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Nouvelles du Tibet

Informations parues dans Tibet Info du 8 au 26 août 97

Conseil : Afin de mieux suivre l'évolution des nouvelles, lisez-les article par article, en commençant par la fin. En effet, ces nouvelles sont classées par ordre chronologique inverse (les plus récentes en premier) pour raisons de mise en pages minitel.

  • Rapport de Genève accablant
    Une mission indépendante de Genève, dirigée par Cees Flinterman, ancien responsable de la délégation néerlandaise à la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU, a indiqué le 25 août 97 "qu'à moins que la Chine n'entame des négotiations permettant d'envisager une réelle autonomie pour le Tibet, l'alternative ne pourrait être que violente", ajoutant "Il est impératif que le gouvernement chinois s'asseoit autour d'une table avec le gouvernement tibétain en exil pour trouver une solution au problème tibétain". "De nombreux jeunes Tibétains veulent une solution maintenant". Cees Flinterman a dirigé une mission au Tibet fin avril 97 afin de recueillir des éléments indiquant la colonisation du Tibet par la Chine. Cette mission comprenait également un Parlementaire néerlandais et un Sénateur irlandais, et a voyagé 6 jours au Tibet avant de rendre visite aux communautés tibétaines en exil au Népal et en Inde, à Dharamsala. Ils se sont rendus au Tibet avec des visas de tourisme, sans indiquer leur position de parlementaires, tout comme M. Wolf, le Parlementaire américain qui vient de rendre un rapport cinglant aux Etats-Unis.
    Leur rapport, qui vient seulement d'être publié, mentionne le Tibet comme étant "la plus grande colonie existant encore au monde" et écrit "le Tibet est une société de peur. Il n'y a aucune liberté au Tibet, et les Tibétains étouffent littéralement". Le rapport demande à des pays indépendants tels que la Norvège d'organiser des négociations pour l'autonomie. "Il est important que le monde montre au gouvernement chinois qu'il se sent très concerné par ce qui se passe au Tibet. Il est clair que le droit à l'auto-détermination du peuple tibétain est étranglé." La mission demande à Pékin de restreindre l'immigration de Chinois au Tibet et d'autoriser une commission internationale à réexaminer la situation des colons qui n'ont pas de permis de résidence officiel. La mission demande également aux institutions financières internationales d'arrêter de financer des projets appuyés par le gouvernement chinois au Tibet, à moins qu'elles n'aient des garanties sérieuses et vérifiables que ces projets profitent aux Tibétains, et demande aux sociétés étrangères de ne pas investir au Tibet à moins d'avoir les mêmes garanties sur l'utilisation des fonds au profit des Tibétains.
    Source : AFP 25 août 97
    N 970826

  • Forte prise de position américaine
    A la suite des observations qu'il a pu faire lors de son voyage au Tibet (Cf articles suivants) le représentant américain Franck Wolf a formulé plusieurs recommandations destinées à ses collègues et au gouvernement américain. Il a notamment réclamé :
    - que la question du Tibet soit posée lors de la prochaine venue de M. Jiang Zemin à Washington;
    - que des efforts soient accomplis pour ouvrir le Tibet à la presse internationale et aux organisations de défense des droits de l'homme.
    Il a demandé plus précisément à ses collègues parlementaires de se rendre au Tibet, si possible en délégations officielles, et de parrainer un prisonnier de conscience, de questionner régulièrement les autorités chinoises sur son sort, et d'écrire directement à ce prisonnier. En France, plus d'une centaine de municipalités procèdent ainsi, à l'initiative du CSPT.
    Il a également lancé un appel aux chefs religieux à travers le monde pour qu'ils se rendent en visite au Tibet, et aux gouvernements pour qu'ils réclament l'ouverture de négociations entre la Chine et le Dalaï Lama. Le département d'Etat américain (Ministère des Affaires Etrangères) a fait savoir le 21 août qu'il partageait plusieurs des inquiétudes exprimées par M. Wolf et qu'une rencontre était prévue avec ce dernier. Le représentant du département d'état a souligné que le gouvernement avait apporté publiquement son appui à deux revendications : la présence d'observateurs extérieurs aux procès se déroulant au Tibet, et l'ouverture du dialogue entre Pékin et le Dalaï Lama.
    Sans approuver le fait que M. Wolf ait dû voyager au Tibet en cachant sa qualité de membre du Congrès américain il a reconnu que "si le gouvernement chinois autorisait plus largement les voyages officiels au Tibet, ce genre de pratiques ne serait pas nécessaire.
    Une autre voix, celle de M. Benjamin Gilman, président de la Commission des Relations Internationales de la Chambre des Représentants, s'est également faite entendre dans le même sens. M. Gilman, après avoir rencontré le Dalaï Lama à Dharamsala, a exprimé sa solidarité avec les revendications de liberté des Tibétains et affirmé qu'une "action forte" devait être engagée dans ce sens. M. Gilman a recueilli de nombreux témoignages de réfugiés tibétains et informé le Dalaï Lama des entretiens qu'il avait avec les Chinois. Source : divers AFP et WTNN
    N 970825

  • "Histoires tibétaines"
    P-Julien Quiers et Arnaud Prud'homme sont deux jeunes journalistes qui n'ont pas froid aux yeux. Leur passion de la vérité les conduira à se rendre à plusieurs reprises au Tibet, à partir de 1993. La réalité infiniment complexe qu'ils vont découvrir confirme, bien sûr, ce que nous savons de la sinisation forcée, de la colonisation des terres et de la tentative de destruction des âmes. Mais elle se compose aussi de collabos prêts à tout pour sortir de la misère et du mépris dont ils se sentent victimes de la part des Chinois, de jeunes fascinés par les paillettes d'un monde où la bière, les filles et les karaokés ont remplacé les divinités interdites.
    Et puis, comme dit l'un d'eux : "Nous sommes jeunes et il n'y a aucune raison de ne pas en profiter".
    Ce monde aux espoirs strictement contrôlés par le système colonisé, ce monde qu'ont dû fuir moines et anciens prisonniers exclus de la nouvelle société pour faits de résistance, et que nos deux reporters sont allés rencontrer à Dharamsala et Katmandhou, ce monde commence à gagner les hommes les plus libres du monde, les Drokpas, nomades du Changthang, que ni les intempéries, ni les ordres des Chinois n'ont pu dissuader de voisiner le ciel. Sur le plateau aride où ils poussent depuis des siècles leurs troupeaux de yaks, où les caravanes emportent vers le Ladakh ou le Dolpo le sel des grands lacs que l'on troque contre du thé ou de la farine, les Chinois ont créé des zones interdites, réservées aux camions militaires. Ils emportent dit-on les minéraux précieux recueillis sous le sel du lac, dont le bore et le lithium, utilisés dans l'industrie nucléaire.
    Livre d'impressions, de rencontres, d'émotions, où les images sont aussi fortes que les mots, les "Histoires tibétaines" de Pierre-Julien Quiers et Aranud Prud'homme sont une pièce majeure à verser au dossier du Tibet martyrisé. JP R.
    Editions F. Massot. 160 Pages, 149 Fr
    N 970824

  • USA : plus de visites officielles
    A la suite de la mission au Tibet d'un parlementaire américain (Cf article suivant) le département d'Etat a souhaité que la Chine autorise plus largement des visites officielles au Tibet. Le porte-parole du département d'Etat, James Rubin, a souligné que le gouvernement américain "partageait beaucoup des préoccupations" du parlementaire et était disposé à le rencontrer pour en apprendre davantage sur son voyage. Le gouvernement Clinton, a-t-il souligné, a rappelé que Washington considérait le Tibet comme faisant partie de la Chine, tout en réclamant que Pékin accorde à ses habitants "des libertés culturelle, linguistique et religieuse".
    Il a aussi souhaité que Pékin entame un dialogue avec le leader spirituel des Tibétains, le Dalaï Lama.
    Par ailleurs, M. Rubin a critiqué les efforts récents de la Chine pour brouiller les émissions de Radio Free Asia. Il a rejeté les arguments chinois selon lesquels la radio diffuse de la propagande et s'ingère dans les affaires intérieures de la Chine, affirmant qu'elle respecte des "normes professionnelles" dans son travail d'information et ne fait que communiquer des informations actuellement censurées en Chine.
    Source : AFP 21 août 97
    N 970822

  • Visite américaine de poids au Tibet
    Frank Wolf, le N° 2 de la Commission des Affaires Etrangères américaine, qui s'est rendu au Tibet "en touriste" pour le compte du Congrès américain (pour éviter un refus de visa quasi certain et pouvoir circuler plus librement), a averti le 20 août que le Tibet était en train d'être "avalé" par la Chine et a dénoncé les arrestations massives et la répression brutale dans la région.
    "Le temps est compté pour le Tibet. Si rien n'est fait, un pays, son peuple, sa religion et sa culture ... pourraient un jour disparaître". "La Chine est en train d'avaler le Tibet. Les magasins, hôtels, marchés, entreprises et commerçants sont majoritairement chinois", a déclaré le représentant républicain.
    Accompagné d'un traducteur personnel, il a décrit ses visites dans des prisons et monastères à Lhassa et dans le pays comme une "tournée cauchemardesque" et indiqué que les Tibétains étaient prompts à parler de leurs terribles conditions de vie.
    Un proche d'un moine emprisonné lui a ainsi dit que les prisonniers politiques ou religieux étaient régulièrement torturés, affamés et isolés, a raconté M. Wolf.
    "La véritable histoire du Tibet n'est pas dite. L'Amérique et le reste du monde doivent faire plus pour inciter la Chine à se détourner de son objectif clairement affiché de détruire le Tibet", a-t-il conclu, promettant de soulever cette question lors du sommet sino-américain en octobre prochain où il a l'intention de montrer les photos prises au Tibet à l'appui de ses recommendations personnelles. M. Wolf est le principal défenseur d'une loi visant à s'attaquer aux persécutions religieuses.
    Les Etats-Unis ont récemment annoncé la nomination d'un "coordinateur spécial" qui supervisera la politique américaine concernant le Tibet. Source : AFP et I.C.T. Washington
    N 970821

  • Délégation suisse au Tibet
    Une délégation suisse, la première à se rendre au Tibet depuis 1991, s'est rendue le 20 août 97 en Chine pour une mission d'information sur le Tibet, a déclaré le ministère des Affaires étrangères suisse.
    La mission répond à une invitation chinoise et comprend trois parlementaires, un spécialiste universitaire de droit chinois et deux diplomates du ministère.
    La délégation veut s'informer sur place de la situation au Tibet et faire part des préoccupations suisses. Ses principaux thèmes sont l'éducation et la santé.
    Source : AFP 20 août 97
    N 970820

  • Attaques contre la culture bouddhiste
    "Le bouddhisme est une culture étrangère" a déclaré M. Chen Kuiyuan, dans un discours du 11 juillet publié par le "Quotidien du Tibet" le 16. "Le confondre avec la culture tibétaine est non seulement une erreur mais une insulte faite à la nationalité tibétaine" a-t-il ajouté, avant de mettre en demeure les écrivains et artistes tibétains "de faire prospérer l'art et la littérature socialistes" et d'encourager les censeurs à expurger toute oeuvre faisant place aux idées "séparatistes et rétrogrades" ou "utilisant la religion ... la langue parlée et la culture pour provoquer des polémiques et des antagonismes entre les nationalités". Il condamne ainsi l'enseignement de la religion à l'université et la présence du bouddhisme dans l'histoire et la culture tibétaine, appelant à "garder seulement le meilleur des anciennes traditions et à rejeter le reste". "Le développement d'une culture nationale est le résultat du développement de ce qui est utile ou sain et le rejet de ce qui ne l'est pas". Le secrétaire du Parti communiste a en revanche fait l'éloge des "échanges culturels" au sein des nationalités de la mère-patrie et indiqué qu'il s'agissait là d'une nécessité absolue pour obtenir des "progrès culturels".
    Cette remarque suggère que toute opposition à la sinisation de la culture tibétaine est assimilable à une opposition au "progrès social et au développement". Les vigoureuses prises de position marquant le renforcement de la campagne contre la culture tibétaine bouddhiste, incarnée par le Dalaï Lama, avaient été précédées de l'interdiction d'une pièce de théâtre et le retrait de la vente d'un ouvrage, traitant l'un et l'autre de l'histoire du Tibet au XVIIème siècle, et de la construction du Potala, sous le règne du Vème Dalaï Lama. La pièce de théâtre intitulée "Les secrets du Potala", créée en 1996, était fondée sur un film, interdit depuis plusieurs années. On y voyait la rencontre entre le Vème Dalaï Lama et l'empereur Qing Shizu en 1652, et, comme l'histoire le rapporte, le souverain tibétain se dispensait d'y faire le signe de soumission auquel étaient tenus tous ceux qui rencontraient l'empereur, y compris les ambassadeurs étrangers.
    En revanche, M. Chen a vanté les mérites des chansons de propagande des années '50, aux titres évocateurs : "l'amer devient doux après l'arrivée des communistes", "sur la montagne d'or de Pékin", ou encore "le chant des serfs émancipés".
    Source : TIN 15 août 97
    N 970819

  • Jamphel Tséring (suite des témoignages)
    Jamphel Tséring est né en 1970 à Gyam Xian au Tibet où il a été scolarisé dès l'âge de 4 ans. En 1981 il rejoint le monastère de Drepung pour suivre une vie religieuse. Il y débuta ses études bouddhistes cinq ans plus tard après avoir obtenu non sans peine une permission officielle du gouvernement chinois. Il s'est senti très vite concerné par la situation sociopolitique de son pays et forma un groupe de 22 moines au sein même de Drepung, tous désireux d'oeuvrer de quelque manière que ce soit pour la liberté de leur pays et pour la fin de l'oppression chinoise. Ils organisèrent une manifestation pro-indépendantiste à Lhassa le 20 septembre 1987 durant laquelle 21 d'entre eux furent arrêtés. Après 4 mois de geôle chinoise, Jamphel Tséring fut libéré et retourna à son monastère où il forma un autre groupe de résistants afin de transmettre des informations à l'étranger par le biais de touristes occidentaux sur la situation socio-politique au Tibet. Cette activité cessa le 7 juillet 1989 lors de l'arrestation des moines résistants. A la prison de Drapchi, l'un de ses compagnons mourut suite aux mauvais traitements que lui aussi dut subir. Lors des séances d'endoctrinement, il répondait en essayant d'informer ses geôliers sur la situation politique de son pays. Comme tous ses compagnons qui ont été libérés, Jamphel Tséring témoigne de l'inexistance de soins médicaux, des nombreuses heures de travaux forcés, du manque de nourriture... Avec d'autres prisonniers, ils manifestèrent leur révolte suite à la mort d'un des leurs et demandèrent qu'une enquête soit ouverte. En réponse, ils furent tous sévèrement battus et enfermés au cachot. Jamphel Tséring fut finalement libéré le 17 juillet 1994. Il ne fut pas autorisé à poursuivre ses études bouddhistes, eut l'interdiction de quitter son lieu de résidence habituel, et choisit l'exil.
    D 970817

  • Dalaï Lama : la "vérité" chinoise
    La télévision centrale de Chine (CCTV) vient de terminer le tournage d'un documentaire exposant la "vérité" sur la vie du Dalaï Lama, accusé par Pékin de menées séparatistes.
    Ce film de 90 minutes sera diffusé le 24 août par la 4e chaîne de la CCTV, destinée aux Chinois de l'étranger.
    Le China Daily écrit de son côté que le documentaire "raconte la vérité sur la manière dont le Dalaï Lama a été strictement formé dans les préceptes du bouddhisme tibétain pour devenir un dirigeant politique et religieux du servage féodal",
    La production affirme que le Dalaï Lama a approuvé "la libération pacifique du Tibet" en 1951 et a entretenu "des liens étroits de coopération avec le gouvernement central entre 1954 et 1956", avant d'opter pour "la voie séparatiste".
    Source : AFP 14 août 97
    Le point de vue tibétain rappelle que les accords en 17 points signés sous la contrainte à Pékin en 1951, l'ont été sans l'accord du gouvernement central tibétain (ni du Dalaï Lama !) et avec un sceau fabriqué sur place.
    Les "liens étroits" font sans doute allusion au voyage du Dalaï Lama "invité" par le gouvernement chinois.
    N 970814

  • Dissidents sous surveillance
    Tandis que les dirigeants du Parti Communiste chinois se sont réunis à Beidahe, la plage réservée à la "Nomenklatura" pour préparer le 15ème Congrès, qui doit se tenir à l'automne, la police renforce les surveillances de dissidents sur tout le territoire, y compris à Hong Kong. Ainsi le dissident Jiu Cheng a-t-il été placé deux fois en garde à vue au cours de ces derniers
    jours, et son domicile étroitement surveillé pour avoir osé écrire au secrétaire du PC Jiang Zemin pour réclamer le jugement de l'ancien responsable du Parti à Pékin, M. Chen, accusé d'avoir détourné 2,2 milliards de dollars au détriment de la capitale.
    "L'ambiance est très tendue à la veille du congrès" a affirmé pour sa part un vétéran de la dissidence M. Qin Yongmin, qui a pris lui aussi le risque d'écrire à Jiang Zemin pour lui demander de relancer les réformes politiques.
    Les épouses des dissidents sont, elles aussi, constamment surveillées. "Trois ou quatre personnes me suivent partout ou je vais" a déclaré la femme de Chen Ziming, libéré conditionnel pour raisons de santé.
    L'épouse de Liu Xiaobo, condamné à trois ans de camp pour avoir prôné des négociations avec le Dalaï Lama, a même vu les policiers s'installer dans l'appartement voisin du sien. Cette recrudescence policière pourrait également être due à la visite du conseiller du Président américain, Sandy Berger, chargé de tenter de résoudre les questions les plus épineuses des relations sino-américaines.
    Le respect des engagements chinois à Hong Kong pourrait également figurer à l'ordre du jour de ces rencontres. Il semble être très relatif en ce qui concerne les opposants.
    Plusieurs d'entre eux ont été l'objet d'intimidations policières ou de tentatives d'infiltration. Ainsi, Lu Siqing, président du Centre d'information pour les droits de l'homme et les libertés démocratiques est-il harcelé par la police, ou plutôt par de mystérieux correspondants qui ne cessent de le questionner sur ses activités.
    Il refuse néanmoins de quitter la ville alors qu'une soixantaine d'autres dissidents auraient cherché refuge à l'étranger avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
    Source : AFP (août 97)
    N 970813

  • Auto-conviction en pratique
    Gyancain Norbu, gouverneur du Tibet, a annoncé le 8 août dans le China Daily que "Le Dalaï Lama s'est mis à dos la grande majorité du peuple tibétain en s'engageant dans des activités visant à séparer le Tibet de la mère-patrie" et, pour donner bonne mesure, a rappelé dans sa foulée que le jeune garçon choisi comme réincarnation du Panchen Lama par Pékin "travaille dur pour étudier les textes bouddhistes afin de devenir un 'bouddha vivant' dévoué et patriote" !
    Contrairement à ce qu'aimeraient bien faire croire les autorités chinoises, ce "Panchen Lama" ("l'autre" comme l'appellent les Tibétains) n'a pas réussi à se faire accepter par les monastères et reste toujours "protégé" dans la région de Pékin, n'osant pratiquement plus le montrer dans "son" monastère du Tashilumpo à Shigatsé.
    Par ailleurs, G. Norbu a rappelé que l'économie tibétaine avait progressé de 10 % grâce aux 40 milliards de yuans (près de 30 milliards de francs) injectés sous forme d'aides diverses, permettant d'atteindre le chiffre de 38 000 commerces de détail comparés aux 489 en 1980 (ce qui confirme par là même l'afflux massif de colons chinois que les autorités nient).
    Source : AFP 8 août et Tibet Info.
    N 970811

  • Rigzin Choenyi (suite des témoignages)
    Rigzin Choenyi est née vers 1975 dans un petit village tibétain, Tchoutcheu, situé à 35 km de Lhassa. Se sentant très attirée par l'enseignement de Bouddha, elle choisit de rejoindre le monastère de Chungseb afin d'y mener une vie religieuse et y étudier.
    En 1987 (ou 88 ?) les autorités chinoises donnent l'ordre de remplacer les cours de bouddhisme par des cours de communisme.
    Rigzin Choenyi, profondément choquée et peinée, découvre ainsi la situation politique de son pays et plus particulièrement l'oppression chinoise dans les monastères tibétains. En 1988 (ou 89 ?), fermement déterminée à défendre la liberté religieuse de son pays, elle se rend en compagnie d'une trentaine de nonnes et de moines à une manifestation pacifique dans les rues de Lhassa, revendiquant la liberté au Tibet. Elle revient saine et sauve à son couvent mais la direction l'expulse.
    Elle passe ensuite quelques mois auprès d'amis et de sa famille dans le Kongpo. Toujours douloureusement révoltée par l'oppression chinoise au Tibet qui la prive de ses études de textes bouddhiques, elle revient à Lhassa pour participer à une autre manifestation pacifique. Elle s'y fait arrêter en même temps que 6 autres nonnes, et est incarcérée provisoirement dans la prison de Gutsa où elle subit des interrogatoires sous la torture : suspendue au plafond par les poignets ligotés, battue avec des ceinturons, des crosses d'armes, des cordes et des matraques électriques, brûlée par des cigarettes, ...
    Après un simulacre de procès, elle écope de 7 années de détention et est envoyée à Drapchi. Là, en plus des conditions difficiles, elle continue à subir régulièrement la torture, surtout lorsqu'elle est surprise à prier ou à aider ses compagnes de cellule torturées. Le plus douloureux fut pour elle d'assister à la souffrance de ses camarades et plus particulièrement d'en voir mourir certaines suite aux mauvais traitements. En mars 1992, afin de célébrer le Nouvel An tibétain et de commémorer le soulèvement de Lhassa (1959), les détenus politiques de sa section décident de revêtir des habits civils pour protester. Tous les "manifestants" sont sévèrement châtiés, torturés...
    Rigzin Choenyi est sauvagement battue. Les gardes lui brisent une jambe dont elle souffre encore, cet été 1997, et la fait boiter. Comme beaucoup d'autres prisonniers, elle est contrainte à des "dons" de sang à outrance, et fut hospitalisée durant un mois suite à l'un de ces "dons". Libérée en septembre 1995 après 6 ans de détention à Drapchi, et très attachée à ses études religieuses, elle choisit l'exil, ne pouvant rejoindre aucun monastère au Tibet.
    Rigzin est une jeune femme très simple et plutôt timide. Son regard profond révèle le souvenir douloureux de ce à quoi elle a assisté dans les geôles chinoises. Son visage reflète une très grande peine à laquelle il est bien difficile de rester indifférent. Elle parle rarement d'elle, mais raconte volontiers les larmes aux yeux les souffrances de ses amies, mortes sous la torture.
    D 970810


Les archives de l'année 1997

17 nov. au 7 déc. 1997
2 au 17 nov.
13 oct. au 1 nov.
4 au 12 oct.
21 sept. au 3 oct.
26 août au 20 sept.
8 au 26 août
27 juillet au 9 août
12 au 27 juillet
27 juin au 12 juillet
25 mai au 27 juin
11 au 25 mai
28 avril au 11 mai
du 13 au 27 avril
29 mars au 13 avril
10 au 29 mars 97
22 fév. au 10 mars
16 au 22 fév.
2 au 16 fév.
29 déc. 96 au 16 janv. 97


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