Des émissaires du Dalaï Lama en Chine pour des entretiens "informels"

vendredi 2 mai 2008 par Rédaction

Deux émissaires du Dalaï Lama seront le 3 mai en Chine pour des entretiens "informels" sur le Tibet, à trois mois des Jeux olympiques et après sept semaines de crise internationale au cours desquelles le chef des Tibétains en exil s’est montré conciliant avec Pékin.
Ce voyage, annoncé le 2 mai par le gouvernement tibétain en exil, constituera la première rencontre - connue et rendue publique - entre des responsables chinois et des représentants du Dalaï Lama depuis dix mois.
Les exilés tibétains et Pékin négociaient officiellement depuis 2002, mais la position des Chinois s’est "durcie" en 2006, selon le Dalaï Lama, et les derniers entretiens directs et officiels remontent à juin-juillet 2007.
Le gouvernement tibétain en exil a tout de même reconnu le 25 avril avoir "toujours maintenu le contact" avec la Chine, notamment en mars, au plus fort des manifestations antichinoises de Lhassa, la capitale du Tibet.
Les pourparlers du 3 mai ne seront donc en aucun cas "un septième cycle de négociations, juste une consultation informelle", a ainsi prévenu le Premier ministre tibétain Samdhong Rinpoche.
D’ailleurs, "nous ne nourrissons pas de fortes attentes, même si nous sommes heureux que ces consultations aient lieu", a-t-il ajouté.
Ses envoyés, Lodi Gyaltsen Gyari et Kelsang Gyaltsen, sont à Hong Kong et les discussions pourraient démarrer dès le 2 mai en Chine continentale, a précisé Thubten Samphel, porte-parole du Gouvernement tibétain en exil.
Avec des représentants chinois, "les émissaires s’occuperont du dossier urgent de la crise actuelle dans les régions tibétaines", a dit M. Samphel. Ils "feront part des profondes inquiétudes de Sa Sainteté sur la manière dont les autorités chinoises gèrent la situation et feront des suggestions pour apporter la paix dans la région".
Après avoir proposé le 25 avril de renouer le dialogue, la Chine, sous pression internationale, avait appelé le Dalaï Lama à saisir cette opportunité et à "mettre fin" aux violences avant les Jeux olympiques du mois d’août.
Pékin l’accuse, lui et sa "clique", d’avoir "fomenté" les émeutes au Tibet et dans les régions voisines dans le but de "saboter" les JO.
Le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix a toujours balayé ces accusations, saluant même l’offre de reprise des discussions à la condition qu’elles soient "sérieuses".
Au cours des sept dernières semaines de crise, ce moine bouddhiste de 72 ans - apôtre de la non-violence - n’a cessé de plaider pour l’apaisement et la conciliation avec ses "frères et soeurs chinois", citoyens d’une "superpuissance et vieille nation qui mérite ses JO".
Le Dalaï Lama avait même envoyé le 19 mars un message au président Hu Jintao qu’il a dit vouloir rencontrer à Pékin, une fois la crise terminée et sous médiation internationale.
Tout en dénonçant depuis des décennies un "régime de la terreur" chinois qui commettrait une "sorte de génocide culturel" au Tibet, le Dalaï Lama martèle depuis le Plan de Paix en 5 points de Strasbourg en 1988 ne pas revendiquer l’indépendance mais une simple autonomie pour son pays.

Le 3 mai, le Quotidien du Tibet, voix officielle du Parti communiste au Tibet, continuait quant à lui ses diatribes contre le Dalaï Lama :
"Tant que la clique du Dalaï Lama existera, notre lutte contre sa clique ne cessera pas. Nous devons renforcer notre vigilance et ne pas baisser la garde".
La propagande communiste accuse régulièrement le chef spirituel tibétain de "se camoufler" derrière un discours pacifique pour diviser la "mère-patrie" et vouloir "saboter les Jeux olympiques", tout en lui promettant la défaite.

Complément 3 mai :
Les discussions entre les émissaires du Dalaï Lama et des responsables chinois sur la crise au Tibet doivent débuter le 4 mai dans la ville de Shenzhen, dans le sud de la Chine. Les envoyés devraient rencontrer "dès leur arrivée" des responsables du Département de l’unité du travail (UFWD) chinois responsable de la politique générale en matière de religions.
Le programme et l’itinéraire précis des émissaires, Lodi Gyaltsen Gyari et Kelsang Gyaltsen, n’ont pas été dévoilés.

Source : AFP 2 et 3 mai 2008


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