La Chine répond aux manifestations des mineurs du Qinghai par de l’éducation politique

dimanche 8 septembre 2013 par Rédaction , Monique Dorizon

Les autorités chinoises du comté de Dzatoe [1] ont lancé une campagne d’éducation politique de trois mois concernant tous les responsables tibétains de districts, cantons et villages tibétains. Les autorités ont également mis en garde tous les habitants tibétains de la région des "conséquences graves" au cas où ils reprendraient leurs manifestations contre les activités minières chinoises prétendument illégales dans leur région.
L’éducation politique des dirigeants tibétains locaux, commencée le 26 août 2013, sera suivie d’une campagne visant à améliorer la "connaissance politique" des habitants tibétains. Cela devrait tenir les Tibétains éloignés des sites miniers et de leurs protestations.

Le 13 août 2013, des centaines de Tibétains ont organisé une manifestation pacifique pour empêcher le début de ce qui est censé être une exploitation minière illégale de diamants dans trois montagnes sacrées, dans trois cantons différents du comté - Atoe , Dzachen et Chidza. Le 16 août, les paramilitaires de la Police armée populaire et la police locale ont lancé ensemble un assaut contre les Tibétains, notamment en utilisant des grenades lacrymogènes. A Atoe et Dzachen, un homme est vraisemblablement décédé après s’être lui -même poignardé en signe de protestation et a été emmené ; au moins huit hommes et femmes ont été arrêtés. Des dizaines d’autres ont été blessés, dont 15 qui ont dû être hospitalisés.

A la suite de cela, la reprise des travaux sur le site d’Atoe a été effective, ainsi que les préparatifs pour le démarrage des travaux sur le site de Dzachen. La situation sur le site de Chidza demeure incertaine. Des mineurs escortés par la police ont été signalés marchant en groupes de deux, de village en village, collectant des échantillons de roches pour vérifier la présence de minéraux.

Pendant ce temps, tous les manifestants arrêtés ont été libérés, sauf un, avertis des graves conséquences encourues au cas où ils feraient encore une manifestation. Ketsa Sonam, disparu depuis le début des manifestations, est toujours signalé comme tel.

Les Tibétains craignent la pollution des sites miniers. Ils disent aussi que les sites se situent dans l’environnement protégé par la Chine au niveau national, à la source des grands fleuves du pays, ce qui rend illégale l’exploitation minière dans la région, et ils ont juré de faire remonter le problème jusqu’à la direction de Pékin, tout en étant pleinement conscients du fait que le résultat final pourrait ne pas être à leur goût.
Durant les manifestations, les Tibétains avaient mis en place une grande banderole avec une photo du président chinois Xi Jinping et une citation d’un de ses discours, tant en tibétain qu’en chinois, décrivant la protection de l’environnement comme étant "la responsabilité de chacun".
Cependant, dans une émission de télévision du comté, le 22 août, il aurait été déclaré que les activités minières dans la région se poursuivraient et que "toute personne tentant de résister serait sévèrement punie". L’importance du secteur minier pour le développement économique du Qinghai aurait également été rappelée.

Source : Tibetan Review, 31 août 2013.

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- "Gigantesques ressources minérales au Tibet", du 13/02/2007 ;
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- "Les Tibétains tenus à l’écart des revenus de leur sous-sol", du 08/04/2013 ;
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[1] Dzatoe, ou Dza Toe ou Zatö (རྫ་སྟོད་ en tibétain, Zadoi ou 杂多县 en chinois), est un district administratif de l’Amdo tibétain, aujourd’hui dans la province chinoise du Qinghai. Il dépend de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Yushu" (Jyekundo ou Kyegudo en tibétain).
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