Résolution adoptée par le Parlement tibétain en exil sur la situation au Tibet

lundi 17 mars 2014 par Rédaction

Attendu que :

Suite à son invasion du Tibet, le gouvernement chinois a fait de nombreux efforts pour induire le monde en erreur en peignant un tableau idyllique sur le fait d’avoir "libéré un million de serfs tibétains de l’exploitation par leurs propriétaires" [1]. En fait, il a transformé le Tibet en colonie et continue d’imposer une série de politiques extrêmement brutales et intransigeantes de répression politique, ainsi que de discrimination ethnique et économique, et une destruction incalculable de la religion, de la culture et de l’environnement du Tibet.
Par conséquent, des protestations sans précédent et à grande échelle par des dizaines de milliers de Tibétains ont éclaté à travers les trois grandes provinces traditionnelles du Tibet le 10 mars 2008 [2].
De plus, depuis le début de 2009 jusqu’à la sixième session du 15e Parlement tibétain en exil l’année dernière, plus de 120 Tibétains et Tibétaines à l’esprit et au courage indomptables ont employé le plus fort moyen de protestation pacifique contre les politiques intransigeantes du gouvernement chinois et pour la liberté du peuple tibétain, et ont sacrifié leur vie en s’auto-immolant [3]. Encore 6 Tibétains se sont auto immolés depuis.
Cependant, au lieu de mener une enquête impartiale sur les causes des doléances des Tibétains et de mettre en œuvre une politique de recherche de la vérité à partir de faits basés sur les réalités de terrain au Tibet, le gouvernement chinois a continué sa politique impitoyable de tromper les gens avec, d’un côté, toutes les tentations monétaires possibles et de l’autre, la répression militaire. De telles actions sont rétrogrades et ne sont en aucune façon en phase avec la réalité du monde d’aujourd’hui.

Selon les faits connus, au cours des six derniers mois le gouvernement chinois a arrêté et détenu de façon arbitraire de nombreux Tibétains dans les comtés de Driru [4], Drango [5], Dzamthang [6] et Sog (Tsoe) [7], sur de fausses accusations. Il est difficile de confirmer les statistiques réelles sur le vrai nombre d’arrestations, de cas de torture et de mort de Tibétains, ou même sur le fait qu’ils soient morts ou vivants.
Selon un rapport du Centre Tibétain des Droits de L’Homme et de la Démocratie (TCHRD) basé à Dharamsala, le nombre total de Tibétains détenus ou emprisonnés pour s’être engagés dans des activités politiques est de 920.
En exil, L’Administration Centrale Tibétaine, des organisations et des individus continuent à s’engager dans de nombreuses activités pour montrer leur soutien et leur solidarité avec les actes altruistes des Tibétains à l’intérieur du Tibet.
Depuis le 14e Parlement tibétain en exil, des séries de motions de condoléance et de solidarité ont été adoptées. Au niveau international, beaucoup de gouvernements ont passé des résolutions, publié des proclamations et des déclarations exprimant leur profonde préoccupation sur la situation au Tibet et ont exhorté le gouvernement chinois à mettre fin à sa politique répressive au Tibet. Ils ont également appelé le gouvernement chinois à s’engager dans un dialogue avec les représentants de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour résoudre le problème sino-tibétain.
En raison de la situation urgente allant en s’aggravant au Tibet, il est donc impératif que la motion de solidarité ci-dessous soit adoptée.

Le Parlement tibétain en exil,

1. Tout en se félicitant de l’esprit et du courage de tous les Tibétains et Tibétaines qui se sont auto-immolés vaillamment, des membres de leurs familles et de ceux qui endurent des souffrances pour la cause du Tibet, exprime également par la présente sa solidarité.

2. Réitère fermement son appel au gouvernement chinois de mettre fin à sa politique répressive au Tibet, de répondre aux aspirations des Tibétains à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet, qui souhaitent le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet ainsi que la liberté et les Droits de l’Homme pour les Tibétains, et d’entamer immédiatement le dialogue pour résoudre le problème du Tibet.

3. Exprime sa reconnaissance aux Gouvernements et aux Parlements du monde pour avoir passé des résolutions de soutien et de préoccupation pour la situation critique à l’intérieur du Tibet ; et pour les Groupes de Soutien au Tibet, les Organisations Non Gouvernementales, les militants démocratiques chinois et les défenseurs individuels pour leur soutien au travers de diverses campagnes non-violentes.
Il appelle en outre à plus de soutien pour résoudre le problème du Tibet en général et les problèmes actuels et pressants à l’intérieur du Tibet en particulier.
Il exhorte les membres du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à convoquer une session immédiate sur le problème du Tibet et à envoyer des missions d’enquête pour évaluer la situation urgente à l’intérieur du Tibet.

Le 11 mars 2014

Source : Bureau du Tibet, Paris, et Administration Centrale Tibétaine, 14 mars 2014.


NB Les notes de bas de page et les liens, internes ou externes, ont été ajoutés par Tibet-info à des fins d’explication, d’illustration ou de compléments d’information et ne font pas partie du document officiel.

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[1] Voir l’article "Indignation des Tibétains devant la déclaration chinoise de déclarer le 28 mars "journée de l’émancipation des serfs"", du 22/01/2009

[2] Voir l’article "Escalade de la violence au Tibet - Historique", du 14/03/2008.

[3] Voir l’article et la carte récapitulative des immolations.

[4] Driru, འབྲི་རུ་ en tibétain, ou Biru, 比如县 en chinois, est à une centaine de kms à l’est de Nagchu (en chinois Nagqu, 那曲地区). Driru, dont le nom signifie "femelle du yack", est un district dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet" (4 500 m d’alt. environ), près de la rivière Salouen (Nu Jiang, 怒江, en chinois).
Localiser Driru sur cette carte.

[5] Drango, parfois écrit Drakpo ou Draggo, (བྲག་འགོ་ en tibétain, Luhuo, 炉霍县 en chinois), est un district administratif de la "Préfecture autonome tibétaine" de Kardzé. Repérer Drango (Luhuo) sur cette carte.

[6] Dzamthang, ou Zamtang (འཛམ་ཐང་ en tibétain, 壤塘 en chinois) est un Comté de la région tibétaine du Kham, dans la "Préfecture Autonome Tibétaine et Qiang de Ngaba", province actuelle du Sichuan.
Localiser Zamtang sur cette carte.

[7] Le Comté de Tsoe (གཙོས་ en tibétain, Hezuo ou 合作 en chinois) dépend du chef-lieu de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Kanlho" (Kanlho, གཙོས་ en tibétain, est nommée Gannan, ou 甘南藏族自治州 en chinois) dans les marches tibétaines de la région de l’Amdo, aujourd’hui dans la province chinoise du Gansu.
Localiser Tsoe (Hezuo) sur cette carte.


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