocient depuis 2002 avec des responsables chinois. Mais la position de Pékin s’est "durcie" en 2006, selon le Dalaï Lama, et les derniers contacts remontent à juin-juillet 2007.

Pour Brian Bridges, professeur de sciences politiques à l’Université Lingnan de Hong Kong, "c’est peut-être soit juste une rencontre pour tâter le terrain (...) soit du théâtre politique pour réduire la pression internationale".
"Cela montre en tout cas que le gouvernement chinois est plus sensible à l’opinion internationale que ce qu’on pensait", a-t-il ajouté.

Source : AFP 25 avril 2008


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